Roms : la curée

Campement Rom à Strasbourg
(Photo AFP)

Les Roms sont les victimes des élections municipales : aucun parti ne les soutient. Le problème qu’ils posent en France est une excroissance du problème plus général de l’immigration. La manière anarchique dont ils vivent, la facilité spécifique avec laquelle ils peuvent franchir notre frontière, leur nomadisme et leur ubiquité, leur nombre croissant, leur mépris de la loi,  créent une forte aversion dans les populations autochtones et ridiculise le pouvoir des maires.

LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR, Manuel Valls, qui avait pourtant critiqué sévèrement la politique conduite par Nicolas Sarkozy à l’égard des Roms, préconise aujourd’hui, non pas l’insertion des Roms mais leur retour massif dans leur pays d’origine, Roumanie ou Bulgarie. Il a opté pour la répression, avec ce qu’elle a forcément de dérangeant (la misère est insupportable, on détruit donc les campements), plutôt que pour un effort d’intégration. Il ne suffit pas, en effet, que Canal + invite sur son plateau une jeune femme Rom, intelligente et belle, qui va devenir magistrat français.  Elle n’exprime pas la réalité Rom en France qui est tout à la fois dénuement total, délinquance comme mode de vie et indifférence absolue aux interdits démocratiques.

Mme Reding à la rescousse. 

La commissaire européenne aux Droits de l’homme, Viviane Reding, arrive à leur rescousse. Elle souligne que, dans l’application des accords de Schengen dont beaucoup d’élus, de droite ou de gauche, souhaitent la révision, un budget de 50 milliards d’euros est prévu pour l’aide à l’intégration des Roms en Europe, mais que l’argent n’est pas utilisé. On comprend pourquoi : l’assimilation des Roms créerait un appel d’air et les encouragerait à venir en masse, en France ou dans d’autres pays. Il n’est pas sûr non plus que, dans leur majorité, ils souhaitent changer de mode de vie, renoncer au nomadisme, se plier aux règles édictées dans les pays « d’accueil ». Leur seule vraie liberté, c’est d’aller où ils veulent et quand ils veulent.

Compte tenu d’un ras-le-bol national qui frise la crise de nerfs, la fermeté de M. Valls, qui exige un moratoire sur l’immigration Rom, est peut-être ce qu’il faut faire d’urgence. D’autant que les gouvernements roumain et bulgare, des modèles d’inefficacité, doivent prendre leurs responsabilités. En effet, ils traitent les Roms encore plus mal que le gouvernement français et, chez eux, la situation désespérée des Roms est permanente. Or eux aussi disposent de fonds européens pour lutter contre la misère, mais cet argent ne va jamais aux gens du voyage. La nervosité française s’explique par ces contradictions. La Roumanie et la Bulgarie exportent leurs problèmes nationaux et, du coup, l’injustice à l’égard de la France que crée la passivité de ces deux pays libère la parole de l’opinion française : jamais on n’a entendu dans la bouche des élus de gauche un discours aussi intolérant, ciblé en outre sur une communauté faible et sans ressources.

Une solution européenne.

La solution est européenne et doit résulter d’une négociation. On peut mettre en vigueur, dans un premier temps, le moratoire préconisé par M. Valls, afin de donner un coup d’arrêt à  l’immigration Rom. On doit contraindre Sofia et Bucarest à allouer un budget à l’intégration des Roms, quitte à ce que l’Union européenne le finance. On constatera alors que, si les Roms commencent à espérer une amélioration de leurs conditions de vie en Bulgarie et en Roumanie, ils auront moins envie de prendre la poudre d’escampette. Il sera cependant difficile de les contraindre à changer de mode de vie, à renoncer au voyage, à passer du nomadisme à la sédentarité. D’une certaine manière, leur sens de la liberté est fascinant mais, comme chacun sait, la liberté s’arrête là où elle commence à entamer celle des autres.

RICHARD LISCIA

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2 réponses à Roms : la curée

  1. lilti gerard dit :

    Votre article est plutôt nuancé.
    Le discours de M. valls est insupportable.
    Si le mode de vie des Roms gène évidemment les populations, surtout dans les grandes villes où ils sont vraiment visibles,n’oublions pas qu’ils sont moins de 20 000 individus en France.
    Et si ils ne respectent pas toujours les règles du vivre ensemble, ils ne mettent pas en péril les lois fondamentales de la république, dont en premier lieu celles de la démocratie.
    Leur incroyable liberté est un fantastique pied-de-nez à notre société où le nec plus ultra de l’aventure, c’est un voyage avec » Nouvelles frontières » ou une semaine au club Med.
    Taper sur les Roms est plus facile que de se confronter à l’islam radical, minorité avertie, active et prosélyte bien plus dangereuse pour le vivre ensemble que les Roms, qui, bien sûr, n’ont pas derrière eux les pétrodollars, ni les princes qataris pour arroser les élites françaises.

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