FRANçOIS HOLLANDE n’est plus le chef de parti incapable d’endosser le costume présidentiel ; il n’est plus le président dont la popularité était si basse qu’aucune de ses paroles n’était entendue par le peuple ; il n’est plus dans l’humilité du mea culpa ; il n’est plus le chef d’État contraint à s’expliquer en public sur ses liaisons et ses ruptures. Sans être, à ce jour, parvenu à maîtriser la crise et à juguler le chômage, il s’exprime en président de la République dont la popularité a augmenté de vingt points en quelques jours, dont l’action contre le terrorisme a été applaudie par une très forte majorité de Français et qui croit profondément que le mouvement d’unité nationale qu’ont entraîné les attentats de janvier lui a servi, à lui personnellement, de nouveau tremplin. Unité, égalité, il a répété avec force cette formule, non seulement parce qu’elle adhère à ses convictions mais parce qu’elle représente désormais à ses yeux le talisman qui va lui permettre de remonter la pente et de se présenter à un second mandat.
De la distance.
Pour la première fois peut-être, il a su prendre la bonne distance vis-à-vis des sujets, comme s’il prenait soin de n’apparaître ni comme un Premier ministre ni comme un ministre. Il a parlé, pas explicité, du service civique pour les jeunes, il a annoncé un service militaire adapté qui serait expérimenté dans trois centres en métropole (après un essai concluant dans les DOM-TOM), il a insisté sur son action en faveur de l’environnement, il a évoqué sa politique de défense et de sécurité, mais aucune de ses réponses ne contenait un effet d’annonce, d’une part parce que la majesté retrouvée de sa fonction ne lui permet plus d’entrer dans les détails, d’autre part parce qu’il entend désormais donner les directives et définir les axes d’action pour mieux se réserver les démarches essentielles, par exemple son voyage soudain en Ukraine.
C’est un fait qu’il n’a pratiquement pas parlé d’économie et de social. Dans sa déclaration liminaire, il a évoqué l’amélioration du contexte économique international (baisse de l’euro et du prix de l’énergie) et noté un frémissement des investissements en France. Peut-être espère-t-il que le chômage diminuera dans les mois à venir, mais il s’est retenu d’en parler car il n’oublie pas à quels sarcasmes l’ont exposé des engagements précédents en matière d’emploi.
La partition jouée comme une fugue.
Il a souligné le danger du populisme en France en remarquant que l’ascension du FN amoindrirait le rayonnement de notre pays. Il s’est refusé à faire de l’élection partielle dans la quatrième circonscription du Doubs un enjeu national, mais il s’est emparé de la crise qu’elle a entraînée au sein de l’UMP pour rappeler que lui, Premier secrétaire du PS en 2002, n’avait pas tergiversé. Il avait appelé à voter Chirac face à Jean-Marie Le Pen quand Lionel Jospin fut éliminé dès le premier tour.
C’était habile, car François Hollande a joué sa partition comme une fugue, avec un rappel répétitif au slogan qui va structurer son action politique pendant toute l’année au moins : l’unité nationale. Ni l’opposition ni les frondeurs du PS n’accepteront de se laisser ligoter les mains par une formule qui vaut ce qu’elle vaut et ne sera sûrement pas éternelle. Mais le message est le suivant : « Je ne suis pas nul. Je peux produire des succès. J’ai réuni toute la nation autour du thème de l’unité et de l’égalité ».
RICHARD LISCIA
Oui il semble qu’il a changé. L’affaire du 11 janvier en serait la raison. Lui qui a été très peiné par la tragédie, je lui rends grâce! On a signalé la fermeture de cliniques d’accouchement qui n’ont pas assez de travail, ce qui veut dire, en clair, pas assez de naissances.
Puisqu’il semble manquer des naissances en grand nombre, pourquoi encourage-t-on les IVG ? On parlait de 275 000, je n’ose pas écrire le chiffre.
Je ne comprends pas. Ne serait-il pas plus profitable que l’on fasse travailler les faiseurs de bébés que les faiseurs d’anges ?