Une otage française

Fabius très prudent (Photo AFP)

Fabius très prudent
(Photo AFP)

Une Française, Isabelle Prime, 30 ans, a été prise en otage à Sanaa, au Yémen, en compagnie d’une jeune femme yéménite. Son chauffeur, qui a été libéré par les ravisseurs, raconte que la Yéménite a refusé sa libération pour rester avec la Française. Mlle Prime travaille pour une société sous-traitante de la Banque mondiale.

La France pouvait se féliciter de ne plus avoir de ressortissant otage dans le monde, depuis la libération de Serge Lazarevic, qui avait été enlevé au Mali et subi une dure détention de trois ans. En janvier 2015, Claudia Priest a été prise en otage par des rebelles centrafricains mais promptement libérée. L’enlèvement d’Isabelle Prime met une fois de plus la diplomatie de la France à l’épreuve. Il y a quinze jours que le gouvernement a demandé à ses ressortissants de quitter le Yemen où règne le chaos politique. Un groupe, les Houthis, a pris le pouvoir à Sanaa et le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, est réfugié à Aden, dans le sud du pays. On ne sait pas encore si la jeune Française a été enlevée par Al-Qaïda ou par une tribu dont les raisons seraient purement financières. Le quai d’Orsay se serait adressé à des tribus locales pour tenter d’ouvrir un dialogue avec les ravisseurs. Sa tâche sera compliquée parce que les fonctionnaires français ont quitté le Yémen.

Un pays incontrôlé.

François Hollande a réclamé la libération immédiate de la jeune femme. Il a souligné que les autorités françaises avaient demandé à nos compatriotes de quitter ce pays où leur sécurité ne peut plus être assurée. Le problème est que l’État ne peut échapper à ses responsabilités. Il fait tout ce qui est en son pouvoir pour obtenir la libération d’un otage, même s’il a pris les dispositions nécessaires pour éviter tout enlèvement. Selon Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, il resterait une centaine de sujets français au Yémen, autant de cibles pour les preneurs d’otages de toutes sortes qui sévissent dans le pays et ont rarement des objectifs politiques. Dans la plupart des cas, les enlèvements au Yémen sont motivés par l’argent.

Il s’agit d’un pays qui a rarement connu la stabilité, qui est d’une pauvreté extrême et où prospère Al-QaIda péninsule arabique (AQPA). Après l’insurrection des Houthis, qui, aujourd’hui, contrôlent la capitale, Sanaa, il est difficile de dire qu’il existe une structure politique dans le pays, même si le président Hadi revendique toute la légitimité. Il demeure que les enlèvements de type crapuleux ont été très nombreux au Yémen et que la plupart ont été résolus par une rançon. La situation serait beaucoup plus compliquée si Mlle Prime était aux mains d’un groupe terroriste comme Al-Qaïda. M. Fabius, en tout cas, n’a pas exprimé un pessimisme excessif, bien qu’il ne fasse que des déclarations extrêmement prudentes.

RICHARD LISCIA

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