L’année des incertitudes

Est-il le bon candidat ? (Photo AFP)

Est-il le bon candidat ?
(Photo AFP)

Pour mon dernier blog de la saison, je souhaite souligner la confusion générale dans laquelle évolue le monde politique français. Ce qui ne laisse guère de place à des réflexions prospectives sur ce qui va se passer d’ici à la fin de l’année et, au-delà, en 2016, quand les forces en présence vont s’organiser pour les élections présidentielle et législatives.

IL EST IMPOSSIBLE, en effet, de formuler une prévision crédible sur les diverses échéances électorales et encore moins sur l’évolution de l’économie. La grande affaire de la fin de l’année, c’est les élections régionales vers lesquelles nous allons dans une perplexité absolue. Le gouvernement a voulu, précipitamment, diminuer le nombre de régions, ce qui bouleverse la carte du pays, car des villes vont gagner un nouveau statut tandis que d’autres perdront le leur. Les conséquences économiques et sociales de ce chambardement hâtif ne sont pas négligeables et font l’objet, dans de multiples endroits, de protestations bruyantes. On ne peut pas dire davantage quel sera le résultat de ce scrutin : la plus grande probabilité est que la gauche va perdre les régionales, mais sa défaite pourrait être moins calamiteuse que prévu. En plaçant Claude Bartolone à la tête de la liste socialiste en Île-de-France, le PS a une chance de garder la plus grosse région française et il est censé conserver le Sud-Ouest où la gauche, très bien implantée, résistera. Le score du Front national pourrait être affaibli par une candidature dissidente de Jean-Marie Le Pen en Paca. En revanche, il pourrait l’emporter dans le nord, tandis que la droite et le centre devraient gagner dans une majorité de régions, dont le nombre a été réduit de 22 à 13.

Un jeu politique de plus en plus compliqué.

Au fur et à mesure que s’écoule le mandat de François Hollande, le jeu politique ne cesse de se compliquer. D’abord parce que le président de la République a mis au point une stratégie, celle du rassemblement de la gauche autour de son nom (qui passe par des concessions à la gauche de la gauche) qu’il espère mettre en oeuvre dans quelques mois à la faveur d’un remaniement ministériel qui interviendra probablement au lendemain des régionales. Ensuite parce que la droite va présenter plusieurs candidats, dont Nicolas Sarkozy. L’ancien président semble le mieux placé dans les sondages mais il est de plus en plus critiqué dans son propre camp, alors que sa popularité générale s’affaiblit à cause d’un discours revanchard et d’interventions publiques qui traduisent plus son désir de retrouver la place qu’il a perdue que sa capacité à annoncer un programme politique cohérent et efficace. Les challengers de M. Sarkozy sont estimables mais aucun ne semble, pour le moment, capable de rassembler une majorité populaire. Enfin, l’impact du Front national sur les élections générales de 2017 est très difficile à mesurer depuis que Jean-Marie Le Pen s’est mis en tête de combattre sa fille et de bloquer la stratégie de conquête du pouvoir qu’elle a mise au point avec Florian Philippot. Le fondateur du Front n’empêchera sans doute pas ce parti de faire un score élevé en 2017, mais il peut l’affaiblir assez pour l’empêcher de prendre le pouvoir.

Une voie royale vers l’alternance.

L’impopularité de François Hollande et l’état dans lequel il laissera le pays devraient logiquement offrir à la droite et au centre, si toutefois ils savent s’unir, une voie royale vers l’alternance. Encore faut-il que les deux mouvements trouvent le leader incontesté qui les conduira à la victoire. Parmi les multiples incertitudes, il faut compter la croissance, qui pourrait se réveiller magiquement l’année prochaine, créer des emplois, réduire le chômage, rendre au peuple une partie de son optimisme et remettre en selle le chef de l’État. Depuis longtemps, la preuve est fournie que l’influence d’une politique économique, quelle que soit son inspiration, est très faible. C’est si vrai que la croissance peut revenir mécaniquement, sous la forme d’un cycle nouveau qui ne devrait rien aux efforts du gouvernement mais lui profiterait énormément.

RICHARD LISCIA

PS-Je m’absente jusqu’au 20 août, date à laquelle, si vous le souhaitez, vous pourrez retrouver mon blog quotidien. Bonnes vacances à tous ceux qui ne sont pas encore partis.

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