SI NOTRE responsabilité est engagée, elle l’est au niveau mondial. Le déchaînement des éléments ne s’explique pas seulement par les erreurs commises en France. Les Français, entretemps, ont acquis une conscience environnementale qui n’est pas partagée par tous les peuples. Les efforts de François Hollande pour réunir en décembre prochain une COP21 (conférence mondiale pour l’environnement) qui aboutisse à des résultats tangibles sont freinés par un manque de financement des projets. Par exemple, il faut associer les nations émergentes à la protection de l’environnement, ce qui exige un transfert de fonds (quelque cent milliards de dollars) des pays industrialisés vers les pays en développement. Pour le moment, les promesses de dons sont insuffisantes.
Contradictions.
Lorsque l’on connaît le contexte planétaire, les querelles politiques n’ont aucun sens. Cécile Duflot a mis l’accent ce matin sur une urbanisation sauvage, notamment sur le Côte d’Azur, qui aggrave les effets des inondations, tout en reconnaissant que, depuis le début du siècle, nous nous efforçons de créer des sites d’habitation plus verdoyants et mieux protégés. Mme Duflot oublie que sa loi Alur sur le logement préconisait une densification de la construction, notamment par l’ajout d’étages supplémentaires. De toute façon, le manque de logements en France est notoire et une partie de notre retard économique par rapport au reste de l’Europe est dû à l’insuffisance alarmante des mises en chantier, notamment pour la construction de logements sociaux. Ce qui veut dire qu’il existe un lien direct entre la croissance et l’émission de gaz à effet de serre, raison probable, mais pas absolument certaine, des intempéries catastrophiques. Tout, dans les malheurs qui accablent telle ou telle fraction de la population n’est pas nécessairement politique.
Les critiques adressées à la météo.
De la même manière, les services de la météorologie nationale sont critiqués pour n’avoir pas prévu la puissance de la pluie et les inondations qui ont suivi. N’y a-t-il pas des limites à la science prévisionnelle de la météo, qui progresse chaque année, mais qui est encore assez complexe pour qu’on parle d’un art de l’interprétation des données plus que de certitudes factuelles ? À chaque drame, nous apprenons les erreurs à ne pas commettre. Par exemple, il ne faut pas aller chercher sa voiture dans un garage quand l’inondation commence. Plusieurs personnes ont perdu la vie en voulant protéger leur automobile. Apparemment, la consigne, jusqu’à présent, n’a pas été observée. Bref, il existe une conduite à tenir plus empirique que scientifique.
Ce n’est pas la faute de la météo si une pluie d’une force et d’une masse exceptionnelles s’est abattue sur les Alpes-Maritimes. Ce n’est pas non plus la faute des partis politiques ou des gouvernements qui se sont efforcés de répondre aux exigences du moment sans inclure des critères environnementaux qui sont apparus plus tard. La leçon est néanmoins extrêmement sévère et doit nous conduire à une réflexion profonde sur le partage que nous voulons faire entre la nécessaire croissance et la protection de l’environnement, qui devient un impératif catégorique d’importance vitale.
RICHARD LISCIA
Je ne vois pas le rapport entre les changements climatiques et les orages de ce week-end.
Vous évoquez 1999 mais c’était il y a 15 ans ! Il y a toujours eu des phénomènes climatiques exceptionnels en France. Pensez aux crues de la Seine au début du XXe siècle…
N’amalgamons pas tout au réchauffement climatique.
Ce qui n’enlève rien à la tragédie azuréenne