Bruxelles sous le choc

La station de Maalbeek fermée (Photo AFP)

La station de Maalbeek fermée
(Photo AFP)

À l’arrestation de Salah Abdeslam, la riposte de Daech n’a pas tardé. Des terroristes ont fait exploser deux bombes ce matin à l’aéroport de Bruxelles, faisant 26 morts et 35 blessés, souvent dans un état très grave. Un peu plus tard, une troisième bombe a également fait de nombreuses victimes dans une station de métro proche des bâtiments abritant les institutions européennes.

BRUXELLES, depuis ce matin, est plongée dans le chaos. Le gouvernement belge a demandé aux gens de rester confinés chez eux ou dans leurs bureaux. Tous les transports sont arrêtés, et les communications par téléphone ou Internet sont rendus impossibles par la surcharge des réseaux. Beaucoup de voyageurs sont rentrés chez eux à pied, la circulation des automobiles étant extrêmement difficile. Les avions qui devaient se poser à Bruxelles ont été détournés vers d’autres aéroports. Les dégâts, physiques, psychiques et matériels, causés par les trois attentats sont donc considérables. À Paris, Manuel Valls, fidèle lui-même, a répété: « Nous sommes en guerre ».
En France, le gouvernement a déployé 1 600 policiers et militaires de plus pour renforcer la sécurité des lieux névralgiques, notamment celle des aéroports. La tension est aussi forte en France qu’en Belgique. À l’Élysée, le président de la République a réuni ses ministres, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, Jean-Yves le Drian, Jean-Marc Ayrault notamment, à la fois pour renforcer la vigilance anti-terroriste et pour accroître sur le long terme les dispositifs de sécurité dans les gares et les aéroports.

La rage de Daech.

C’est une caractéristique de l’État islamique (EI) d’essayer d’avoir le dernier mot. Sa réaction extrêmement violente montre qu’il a subi un sérieux revers avec l’arrestation d’Abdeslam. Il sait aussi que la police belge pourchasse plusieurs suspects, toux ceux, notamment, qui ont hébergé Abdeslam dans une douzaine de planques différentes. Hier, la bourgmestre de Molenbeek dressait de sa commune de 100 000 habitants un tableau presque idyllique alors que, de toute évidence, il s’agit d’un nid de terroristes, protégés par des lois démocratiques mais capables de semer une violence indicible. Plus que jamais, la coopération entre les services belges et français est indispensable. Les critiques réciproques que les deux pays peuvent s’adresser ne sont plus de mise. Les terroristes ignorent les frontières et il n’y a guère que les gouvernements européens pour les respecter alors qu’ils se sont donné les moyens d’intégrer leurs dispositifs sécuritaires.

Pour un PNR européen.

Cela fait des années qu’il est question d’établir un PNR (passenger name record), mais il n’a toujours pas vu le jour, alors que les djihadistes de Daech tuent par dizaines des civils à la bombe et à la kalachnikov. Seule une réponse européenne au terrorisme sera efficace. La preuve en est que les Britanniques et les Allemands, comme les Français, ont pris des mesures supplémentaires de sécurité. Notre solidarité avec les Belges ne relève pas simplement de la compassion pour les victimes, c’est une nécessité vitale. En France, il est sans doute temps de renoncer aux polémiques politiciennes face à de tels dangers. Dans un tweet, le chef de la majorité socialiste à l’Assemblée, Bruno Le Roux, a reproché à la droite de rejeter au Sénat la déchéance de la nationalité dans un contexte de violence particulièrement aigu. Des collègues socialistes le lui ont vivement reproché. Le gouvernement, qui semble avoir du mal à s’associer au gouvernement belge pour lutter contre le terrorisme, doit d’abord tenter d’établir un consensus avec l’opposition, sans lequel tout effort tendant à une action européenne en faveur de la sécurité de tous restera vain.

RICHARD LISCIA

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3 réponses à Bruxelles sous le choc

  1. François dit :

    Lorsque l’on laisse rentrer les loups dans la bergerie, ils mangent les agneaux ; c’est hélas ce que l’on sème que l’on récolte.

  2. Oj dit :

    On peut se demander comment les services de sécurité peuvent travailler ensemble lorsque l’on entend notre ministre des Finances, le jour des attentats de Bruxelles, stigmatiser inutilement l’Etat belge pour avoir laissé se développer le communautarisme dans son pays. On le connaissait déjà pour sa maestria dans l’art de manier la langue de bois, mais là, il a fait encore plus fort en faisant preuve d’une bêtise inqualifiable qui fait honte à notre pays. Que dire de nos cités qui n’ont rien de la « Cité radieuse » comme l’imaginait Le Corbusier.

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