L’horreur climatique

Saint-Martin inondée
(Photo AFP)

Sous les tropiques, se produisent des ouragans, des cyclones et des tempêtes. Les habitants de ces régions y sont habitués et parfois réagissent avec fatalisme. Mais rien n’était jamais arrivé de comparable au monstre Irma, qui a pratiquement rayé de la carte Saint-Martin et Saint-Barthélémy.

FORT heureusement, Irma semble avoir épargné la Guadeloupe, mais poursuit son chemin en direction de la Floride. L’Atlantique est devenu une machine à produire des cataclysmes. Derrière Irma, se sont formés deux autres gigantesques toupies, faites de vent et de pluie, José et Katia, tout aussi apocalyptiques qu’Irma. Le temps, ce sujet plus présent dans les conversations que la politique ou l’amour, devient obsédant. Les témoins nous racontent des histoires de films classés X, nous sommes épouvantés, et honteusement soulagés de vivre pour notre part dans une région plus sereine. Mais nous savons bien que, face aux dérèglements du climat, l’humanité est démunie. Nous sommes tous solidaires de ce qui se passe dans les Caraïbes. Nous serons bientôt informés de l’étendue du désastre. Comment ne pas se demander ce qui va se passer si José et Katia repassent par les mêmes endroits et achèvent les terres déjà victimes d’Irma, alors que la facture de la catastrophe dépassera les dizaines de millions d’euros et que nous n’avons pas encore commencé à compter le nombre des victimes ?

Trump doit rejoindre l’accord sur le climat.

Les défenseurs de l’environnement, aussi certains qu’ils soient du lien entre les activités humaines et le réchauffement de la planète, se refusent à établir un rapport de cause à effet entre la pollution humaine et l’intensité ou la fréquence de ces phénomènes dévastateurs. Il n’empêche que, pour tous ceux qui ne sont pas climatologues, Irma ne peut avoir puisé son anormale puissance que dans une température excessive de l’eau de l’océan Atlantique. Si seulement la violence de ces tempêtes colossales pouvait convaincre les dirigeants politiques qui se refusent encore à investir un centime dans la lutte en faveur de l’environnement ! Le président Trump, grand amateur de fake news (informations inventées de toutes pièces), nous a fait le plaisir d’admettre que l’ouragan qui a dévasté Houston n’était pas une simple averse. Soucieux de ne pas céder à l’apathie de l’un de ses prédécesseurs, George W. Bush, qui n’avait pas cru bon de se déplacer pour constater les dégâts immenses causés à la Louisiane par l’ouragan Katrina en 2005, Trump s’est empressé de rendre visite au Texas.
Encore un effort, M. le président ! Faites maintenant une déclaration publique pour dire que, compte tenu des effroyables réalités climatiques, les États-Unis vont reprendre leur place dans le grand accord mondial en vertu duquel la température de la planète ne doit pas augmenter de plus de deux degrés d’ici à à la fin du siècle. Dites bien que la lutte pour l’environnement devient l’une de vos priorités. Exprimez votre compassion pour les victimes. Reconnaissez que la défense de la planète est un autre fondement de ce business qui vous tient tellement à coeur.
Touchez du bois, M. Trump, pour que José et Katia n’arrivent pas jusqu’à vos terres et ne les écrasent pas sous leur souffle et sous des trombes d’eau. Dites-vous bien que la guerre contre la folie climatique ne suppose aucune désertion et que la contribution des États-Unis est indispensable au répit dont l’humanité a besoin. Il n’est pas dans mes habitudes de personnaliser la nature, il demeure qu’elle se venge cruellement des agressions humaines qu’elle subit.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à L’horreur climatique

  1. CHARPENTIER dit :

    « Fort heureusement Irma semble avoir épargné la Guadeloupe ». Certes, et c’est tant mieux. Mais j’ai une pensée particulière pour Haïti qui n’est pas loin et semble y avoir, aussi, échappé. Car si l’on ne doute pas des secours massifs, rapides et efficaces pour les îles françaises, on peut avoir les plus grandes craintes pour ce qui pourrait se passer si les deux autres cyclones attendus frappent cette île « maudite ».

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