Bain de sang à Gaza

Sous les gaz lacrymogènes
(Photo AFP)

Le massacre de quelque soixante Palestiniens par les forces israéliennes (plus 2 400 blessés) s’ajoute à une série d’incidents graves qui, depuis quelques semaines, se sont produits à la frontière dans le cadre de ce que le Hamas appelle « la marche du retour », entreprise suicidaire conçue uniquement pour discréditer Israël, dont on aurait pu espérer, néanmoins, qu’il traite cette nouvelle crise d’une manière plus modérée.

LE TRANSFERT de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, inaugurée hier dans un bâtiment consulaire, a été le catalyseur des émeutes et d’une répression impitoyable, fondée sur le principe que les Gazaouis, pourtant désarmés, ne doivent pas franchir la frontière qui les sépare d’Israël. On peut comprendre que l’Etat hébreu ne veuille pas céder aux provocations du Hamas, on ne comprend pas qu’il lui donne de bonnes raisons d’en appeler à la commisération internationale. Celle-ci n’a pas manqué, avec la décision de réunir la Ligue arabe et une réunion prévue du Conseil de sécurité de l’ONU, à la demande du Koweit. Les Européens, et notamment le président Macron, ont condamné sans nuances l’attitude d’Israël. Bien entendu, aux jugements des pays démocratiques et des ONG, comme Amnesty international, qui a dénoncé le comportement  des forces israéliennes, se sont ajoutés les dénonciations fort hypocrites de régimes qui ne font pas dans la dentelle, comme celui de l’Iran, qui oublie sa pratique du terrorisme et ses campagnes meurtrières en Syrie, ou celui de la Turquie, qui s’acharne contre les Kurdes.

Un double problème.

Israël ne peut pas se mettre au niveau de gouvernements totalitaires ou des mouvements islamistes, certes voués à sa perte, mais dont la violence est le pain quotidien. Depuis le début de la « marche du retour », le gouvernement israélien a adopté une attitude de fermeté dont il a cru, peut-être, qu’elle finirait par convaincre les Gazaouis de cesser de manifester pour cesser de mourir. C’est minimiser un fanatisme qui s’est déjà largement exprimé par le passé, et qui est nourri par des conditions inacceptables dans lesquelles vivent les habitants de l’enclave. La crise actuelle, d’une ampleur considérable, pose un double problème, humanitaire et politique. Elle montre en effet qu’une répression excessive finit par se retourner contre Israël, ce qui devrait conduire son gouvernement à plus de modération. Elle montre aussi que le statu quo dans les territoires, l’absence d’espoir pour les Palestiniens, le refus du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, de rechercher une solution négociée n’offrent qu’une porte de sortie : le recours à la violence par les desperados des territoires ou par les pays qui n’attendent que l’occasion d’attaquer Israël.

Gouverner, c’est prévoir.

M. Netanyahu estime que sa politique a le vent en poupe. Avec Donald Trump, les Etats-Unis sont devenus l’allié inconditionnel d’Israël, qui n’a rien à craindre de l’Arabie saoudite ou de l’Egypte, deux pays fort peu soucieux de l’avenir des Palestiniens. Le Premier ministre estime donc qu’il peut maintenir le statu quo indéfiniment, même si les Palestiniens ne se résignent pas. Le temps ne joue jamais en faveur d’une solution imposée par la force. Israël a livré assez de guerres et de batailles pour le savoir.  Trump pourrait ne pas être réélu et un président démocrate pousserait l’Etat juif à reprendre les négociations. M. Netanyahu, qui dépend d’une coalition gouvernementale fragile, n’est pas non plus assuré de rester indéfiniment au pouvoir. Il est indubitable qu’Israël vit dans un environnement très hostile qui l’incite à se protéger par tous les moyens, qu’il y a aussi pour Israël, un « alignement des planètes » (le soutien discret de certains pays arabes, celui de l’Amérique, une conjoncture économique florissante) sans lequel son gouvernement se montrerait plus circonspect. Mais gouverner, c’est prévoir. Il n’y avait absolument rien de choquant à transférer l’ambassade américaine à Jérusalem, où se trouvent toutes les grandes institutions israéliennes depuis 1948. Malheureusement, et comme chacun sait, l’Orient est compliqué et on voudrait que M. Netanyahu tienne compte de tous les aspects d’un conflit qui dure depuis trop longtemps.

RICHARD LISCIA

 

 

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19 réponses à Bain de sang à Gaza

  1. Michel de Guibert dit :

    « Rien de choquant à transférer l’ambassade américaine à Jérusalem » ? Ça se discute !

    • Gerlo dit :

      Outre les raisons historiques qui font de Jérusalem sa capitale, on voit mal pourquoi Israël serait le seul pays au monde qui ne pourrait pas choisir sa capitale comme il l’entend.

      • Michel de Guibert dit :

        Vous semblez oublier que Jérusalem est aussi la capitale de la Palestine aux yeux des Palestiniens, avec de bonnes raisons aussi, et que, en conséquence ce n’est pas servir la paix que de proclamer Jérusalem capitale du seul Israël.

  2. Vic dit :

    Et on fait quoi, lorsque les zombies envahissent en masse avec de vrais tueurs en leur sein ?
    On laisse passer ? Ou peut-être envoyer les Canadairs pour éteindre cet incendie ?

  3. DOCMAN dit :

    Le bilan de ces manifestations est désolant et il est certain que ces événements sont très dommageables à Israël. Néanmoins quid de la resposabilité du Hamas qui envoie des dizaines de milliers de personnes avec des intentions certainement moins pacifiques que ce qu’ils veulent bien prétendre et parmi eux des individus armés ? Malheureusement, ces événements ne servent ni les Israéliens ni les Palestiniens. Ils alimentent les islamo-fascistes iraniens et turcs et d’autres qui n’attendaient que cette occasion pour vomir l’Etat hébreu à bon compte.

  4. admin dit :

    LL dit :
    Un choix totalement inacceptable. Le même choix en Inde a finalement conduit l’Empire britannique à quitter les lieux. Cela ne me paraît pas très viable. Par définition, on ne tire pas sur une populace désarmée.

    • docman dit :

      Pas si désarmée que ça, et pourquoi vouloir entrer en Israël ? Gaza est un territoire indépendant, les Gazaouis y sont malheureusement sous la férule du Hamas dont le but est de détruire Israël; s’ils doivent manifester c’est bien contre le Hamas et, s’ils veulent sortir de Gaza, pourquoi ne pas demander à leurs fréres égyptiens d’ouvrir leur frontière ?
      En fait, le but principal de ces manoeuvres et tout simplement de nuire à Israël.

  5. Wolga Jean dit :

    Autant j’ai été réjoui par votre éditorial du 7 mai « Soixante-dixième anniversaire, le vrai visage d’Israël », dont je vous félicite, autant je suis déçu par celui-ci qui reprend les critiques sans nuances des médias et des hommes politiques européens. Les manifestations à la frontière de Gaza ne sont pas pacifiques. Les lâches dirigeants du Hamas poussent les civils, femmes et les enfants au casse-pipe (et les paient pour cela), pour attirer la commisération mondiale dans le but de nuire à Israël.
    Et les Israéliens, qui sont des occidentaux civilisés comme nous et qui veulent la paix, ne tirent pas pour le plaisir, ils savent ce qu’ils font. Si les habitants de Gaza, parmi lesquels des militants du Hamas armés, arrivent à pénétrer en Israël en masse (et on connaît leurs intentions terroristes), ce ne sont pas 60 morts qu’on aura à déplorer, mais des milliers (juifs comme arabes).
    Si le Hamas avait utilisé tout l’argent qu’ils ont reçu pour le développement et pour la paix, profitant de l’évacuation de la bande de Gaza par Israël en 2005, au lieu de l’utiliser pour construire des missiles, des tunnels d’attaque, pour enrichir les dirigeants et payer les terroristes, l’Egypte n’aurait pas fermé sa frontière (celle d’Israël reste ouverte pour laisser passer les marchandises de première nécessité), et Gaza aurait pu devenir une cité-état prospère à l’image de Hong-Kong ou Singapour.

    Réponse
    Comme beaucoup de lecteurs, vous aimez les articles qui vont dans votre sens, vous n’aimez pas ceux qui ne vous conviennent pas. Il n’y a pourtant aucune contradiction entre l’attachement à Israël et la critique de son gouvernement actuel. La journée d’hier a montré que les forces israéliennes peuvent contenir les manifestants de Gaza sans les tuer en grand nombre. La plupart de vos arguments sont exacts, notamment la manipulation des masses par le Hamas pour discréditer Israël, mais justement, M. Netanyahu n’aurait pas dû tomber dans le piège qui lui était tendu. On critique bien le gouvernement français, je ne vois pas pourquoi il y aurait une interdiction de critiquer celui de M. Netanyahu. Il y a une opposition en Israël et elle est bien plus virulente que moi. Enfin, je ne « reprends » rien ni personne. Il me semble avoir démontré depuis longtemps que j’ai mon libre-arbitre, celui-là même qui vous incite à exprimer votre désaccord.
    R.L.

    • mathieu dit :

      Votre édito me paraît remarquable d’équilibre et de pondération Quant au « président américain démocrate qui pourrait pousser l’Etat juif à reprendre les négociations », les Etats-Unis n’en ont, hélas, pas connu… depuis le siècle dernier!

      Réponse
      Merci pour votre appréciation, mais les gouvernements Bush (senior) et Clinton ont incité, et de quelle manière, les Israéliens à négocier. Il ne faut pas oublier 1993. En outre, Barack Obama (21è siècle) s’est largement prononcé en faveur d’une paix négociée, mais il a été blâmé et même humilié par Netanyahu.
      R.L.

    • Michel de Guibert dit :

      « Les Israéliens, qui sont des occidentaux civilisés comme nous », écrit Jean Wolga.
      Puis-je faire observer à votre correspondant que tous les Israéliens ne sont pas des « occidentaux », mais qu’il y a parmi beaucoup d’orientaux (les séfarades) ?
      Puis-je faire observer à votre correspondant qu’il y a aussi d’autres gens civilisés que les occidentaux et d’autres civilisations qui ne sont pas méprisables ?

      Réponse
      Je réponds avant M. Wolga. Le choix de vivre de manière occidentale n’a rien à voir avec les origines. Votre conception de l’occidentalisme est purement raciale. Les sépharades qui vivent en France sont des occidentaux. Enfin, mon correspondant est surtout le vôtre puisque vous tenez à lui répondre.
      R.L.

      • Michel de Guibert dit :

        Oui, les séfarades qui vivent en France sont parfaitement occidentalisés.
        Mais il me semblait qu’il y avait eu parfois des tensions en Israël entre les ashkénazes qui ont fondé Israël et les séfarades qui y sont venus plus tard (sans parler des falashas).
        Il y a aussi des libanais qui vient à l’occidentale mais qui n’en sont pas moins des orientaux à bien des égards.
        Dans mon esprit il n’y avait rien là de péjoratif, bien au contraire j’admire le sens de l’hospitalité des orientaux.

        Cela dit, merci pour votre article, que j’ai apprécié, et je tiens à vous le dire.

  6. Noémie dit :

    Il est étrange que cet article rend des personnes coupables d’être victimes puisqu’ils semblent « l’avoir cherché »… Après tout, ils pourraient continuer à subir et à se taire. Cela arrangera tout le monde. Curieux également de lire cela dans un journal destiné aux médecins qui défendent la vie sans rentrer dans des conflits politiques.

    Réponse
    Je n’ai jamais écrit que les Palestiniens ont « cherché » ce qui leur est arrivé. Je n’ai jamais écrit que les victimes sont des coupables. J’ai d’autant moins de leçons d’éthique à recevoir de vous que vous traitez une affaire tragique par la simplification. Je vous renvoie aux 56 « J’aime » qui saluent la teneur de mon blog d’hier, preuve que les médecins comprennent la nuance en politique, ce qui n’est pas exactement votre cas.
    R.L.

    • Noémie dit :

      Si « la nuance politique » est de tenter de comprendre ou de trouver des circonstances atténuantes pour avoir tué des êtres humains quelque soit la raison ou le conflit (en guerre, on se trouve toujours des bonnes excuses pour le faire). Alors, non, je ne l’ai pas cette nuance comme beaucoup de confrères qui n’ont pas liké votre blog d’ailleurs…

      Réponse
      Qu’en savez-vous ? Vous mentez et vous n’aurez pas le dernier mot. Vous n’écrivez que pour être désagréable. C’est très facile de donner son point de vue de manière anonyme. C’est d’un courage fou.

  7. pibi dit :

    Israël s’enfonce de plus en plus dans le mur de certaines valeurs humanistes. Croit-il que sa politique depuis plusieurs décennies a de l’avenir ? Certainement lorsque sa perspective stratégique est millénariste et puisqu’elle s’inscrit dans un déroulé historique lui aussi millénaire (de tout cela Israël ne s’en cache pas et le revendique).
    Je ne souhaite pas trop faire de la prospective ici, mais essayez tous de regarder les conséquences de tout cela à long terme : il n’y aura pas de paix là-bas, il y a eu 70 ans pour essayer de la faire, Ils vont s’étriper jusqu’à plus soif. Avec une telle perspective il est très logique que pour l’heure les hommes armés tirent dans le tas de la masse ennemie et que le gouvernement d’Israël fasse tout pour empêcher l’Iran d’avoir une bombe atomique, concrètement, l’éphémère du moment, c’est cela s’enfoncer dans le mur et avec toutes les raisons du monde bien entendu !
    Est-ce bien cela l’avenir ? L’humanité s’enfonce elle aussi de plus en plus (et pas seulement moralement). Israël serait alors la prochaine Arche de Noë avec le peuple élu dedans, et pour des « siècles et des siècles ».
    Il nous faut préparer nos jeunes générations à cet avenir sombre ?

    Réponse
    Je suis en désaccord profond avec ce commentaire qui semble oublier que, pour la paix, il faut être deux, et efface complètement les responsabilités palestiniennes.
    R.L.

    • Michel de Guibert dit :

      Oui, il faut être deux pour faire la paix, mais pour l’heure il n’y a hélas d’homme de paix ni d’un côté ni de l’autre.
      Il est loin le temps d’Anouar el-Sadate et de Golda Meir, le temps de Yitzhak Rabin et de Shimon Peres… dont deux d’entre eux ont fini assassinés par un extrémiste de leur propre peuple.

      Réponse
      Et vous croyez que je ne sais rien de tout ça ? Je note, avec admiration, votre capacité non seulement à lire les blogs, mais à lire aussi les commentaires auxquels vous apportez votre grain de sel, puis les réponses à vos propres commentaires, puis votre propre réponse aux réponses et ainsi de suite. Ce n’est plus de l’écriture, c’est du tennis.
      R.L.

      • Michel de Guibert dit :

        Bien sûr vous savez tout cela, et bien mieux que moi, je n’en doute pas, même si j’ai cru bon de le rappeler.
        Je lis toujours avec intérêt vos articles, même et surtout quand je ne suis pas d’accord, cela est toujours enrichissant, mais je demeure perplexe devant vos réactions souvent aigres aux commentaires de vos lecteurs, du moins à ceux qui ne vont pas dans votre sens, ce qui pourrait faire croire, à tort bien sûr, que vous ne cherchez pas le dialogue, et encore moins la confrontation des idées.
        Je ne peux croire que vous ne seriez sensible qu’à la flagornerie…
        Mais si vous ne souhaitez pas de commentaires à vos articles, le plus simple serait de supprimer l’ouverture aux commentaires de votre blog ; on vous lira… ou pas… mais on ne réagira pas !

        Réponse
        Mes réactions sont certes aussi aigres que les vôtres sont multipliées à l’infini. Vous savez très bien, parce que je l’ai dit, à plusieurs reprises, que le commentaire est le bienvenu s’il ne relève pas du harcèlement. Dans le bloc intitulé « Gaza : bain de sang », le nombre de mots est inférieur à 700, le nombre de mots des commentaires est plus double. Or, bien entendu, un blog exprime une philosophie, la mienne, dont personne ne peut dire qu’elle n’est pas modérée, en politique nationale et en politique internationale. Je ne souhaite pas que cette ligne soit oblitérée par un déluge de commentaires contraires. Je vous invite non pas à cesser d’intervenir (ce qui serait d’ailleurs votre droit), mais peut-être à ne pas vous croire obligé de revenir sans cesse sur le même texte pour prendre la défense de certains lecteurs. Ils sont assez grands pour le faire eux-mêmes, comme c’est le cas de pibi.
        R.L.

        • Michel de Guibert dit :

          Entendu, je n’avais pas le sentiment de vous « harceler » en multipliant mes commentaires, mais bon je veillerai à ne pas vous importuner en modérant le nombre de mes interventions comme vous le souhaitez.
          Vous voudrez bien noter qu’elles demeurent courtoises et que je ne me suis jamais caché derrière un pseudo.
          Et en l’occurrence, j’abondais plutôt dans votre sens en disant après vous qu’il fallait être deux pour faire la paix.

          Réponse
          Effectivement vous êtes d’une courtoisie extrême, dont je vous remercie, et vous êtes un homme libre, ce qui est une immense qualité. Laissons tout cela, éventuellement, pour une conversation privée.
          R.L.

    • pibi dit :

      D’abord merci d’avoir bien voulu laisser apparaître mon commentaire sur votre blog en le postant je craignais qu’il puisse être censuré.
      Mon commentaire était initialement conçu pour évoquer les inconvénients moraux à ce qui se passe là-bas avec l’avenir complétement fermé pour ces populations confinées, ainsi que la seule explication possible à mes yeux à cette tragédie qui se poursuit depuis 70 ans : un projet d’arche millénaire (le fait de le dire n’est en rien une critique de ce projet). Mais néanmoins votre réponse escamote ce à quoi je pensais en tapant ma réaction pour votre blog.

      Ma réponse à votre argumentaire qui donc ramène à des éléments factuels des événement en cours, soit (1) « pour faire la paix il faut commencer par être deux » … et (2) « les responsabilités palestiniennes » voici ma réponse : Israël est vainqueur. Israël a gagné son droit à exister par le combat, et c’est ainsi, comme la loi de la nature : le droit du plus fort. Israël se fait respecter âprement et avec raison. La raison d’Etat ! Nous savons tous le cynisme qui peut y être attaché. L’absence d’interlocuteur et les responsabilités partagées (oups, c’est moi seul qui dis que les responsabilités seraient partagées) sont des réponses un peu légères pour parler d’avenir. Après la dévastation, la paix si elle doit revenir est de la seule responsabilité du vainqueur. Existe-t-il un point de non retour dans ce conflit ? La visée millénaire du projet, douloureuse à entendre pour beaucoup, me semble être la première borne enfouie dans ce bourbier, et par bonheur pour la puissance régnante, elle est délicate à comprendre pour la masse.
      Devant un ennemis battu, soumis, désespéré, Israël continue son combat en dépit de l’aléa moral, nous en avons maintenant des images en permanence. Je comprends très bien cette stratégie à visée millénaire, elle ne s’embarrasse pas de l’idée de justice, l’oubli est là pour parer à la gêne momentanée des gens bienveillants et qui essayent de rester clairvoyant.
      Une tragédie, une de plus ! Un véritable guêpier pour l’avenir !

      Réponse
      Je suis, encore une fois, en complet désaccord, avec cette analyse. Israël n’est pas une puissance dominatrice, c’est un Etat dont le Hamas, l’Iran, la Syrie et beaucoup d’autres préconisent la disparition pure et simple. C’est sans précédent dans l’histoire. Mais c’est un Etat qui a un gouvernement élu, et ce gouvernement peut chuter, et laisser la place à d’autres partis qui, eux, peuvent adopter une politique différente. Est-ce le cas de l’Iran, de Daech, de Bachar Al Assad, du Hezbollah, du Hamas ? Vous me parlez de « stratégie millénaire », mais c’est absurde. Le danger, pour Israël, c’est aujourd’hui et c’est tous les jours. Je me suis élevé contre le massacre de Gaza et je savais, tout en adoptant cette position, qu’elle encouragerait des foules de personnes hostiles non pas au gouvernement israélien, mais à Israël lui-même, à s’en prendre à l’idée même de nation juive. Ce qui, compte tenu de la vérité historique, est inacceptable.
      R.L.

      Cordialement.

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