Une guerre régionale

Macron avec Sissi
(Photo AFP)

La détermination des États-Unis à tenir tête aux forces djihadistes en Irak et en Syrie n’a d’égale que celle des terroristes. Non seulement la situation au Proche-Orient va encore évoluer, mais on peut s’attendre à un généralisation du conflit provoqué par l’attaque du Hamas en Israël.

EMMANUEL MACRON a beaucoup contribué à la prise de conscience des pays arabes de la gravité de la crise : la question humanitaire devient critique alors que l’armée israélienne encercle Gaza sans y pénétrer ; le Hezbollah menace l’État juif tous les jours par des incursions ; les États-Unis envoient à l’Iran un signal clair avec deux de leurs plus gros porte-avions voguant en Méditerranée orientale. Israël et les Occidentaux ont posé leurs conditions ; elles sont tout aussi humanitaires qu’à Gaza : pas de répit tant que le Hamas n’aura pas rendu tous les otages (il en détient plus de 200).

Les effets de la propagande.

L’atmosphère est empoisonnée en outre par le fanatisme du Hamas et le désir de vengeance d’Israël, pour qui il s’agit moins de transformer une défaite en victoire que de rétablir durablement sa crédibilité militaire.  Ce sont des préoccupations légitimes : on sait maintenant ce qu’il en coûte de baisser sa garde. Il demeure que le Hamas a gagné la bataille de la communication, notamment en multipliant au moins par deux le nombre des victimes des bombardements israéliens. L’affaire de l’hôpital de Gaza où 500 personnes auraient péri dans une attaque israélienne n’a été, on en est sûr aujourd’hui, qu’une bulle médiatique : c’est une roquette du Djihad islamique qui s’est abattue sur le parking de l’hôpital.

Créer un État palestinien.

Il semble bien qu’une libération des otages empêcherait l’invasion de Gaza. Macron a apporté une prise de conscience : l’affaire palestinienne n’est pas d’aujourd’hui, elle a 80 ans et même plus, la solution si allègrement écartée par les accords d’Abraham réapparaît ; la création d’un État palestinien après le départ annoncé par Benjamin Netanyahu lui-même et après la destruction du Hamas. Rien ne semble plus caduc et anachronique, mais c’est le seul règlement qui vaille dans cette crise longue et douloureuse.

L’invasion n’est pas sûre.

Israël ne peut laisser impunies les atrocités commises par le Hamas. Chacun des hommes qui ont participé au carnage et aux enlèvements, sera dûment retrouvé et châtié. Les archives de l’espionnage israélien sont pleines d’exemples historiques : tôt ou tard, Israël se venge d’un attentat. Ce qui va dans le sens d’un renoncement à l’invasion qui pose un problème non seulement au peuple palestinien mais aux Israéliens eux-mêmes. Si Netanyahu admet qu’il devra « rendre des comptes après la guerre », il vaut peut-être mieux qu’il n’alourdisse pas son dossier. Le tout dans une atmosphère diplomatique très active dont la France a repris le flambeau.

Le cynisme est contagieux.

Bien entendu, il faut compter avec le camp adverse, qui se nourrit de la souffrance des peuples : l’Iran, qui espère que les accords d’Abraham sont morts-nés (ce qui n’est pas sûr), le Hezbollah, qui fera tout pour élargir le conflit, et surtout la Russie qui a compris que l’attention de l’opinion mondiale s’est détournée de l’Ukraine pour mieux observer la guerre en gestation au Proche-Orient. Ce n’est pas sans une immense surprise que nous assistons à la création d’un front pro-russe, avec le Brésil et l’Inde qui, à ce jour, n’ont rien trouvé à reprocher à Vladimir Poutine. Le cynisme est contagieux. Il fait des émules, il crée des vocations. Autant d’éléments qui soulignent le courage de Macron, Marco Polo de la diplomatie moderne, capable de conjuguer l’histoire et la politique sans chercher à savoir ce que les autres en pensent.

RICHARD LISCIA

 

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Un voyage plutôt utile

Sissi et Macron
(Photo AFP)

Emmanuel Macron sera aujourd’hui au Caire où il s’entretiendra, après Tel-Aviv, Ramallah et Amman, avec le président Al Sissi.

ON AURAIT TORT de minimiser les efforts du président de la République en direction de la paix. Quelle que soit l’issue des combats, les protagonistes de tous les camps n’auront pas d’autre choix que de s’asseoir un jour autour d’une table. Le président de la République, celui que l’on présente déjà comme un has been, est en réalité l’homme de toutes les saisons : grand frère consolateur avec les familles des victimes israéliennes, ami sévère d’un Mahmoud Abbas (Fatah) qui n’a su que chanter sa mélopée contre Israël sans se préoccuper de l’élément qui a tout déclenché, l’attaque ignoble sur le sol israélien, colloques singuliers avec le roi de Jordanie et le dictateur égyptien.

Il pressent l’avenir.

On ne saurait imaginer contexte plus fragile où tout effort en faveur de la paix peut ruiner une carrière. Macron n’en a cure. D’une voix affaiblie par la fatigue ou le rhume, il redit ce que les leaders arabes ne veulent pas entendre : à savoir qu’on ne peut pas infliger à l’État juif une double râclée, militaire et politique. Mieux que nous tous, il pressent l’avenir. Il devine que c’est dans le chaudron qu’on commencera à trouver la solution, pas dans un immobilisme où, comme toujours, le problème palestinien est enterré et on passe à des affaires « plus sérieuses ». Il n’a pas, il est vrai, réussi à imposer sa proposition d’une coalition internationale contre le Hamas.  S’il y a cru, il aura été naïf. Sinon, il s’est donné une chance de lancer une idée contre les ravages du terrorisme, affaire qui nous concerne tous et n’est pas seulement une préocupation pour Israël. Les Israéliens ont souvent expliqué aux Européens que le terrorisme est partout le même, à Paris ou sur le sol juif.  Ils ne les ont pas écoutés, en dépit d’exemples évidents.

Un travail utile.

Cela permet de faire le bilan d’un second mandat, considéré par la plupart des Français comme du temps perdu pour l’exécutif. Rien de plus faux. D’abord, la disponilbilité de Macron est entière, tant que traîne dans les palais du Proche-Orient l’espoir le plus mince. Ensuite, cet homme a un ADN qui lui dicte son comportement : il ne cède pas au premier obstacle, il ne se complaît pas dans le silence quand l’ignominie atteint son paroxysme, il n’est pas à l’Élysée pour faire tapisserie. Il dénonce les atrocités, il rassure des chefs d’État ou de gouvernement dont le pouvoir n’est pas nécessairement légitime. Il n’invoque pas le droit international au premier écart commis par l’un ou l’autre camps.

Politique lunaire.

Quelle dérision ! La politique est lunaire, avec une face cachée dont il serait préférable de nier l’existence. L’État juif doit payer pour ses méfaits, et le Hamas alors ? Serait-il, par extraordinaire, la victime de ses crimes contre l’humanité ? L’observation du paysage politique français offre un bilan consternant. L’étrange agitation de l’islamo-gauchisme n’aura servi que les intérêts de Marine Le Pen. La voilà qui dirige un parti de gouvernement discipliné qui non seulement arrive dans l’hémicycle en costume cravate, mais pratique déjà la cohabitation avec la macronie. Entêtés et sombres, LFI, les écolos, le PS et LR font du surplace et donnent d’eux-mêmes l’image indigne de querelleurs hors sol. Citoyens, il y a des menaces graves que l’on distingue à l’horizon ! Ressaisissez-vous ! Un effort de plus nous sauvera de l’échec.

RICHARD LISCIA

 

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Macron en Israël

Des mots de réconfort
(Photo AFP)

Emmanuel Macron fait aujourd’hui un séjour en Israël, qu’il a présenté de manière ambitieuse puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de la création d’un État palestinien. Il va susciter plus d’espoirs qu’il n’obtiendra de résultats.

ON NE CHANGERA PAS l’ambition de notre arpenteur du monde. Les actes atroces du Hamas, la menace du Hezbollah d’entrer dans la guerre, le nombre des otages, la volonté de l’armée israélienne d’envahir le bande de Gaza ne forment pas un contexte propice à la négociation. Il est bon que le président de la République ait fait le voyage, au moins pour commencer à mettre un baillon sur la bouche pestilentielle de ceux qui ont profité du conflIt pour énoncer une fois de plus leurs convictions antisémites. Là où il va, Macron porte le flambeau de la démocratie.

De nouvelles occasions historiques.

Certes, il faut, pendant les combats, réfléchir  à ce qui sera possible une fois que la guerre sera terminée. Beaucoup de facteurs vont être modifiés, à commencer par la démission du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et la formation d’un nouveau gouvernement, peut-être plus enclin à envisager des concessions territoriales. Ce ne serait pas une victoire du Hamas dont l’objectif, comme celui du Hezbollah, est la destruction pure et simple d’Israël. Ce serait le triomphe du camp, minoritaire en Israël, favorable à la paix. Macron va plus vite que la musique, mais son analyse est forte : les choses vont prodigieusement changer au Proche-Orient et cet épisode effroyable du conflit entre l’État juif et le monde arabe-musulman accouchera, tôt ou tard, de nouvelles occasions historiques.

La nostalgie d’Oslo.

Ce n’est pas sombrer dans le cynisme que de constater le désarroi des dirigeants israéliens qui ont cru que, grâce aux accords d’Abraham, ils pouvaient se dispenser de régler le problème palestinien. Non : la paix avec le monde arabe passe par la création d’un État palestinien. Nous sommes nombreux à l’avoir cru et nous regretterions presque d’avoir eu raison. Bien entendu, il faut prendre toute l’affaire avec des pincettes : pourquoi ce qui n’a pas marché avec un gouvernement israélien de gauche (et les accords d’Oslo) fonctionnerait-il avec une société israélienne raidie par le malheur ?

Antisémitisme de l’extrême gauche.

La société française a mal réagi au coup de force du Hamas. Elle s’est divisée sous les coups de boutoir assénés par Jean-Luc Mélenchon contre le soutien à Israël. On pensait que l’État hébreu était la victime et méritait, à ce titre, un minimum de compassion, c’est le contraire qui s’est produit, avec une inondation d’attaques antisémites et de délire pro-palestinien. Macron souhaite apporter sa contribution aux efforts en direction de la paix, qu’il en soit remercié. Mais une tâche plus importante l’attend : celle de recoudre le tissu social déchiré. Les descendants d’immigrés en France constituent la caisse de résonance d’un  antisémitisme que les gauchistes, Mélenchon en tête, ne cessent d’alimenter.

Désarroi, détresse.

Le regard que nous jetons sur notre pays est celui du désarroi, de la perplexité, de la détresse. L’Assemblée nationale a été transformée, toujours par LFI, en volière. Toute cette agitation malsaine confirme l’affaiblissement de nos institutions et l’incapacité de la plupart de nos élus à prendre de la hauteur par rapport aux événements sordides qui se produisent. Il faut un sacré entêtement chez LFI pour ne pas appeler le Hamas par son qualificatif le plus convenable : organisation terroriste.  À lui seul, ce refus montre parfaitement vers quel genre de France l’extrême gauche voudrait que nous évoluions.

RICHARD LISCIA

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Israël : déni de justice

Mélenchon applaudi par ses amis
(Photo AFP)

Le soutien à Israël n’est pas partagé par toute la population et encore moins par le Parlement. Il s’ensuit que, malgré les efforts du gouvernement, le conflit entre Israël  et le Hamas a été importé dans notre pays.

ON A VU, le 7 octobre dernier, assez d’images insoutenables pour s’offusquer d’une querelle franco-française. Sauf que des partis politiques, dont la stratégie électorale a renoncé à tout scrupule, LFI notamment, sont en train de créer assez de chaos par leurs provocations pour déstabiliser le pays. Ne me demandez pas pourquoi, après Biden et Scholtz, Emmanuel Macron n’a pas encore fait le voyage à Jérusalem. Biden y est allé et deux otages israélo-américaines ont été libérées par le Hamas. Comme quoi, le pire ennemi peut parfois céder. Le président de la République tardant à se décider, la présidente de l’Assemblée nationale a fait le voyage. À cette occasion, elle a apporté son soutien total à Israël, ce qui, ici, lui a beaucoup été reproché. La réponse vient du président de la République qui se rendra demain à Jérusalem, ce qui va sans doute lui attirer les vociférations des Panot, Obono et Bompard. Rassurez-vous, il n’oubliera pas de dire quelques mots sur le sort des civils palestiniens.

Une question de droit.

Car ce qui est soulevé par les hommes et les femmes de bonne volonté, c’est la question du droit international. Il ne faudrait pas se rendre dans un pays qui ne le ne respecte pas. Le principe étant posé, il est inapplicable. Car c’est le Hamas qui l’a violé. Historiquement, les États arabes ont nié la résolution instituant l’État d’Israël et cinq de leurs armées ont attaqué le tout nouvel État juif. Si on avait alors respecé le droit international, Israël aurait été rayé de la carte. Je ne m’adresse pas seulement aux ennemis de l’État juif, mais aussi aux politiques qui ont émis des réserves sur la légalité du soutien à Israël tout en l’approuvant. Nous ne sommes pas, avec l’Iran, la Syrie, le Hamas et Hezbollah, dans le salon où l’on cause. Nous sommes face à un déni de droit permanent.

Un Hamas admiré.

C’est la deuxième mort des victimes du 7 octobre. Il serait dangereux ou contreproductif de regretter leur disparition ou d’exprimer sa compassion. Pourquoi ? Parce qu’elles sont israéliennes et juives et qu’en conséquence, elles ne peuvent être considérées que comme  dangereuses et donc à à éliminer.  Du coup, Danièle Obono, qui n’en est pas à sa première provocation, et Mathilde Panot, voix tonitruante de LFI dans l’hémicycle, ont sévèrement critiqué Mme Braun-Pivet alors qu’on avait le droit d’attendre d’elles qu’elles la félicitent. Là, ce n’est plus la cause palestinienne qu’il faut défendre, c’est le Hamas qu’il faut admirer.

Boucliers humains.

Comment Jean-Luc Mélenchon peut-il approuver une démarche aussi ignoble, sous le prétexte que son parti doit rassembler toutes les voix de la Seine-Saint-Denis, c’est un mystère. Car personne n’est dupe. Tout le monde sait qu’il croit bien faire et que, pas plus que le Hamas (qu’il a refusé de dénoncer), il ne s’intéresse à la cause palestinienne. À Gaza, les Palestiniens servent de boucliers humains au  Hamas, encensé par le monde arabo-musulman ; en France, les électeurs issus de l’immigration sont contraints à voter pour les extrêmes.

Des monstres.

Je ne suis pas sûr que les Français aiment les débats politiques, mais radios et télévisions  leur en donnent plus qu’ils n’en peuvent absorber. Et comme chaque invité doit dire des choses différentes de celles des autres, on en arrive à entendre des propos abominables lancés sur les ondes sans la moindre colère et parfois sans que les autres protagonistes du débat relèvent la provocation. Il me semble que, le 7 octobre, Israël a été agressé sur son sol, que le Hamas s’est livré ce jour-là à des centaines d’assassinats, de viols, de tortures, de décapitations, qu’il a ouvert le ventre des femmes enceintes avant de tuer le bébé et la mère. Je reviens sur les faits parce que les polémiques françaises se déroulent dans une sorte de chiaroscuro où la sémantique adaptée à la cause palestinienne sert principalement celle des monstres qui composent le Hamas.

C’est inconvenant, Mme Braun !

Et donc on a dit de Mme Braun-Pivet qui, heureusement s’en moque, qu’elle n’aurait pas dû tendre la main aux familles de ces très maheureuses victimes. Il s’est trouvé assez de parlementaires qui ont de la bouteille et de l’expérience pour dire que cela ne se faisait pas.  Non seulement ce blog applaudit la présidente de l’Assemblée, non seulement il considère le Hamas comme une bande de gangsters sadiques, non seulement le monde respirera mieux quand le Hamas sera éliminé, mais il se félicite de ce que la France ait eu un geste de compassion pour Israël, et que Macron se décide à y aller.

Une majorité française pour condamner le Hamas.

Ce qui ne se fait pas, c’est de tuer massivement des gens. Ce qui ne se fait pas, c’est décapiter un bébé. Ce qui ne se fait pas, c’est de ne pas appeler tueur un tueur pour des raisons secondaires, car le sort de LFI et, accessoirement celui du RN, sont secondaires. Tout à coup, ce beau monde s’offusque. Mme Braun-Pivet ne sait pas se conduire comme une présidente d’Assemblée. Mais nous sommes ultra-majoritaires à être scandalisés par le comportement innommable du Hamas et nous souhaitons entendre nos élus le dire. Voulez-vous que je vous dise ? De même que le Hamas sera éliminé par la force, LFI sortira très affaibli par cette séquence, car il n’y a rien de moins recommandable que le cynisme, la lâcheté et l’antisémitisme.

RICHARD LISCIA

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Gaza : l’accord impossible

Le dictateur égyptien, Abdel Fatah Al Sissi
(Photo AFP)

Les très malheureux habitants de Gaza, littéralement dépecés par les bombardements d’Israël, estiment qu’ils ne sont pas responsables des massacres commis par le Hamas et qu’ils ne devraient pas être punis pour ce qu’ils n’ont pas fait. Ils ont entièrement raison, d’autant que l’Égypte tarde à ouvrir le couloir humanitaire de Rafah. Leur souffrance intolérable les aveugle pourtant.

ILS DEVRAIENT admettre, en effet, qu’un crime indicible a été commis par le Hamas, qu’ils n’aiment guère, mais contre lequel ils n’ont pas la force de se dresser. On ne les grandira pas en les approuvant. C’est les respecter que d’exiger d’eux, malgré le chagrin et le deuil, de prendre leurs distances vis-à-vis d’un groupe qui est le vrai responsable de leurs malheurs. Pas une fois, dans les videos diffusés par la télévision, on ne les voit ou les entend réclamer la disparition du Hamas.

Des Gazaouis très sollicités.

Le résultat  de cet aveuglement est l’embrasement de la région. Les Gazaouis sont impuissants, mais très sollicités. D’un côté, on les appelle à se venger des soufffrances qu’ils endurent, de l’autre, on les sollicite pour qu’ils reconnaissent dans les massacres en Israël le miroir de leurs propres déboires. L’Égypte et la Jordanie sont liées à Israël par des accords de paix, survivance des accords d’Oslo que Yasser Arafat n’a pas utilisés pour devenir le Palestinien  qui a conclu la paix. Elles ont refusé le sommet que Joe Biden leur proposait et Le Caire a beaucoup tardé à ouvrir le couloir humanitaire. L’analyse la moins partiale conclura que les Gazaouis n’ont pas que des ennemis, ils ont d’autres adversaires qui, loin de voler à leur secours, les maintiennent dans la plus affreuse des solitudes.

Rien ne sera plus comme avant.

Cette incapacité à reconnaître ses propres excès est à l’origine de la flambée de terrorisme dans le monde et des manifestations hostiles à l’Amérique et à Israël dont les drapeaux ont été soigneusement brûlés tandis que les habitants de Gaza meurent dans de terribles explosions. Un des conflits les plus atroces de l’Histoire obéit à des traditions conservatrices en vertu desquelles on ne change jamais d’attitude alors que tout change : rien ne sera plus comme avant, Netanyahu démissionnera, et au bout du compte on négociera de nouveaux accords de paix. Je n’essaie pas de prédire l’avenir, je me contente de constater que les choses se font sans les gens. Il devrait y avoir des millions de personnes pour réclamer la fin de la guerre et le début de la négociation, mais non : une façon d’attendre le Messie.

L’événement politique de l’année.

Cela fait 75 ans que le conflit n’est pas réglé et pas seulement à cause des conquêtes territoriales d’Israël qui ne vont pas sans d’épouvantables pertes humaines. Une vie palestinienne vaut bien une vie israélienne,mais, dans cette région du monde, ce sont les parents qui enterrent leurs enfants. La guerre sert les intérêts de petits groupes qui vivent des recettes du pétrole et de gaz, carburants exceptionnels pour entretenir la mort, la misère et le désespoir. Le raid ignoble du Hamas aura été l’événement politique de l’année en balayant de fausses certitudes. Les rois et dictateurs qui croient contrôler la crise n’ont pas compris qu’ils sont directement menacés. Par peur et par lâcheté, ils ne donnent pas au peuple qu’ils prétendent défendre ce dont il a un besoin urgent pour survivre.

Périr dans le brasier.

On a beaucoup espéré du Qatar, de l’Égypte ou de la Jordanie, mais les uns et les autres se contentent d’appliquer une méthodes vieille de trois-quarts de siècle alors que le vingt-et-unième a basculé dans une violence qui sied aux régimes autoritaires. Observez-les, les Poutine, les Xi, les Sissi et vous les verrez satisfaits alors qu’ils sont embringués dans une aventure qui finira par les balayer comme des fétus. Il ne faut pas douter de l’issue de cette crise en particulier et des conflits en général : ils finiront tous par périr dans les brasiers qu’ils ont si complaisamment entretenus. C’est  une note d’optimisme que démolit le bain de sang en cours.

 

RICHARD LISCIA

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Le RN caracole en tête

Marine dans un établissement pour les malades d’Alzheimer
(Photo AFP)

Le Rassemblement national est assuré de gagner les élections européennes avec 28 % des suffrages contre 20 % à la macronie et moins de 10 % pour chacun des partis principaux.

CE NE SERA pas la première fois que le RN s’imposera comme le premier parti de France. Et ce sera, encore une fois, à cause des divisions de la gauche. La méthode RN est si bien adaptée au paysage politique qu’on perd tout espoir d’un ressaisissement de la gauche ou d’une percée des macronistes. Il ne fait aucun doute que les européennes donneront un piédestal à Marine Le Pen, largement en tête pour l’élection à la présidence de la République de 2027. On peut même dire que les électeurs fuient le président actuel un peu comme ils fuyaient naguère le RN. De sorte que le bateau France vogue vers un désastre dont il ne pourra s’extirper que si l’opinion se vonvainc que Marine Le Pen n’est pas la solution.

Pas de danger avec Marine ?

Dans ce tableau franchement sinistre, il y a rien de neuf, rien, en tout cas que n’importe quel journaliste ait déjà prévu. Ce qui se passe depuis près de six ans, c’est la montée en puissance d’un parti autrefois marginalisé auquel on n’a plus honte d’adhérer. Certes, Marine Le Pen a fait tout  ce qu’il fallait pour rassurer un peuple qui craint les extrêmes et, de ce point de vue, elle ressemble à la Première ministre italienne qui, pour avoir gagné les élections, a su éviter les excès idéologiques voulus par une partie de ses électeurs et de ses amis. Nous pourrions dire qu’une Marine mélonisée ne représente pas un danger pour notre pays.

La pemière force politique, c’est Macron !

Ce n’est pas brillant, mais ce sera moins grave que lorsque Matteo Salviani dirigeait l’Italie.  Les premiers responsables de cette situation qui profite sans cesse au RN, c’est bien sûr le résultat de la dédiabolisation du Rassemblement national. Un parti provocateur qui a été jugé moins vulnérable que le président, cloué au pilori sans autre forme de procès  et sur lequel s’abattent en premanence les flèches et les piques de ses adversaires qui ont cru, les naïfs, qu’ils pouvaient interrompre son premier mandat, puis son second. En réalité, personne n’a secoué un président protégé par les institutions et qui n’a jamais fait l’unanimité contre lui. Il n’a pas de majorité absolue, mais, pour le moment, il représente la première force politique de France en attendant que Marine lui succède.

Faire l’expérience de Marine…

L’autre facteur du déclin de la macronie, c’est qu’elle a été combattue avec ferveur, comme su, dans l’analyse politique, on n’avait pas compris qu’en affablissant Emmanuel Macron, on favorisait Marine Le Pen. Personne n’a vu que les voix de Macron allaient au RN. Personne ne semble s’être demandé ce qu’il y avait après Macron. Or il y a Marine qui pas plus que Macron, ne peut jurer qu’elle est capable de réunir une majorité absolue. Il n’est pas impossible qu’une fois élue présidente, elle n’ait d’autre choix que de prendre un Premier ministre qui viendrait de Renaissance ou de Horizons. On peut s’attendre à tout, mais une victoire de Marine ouvrirait une phase extrêmement pénible de la Cinquième République. J’ai souvent pensé que, pour que l’électorat se détorune enfin du RN, il faut qu’il en fasse l’expérience au pouvoir et en soit enfin guéri.

Une bombe électorale.

Le pire, c’est que les partis continuent à dire quelques énormités, un peu comme s’ils n’avaient pas compris qu’une bombe électorale peut exploser en 2027. Ce sont les Républicains, dont le scrore européen se situe à 8 %, qui croient encore qu’ils vont conduire une coalition (en absorbant bien la totalité de la macronie et, poursuoi pas ? une partie de la gauche. C’est le sieur Mélenchon, ennemi numéro un des institutions, qui croit fermement à son destin présidentiel, malgré ses maigres 8 %. Nous verrons tous, en 2027, ce que nous aurons perdu, la cohésion, la réforme, le statut de puissance, la diplomatie active. Et nous ne verrons rien des bienfaits économiques et sociaux que Marine est censée nous apporter.

RICHARD LISCIA

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La paix enterrée

Victimes de l’explosion à l’hôpital
(Photo AFP)

L’attaque contre un hôpital de Gaza, qui a fait au moins 200 morts, a provoqué l’annulation d’un sommet que Joe Biden devait avoir avec la Jordanie et l’Égypte. La tension est extrême au Proche-Orient et pourrait déboucher sur un conflit généralisé.

ON NE s’étonnerait pas de ce que, dans le flux incessant des fusées envoyées contre Gaza par Isaraël, l’une d’elles se soit  écartée de son chemin et a détruit l’hôpital. L’État hébreu affirme que l’explosion est due à une fusée tirée par le Djihad islamique,  qui en aurait perdu le contrôle. Cela ne serait pas surprenant non plus. Mais le mal est fait. Israël a apporté les preuves de son innocence aujourd’hui, personne ne veut l’écouter dans le monde arabe. L’attaque du Hamas ne serait donc que le début d’un conflit tous azimuts capable de durer plusieurs mois.

Diffamer Israël ?

On imagine mal les conséquences négatives de cette crise à la fois singulière et extrême. Les gouvernements arabes estiment n’avoir pas d’autre choix que de soutenir les Palestiniens jusqu’au bout et, du coup, ils ignorent les pertes infligées à Israël. Alors que l’État juif se croit obligé, à tort ou à raison, d’aller chercher le Hamas à Gaza, opération difficile qui coûtera cher en vies humaines. Il ne faut pas non plus se leurrer : tout le monde aura compris qu’en diffamant Israël, le Hamas cherche à l’empêcher d’envahir l’enclave.

Les efforts de Blinken.

La plus élémentaire des prudences nous contraint à attendre des explications plis complètes d’Israël, mais la destruction de l’hôpital a de toute façon supprimé brutalement l’option diplomatique. Elle avait au moins un avantage, celui, peut-être, de ranimer les cendres de la paix et de transformer l’assaut ignoble du Hamas en point de départ de la recherche d’une solution négociée. Les efforts immenses d’Anthony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, pour préparer la visite en Israël du président Joe Biden ont donc été réduits à néant. De là à imaginer que l’explosion de l’hôpital a simplement servi l’intérêt du Hamas, il n’y a qu’un pas que nous nous garderons de franchir.

Deux forces prêtes à se battre.

Mais au-delà de l’émotion qu’inspire la mort de si nombreux civils dans les deux camps, les raisons de s’inquiéter se sont multipliées. À voir comment la rue arabe, manipulée dans certains cas par les gouvernements, réagit en exigeant la destruction d’Israël, on comprend que le moment, loin d’encourager la paix, l’écarte durablement. De sorte qu’on est en présence de deux forces, Israël et le monde musulman, qui estiment tous les deux avoir besoin d’une nouvelle bataille historique pour éponger la haine dont ils sont imbibés.

Démonter le piège.

Le vide diplomatique va favoriser une explication militaire et l’invasion de Gaza aura lieu. C’est d’autant plus regrettable que, déjà, le nombre des victimes est excessif. Il est toujours difficile de faire des prédictions sur l’évolution d’un conflit mais il est probable qu’Israël devra se battre sur trois fronts, celui de Gaza, celui du nord et celui de la Cisjordanie. Pour démonter le piège, il suffit que les Israéliens renoncent à envahir Gaza. Mais cela signifierait que le Hamas peut assassiner des civils, massacrer des enfants et leurs mères, emmener des otages sans avoir à en payer le prix.

RICHARD LISCIA

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Biden en Israël

Biden en campagne
(Photo AFP)

La rumeur selon laquelle le président des États-Unis, Joe Biden, se rendrait en Israël a été confirmée dans la nuit de lundi à mardi. M. Biden ira aussi en Égypte et en Jordanie. Il s’efforcera de trouver une solution humanitaire pour les Palestiniens de Gaza qui ont quitté le nord pour le sud du territoire. 

POUR BIDEN, la visite à Jérusalem devenait inévitable, à la fois pour rassurer Israël sur le soutien américain et pour tenter de confiner le conflit à la guerre décidée par le Hamas. Il fait le voyage dans des conditions sécuritaires compliquées et en retirera les bénéfices électoraux. Il sait néanmoins qu’il ne convaincra pas le Hamas, pas plus qu’il ne se croit en position d’empêcher l’assaut terrestre d’Israël. Mais il envoie à l’Iran, au Hamas et au Hezbollah un message très clair : s’ils croient avoir affaibli l’État juif, ils doivent compter sur la dissuasion des Américains qui ont dépêché deux porte-avions au large d’israël.

Les trois guerres.

Biden est aussi le mieux placé pour obtenir une percée diplomatique alors que Vladimir Poutine, qui s’est entretenu longuement au téléphone avec Benjamin Netanyahu, souhaite apporter sa contribution, non sans oublier le terrorisme russe qui s’exerce en Ukraine avec un luxe d’atrocités. Le tableau du monde aujourd’hui est sinistre avec des conflits d’une violence inouïe en Israël-Palestine, en Arménie-Azerbadjian et en Ukraine-Russie. Sans compter une recrudescence alarmante du terrorisme en Europe, avec la mort d’un professeur à Arras et celle de deux Suédois en Belgique.

Que fera l’Iran ?

Du côté des terroristes, les informations sont de la simple propagande et la rhétorique de la vulgaire menace. La seule question qui vaille est celle de l’Iran, prêt à entrer dans la danse et que les États-Unis espèrent apaiser en envoyant leur flotte sur place. C’est la première fois que le sol israélien est foulé par une sorte d’armée étrangère, avec les terrifiantes conséquences humaines que son intervention à produites. C’est aussi la première fois que les Américains sont physiquement présents dans une guerre contre Israël. De son côté, l’Iran se déclare prêt à attaquer Israël à son tour, sans doute en se servant du Hezbollah, groupe surarmé qui tente de pénétrer par le nord de l’État juif.

Guerre asymétrique.

Dans le retard pris par Tsahal pour envahir le nord de la bande de Gaza, il faut voir des considérations humanitaires, mais aussi l’influence de leurs alliés occidentaux. En dépit du  grave revers qu’ils viennent de subir, les Israéliens se montrent très confiants dans les résultats de leur progression au sein de la bande de Gaza sans nous dire pour autant comment ils feront pour libérer les otages, combien sont encore vivants et comment l’arrivée de Tsahal dans les tunnels n’inciterait pas le Hamas à exécuter leurs détenus avant de mourir au combat. C’est le principe de la guerre asymétrique qui a engendré cette crise très particulière, laquelle exige peut-être plus d’imagination que n’en ont les dirigeants israéliens actuels. Le tableau général est touffu et complexe, mais au moins sur un point, les Israéliens qu’on ne voulait pas écouter, avaient raison : le terrorisme chez eux ou en Occident est le même et il se déploie au nom de la même haine.

RICHARD LISCIA

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Le Hamas dans le viseur

Rafah ce matin
(Photo AFP)

Les informations recueillies ces dernières heures sur le conflit israélo-palestinien montrent que la priorité, pour Jérusalem, est de porter un coup sévère au Hamas et de libérer les otages.

IL S’AGIT de deux tâches à la fois contradictoires et presque impossibles à accomplir : d’une part l’invasion de Gaza entraînerait une crise humanitaire (qui a déjà commencé), d’autre part les otages ne sont peut-être plus en vie et font sans doute l’objet d’une négociation très suivie avec l’aide d’intermédiaires de la région. Mais, pour l’État juif, il est essentiel de rétablir sa crédibilité militaire, les peuples arabes ayant fait de l’assaut barbare du Hamas un acte héroïque. Le problème se complique avec la menace qui vient du Liban où le Hezbollah, soutenu par l’Iran, provoque Israël ; et de la Cisjordanie où les Palestiniens, que le Fatah ne contrôle plus, pourraient à leur tout entrer dans la danse diabolique à laquelle le Hamas, qui n’a rien à perdre, invite le gouvernement israélien.

Une diplomatie très active.

Heureusement, la diplomatie est le premier instrument des pays de la région qui, eux, n’ont pas envie d’être entraînés vers l’abîme.  L’Europe et les États-Unis multiplient les recommandations de prudence au gouvernement de Netanyahu, ce qui explique le temps qu’il consacre à la réflexion avant une invasion aux conséquences incertaines, mais dont la mortalité sera élevée. Israël  a évacué la région limitrophe de Gaza et le nord du territoire, bombardé par le Hezbollah. De leur côté, les Américains ont envoyé deux porte-avions qui mouillent au large de l’État hébreu, dans l’espoir de calmer les Iraniens, prêts à participer à l’immense bataille qui se prépare.

Netanyahu doit partir. 

L’autre complication, c’est l’existence en Israël d’un gouvernement de coalition qui ne peut prendre que des engagements limités. Si la riposte militaire israélienne est une question de statut pour l’État juif, M. Netanyahu, de son côté, doit démissionner et être remplacé par un Premier ministre centriste. L’essentiel du choc avec le Hamas sera terminé avant qu’Israël ne se dote d’un gouvernement plus ouvert à la négociation. Les tractations sont très intenses et la visite à Jérusalem de la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna en témoigne : soutien sans failles à la cause israélienne, mais internationalisation de la question des otages qui n’est plus la zone exclusive d’action du gouvernement israélien.

Des acteurs trop discrets.

On remarque, pendant ce temps, que les acteurs traditionnels que l’on retrouve à chaque crise au Proche-Orient,  par exemple le Qatar, qui a financé le Hamas à raison de 30 millions de dollars par mois aveec la complaisance d’Israël, ou l’Égypte qui, certes, ne peut pas accueillir deux millions de Gazaouis, mais pourrait offrir des pistes de négociation. Cette discrétion relève de la lâcheté pure et simple : les fameux accords d’Abraham sont partis en fumée, exactemengt comme si Israël avait attaqué Gaza sans crier gare, alors que le Hamas avait un objectif évident : celui de mettre un terme à tout raprochement entre Israël et les pays arabes.

LFI poursuit ses provocations.

Députée LFI, Danièle Obono en a remis une couche en se livrant à une apologie du Hamas, mouvement politique luttant pour la libération du peuple palestinien. Pas un mot pour les victimes, même si l’on apprend aujourd’hui qu’une franco-israélienne a été tuée pendant sa détention, portant à 20 le nombre de ressortissants français assassinés. Les positions de LFI sont qualifiées d’insupportables par Olivier Faure, chef du Parti socialiste, ce qui confirme que la Nupes, coalition réunissant la gauche et les les écologistes, est en train de se déliter au mépris des objectifs communs. Il est étrange que LFI continue son travail de sape dont l’effet sera d’affaiblir la Nupes aux élections européennes auxquelles chacun des quatre partis qui présenteront des candidats obtiendront des résultats moins convaincants que ceux qu’ils espèrent.

Un affront épouvantable.

La présence de la marine américaine est rassurante pour Israël, au détriment d’une logique susceptible d’élargir le conflit de telle manière que les principes sur lesquels repose la démocratie israélienne seraient gravement bafoués. Toutefois, il est facile de s’exprimer à la place d’un peuple qui vient de subir un affront épouvantable. Il n’y a pas un seul citoyen israélien qui ne souhaite se venger. On a eu droit plus souvent, sur les médias, à la condamnation de la vengeance qu’à celle des terroristes immondes qui ont tué des femmes, des enfants et des vieillards ou les ont traînés vers leur enfer. Le Hamas n’est pas un pays, n’est pas un État, n’est pas une nation, mais une bande de gangsters qui ne songe qu’à faire le mal et se moque des conséquences de ses actions.

RICHARD LISCIA

 

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Gaza : le dilemme

Chars israéliens massés devant Gaza
(Photo AFP)

Il est logique qu’Israël cherche à éradiquer le Hamas ; il est inquiétant que les troupes israéliennes entrent dans Gaza pour trouver les terroristes et les éliminer ; et pour libérer les otages avant qu’ils ne soient assassinés, tandis que les pertes en vies civiles palestiniennes et en soldats israéliens seraient nécesssairement élevées.

ISRAËL a donné à ses alliés toutes les garanties au sujet des Palestiniens bloqués dans Gaza ; il a même différé d’un jour l’invasion du  nord de l’enclave. Les grandes organisations internationales et les ONG sont néanmoins très vivement opposées à l’opération qui, bien qu’ajournée de quelques heures, commencera sans doute demain. Élargi ou non, le gouvernement israélien doit tenir compte de son opinion publique qui réclame la destruction du Hamas, parfois même si l’hypothèse est assortie de l’exécution par les terroristes des quelque 160 otages. C’est assez dire que Gaza n’est pas seulement un épisode de la guerre israélo-palestinienne, mais qu’elle présente un enjeu international. C’est un chaudron et on ne peut pas prédire ce qui se passera quand les forces israéliennes y pénétreront massivement.

Une riposte est nécessaire.

Il semble toutefois qu’aucun gouvernement occidental ne soit allé jusqu’à interdire l’invasion de Gaza. Car, pour Israël, ne pas bouger dans cette affaire, c’est admettre qu’il a essuyé une défaite historique et qu’il a perdu sa crédibilité militaire. Ne pas envahir Gaza, ne pas infliger au Hamas des pertes lourdes, ne pas éliminer, si possible, ceux qui ont lancé sur le sol israélien l’offensive la plus meurtrière, c’est devenir un État fragile ouvert à tous les vents. La guerre de Gaza a donc une utilité : elle rappellera la réalité du rapport de forces entre l’État juif et ses principaux ennemis.

Ce n’est pas une vengeance.

Ce qui n’enlève rien au problème humanitaire : il y aura sûrement des victimes collatérales du conflit, mais, quelle que soit l’erreur commise par le gouvernement israélien qui a baissé sa garde, il a subi une humiliation et des pertes considérables en civils et en militaires.  Les ONG et les organisations internationales critiquent « l’esprit de vengeance » d’Israël, mais c’est une analyse approximative : si Israël ne se « venge » pas, il sera la proie de nouvelles attaques coordonnées. C’est à cette fatalité que le condamnent les menées du Hamas. Il est facile, pour l »ONU, de brandir le droit international, surtout quand les censeurs d’Israël sont les assassins de Moscou, de Turquie, de Chine et du monde arabe. Il faut protéger Gaza, nous dit le tzar vertueux de Moscou, mais ne fallait-il pas protéger Bakhmout, Botcha et Marioupol ?

Une vie vaut une vie.

Le monde a changé, mais en mal. Les dictatures se multiplient, les démocraties reculent. Il ne s’agit pas de minimiser les responsabilités israéliennes, qui sont grandes à la fois dans le suivi historique des relations avec le peuple palestinien, et dans le désastre du 7 octobre. Mais la riposte de l’État hébreu est indispensable si on ne veut pas qu’il disparaisse. Parmi ceux qui prétendent défendre les Palestiniens, nombreux sont sincères, mais d’autres sont enrôlés dans la lutte contre tout ce qui est occidental. La guerre est une affaire terrifiante et c’est affreux de s’attendre à de nouvelles, et inévitables, pertes civiles à Gaza. L’autre jour, une commentatrice véhémente rappelait qu’une vie palestinienne vaut une vie israélienne. Exactement. Demandez son avis au Hamas. Il vous répondra qu’une vie de Palestien sacrifié en fait un martyr qui a droit à tous les bonheurs du paradis.

RICHARD LISCIA

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