JE TRAITE la vente des Rafale dans le numéro de lundi du « Quotidien du médecin ». Elle a ses bons et ses mauvais côtés, mais on ne peut rien reprocher au chef de l’État. Si, pour des raisons politiques, il avait refusé la transaction, il se serait mis à dos la totalité du pays, à commencer par Dassault qui cherche à vendre ses Rafale à l’étranger depuis trente ans mais, à ce jour, n’a jamais eu pour client que l’armée de l’air française. Le président défend l’emploi en France et Dieu sait qu’il a besoin d’être défendu. Les considérations géopolitiques ne risquaient pas de l’inciter à bouder l’opération.
Dur travail.
En Ukraine, en revanche, M. Hollande est beaucoup moins sûr du résultat de la négociation. Il a trouvé un Vladimir Poutine intraitable, inspiré par la doctrine soviétique : ce qui est bon pour nous est acquis, le reste est négociable. D’où les réserves exprimées par la chancelière Angela Merkel, puis par le président lui-même : il doit tirer avantage de l’accord de Minsk mais en même temps il doit prévenir l’opinion française que cet accord est fragile. Il faut lui rendre hommage : il se dépense sans compter, il va au bout de ses moyens physiques, il travaille très dur.
Un président rad’soc’.
Comment ne pas voir en outre qu’il est animé par une philosophie très proche du centre, très radicale-socialiste, orientée vers la défense des intérêts de la France, de la paix, de l’Europe ? Il a décidé de rompre les amarres avec l’extrême gauche et, implicitement, il met en demeure les Verts de se rallier à lui ou de payer les conséquences électorales de leur bouderie. La cause ukrainienne, la vente des Rafale, la leçon faite à la Grèce, la loi Macron, tout cela participe de la même vision centriste et pragmatique qui serait plus en accord avec les théories d’un François Bayrou (ou même d’un Jacques Chirac) qu’avec celles des frondeurs du PS.
Le choix est fait, l’opposition interne commence à reculer (grâce, il est vrai, à des concessions sur le contenu de la loi Macron), le champ est libre pour la reconquête du pays. M. Hollande ne se laisse pas abattre par la rechute de sa cote de popularité et, s’il craint l’ascension apparemment irrésistible du Front national, il n’est pas fâché du succès socialiste dans la quatrième circonscription du Doubs et de la déroute de l’UMP dans la même circonscription. La prudence recommande toutefois de dire que le chef de l’État compte sur une embellie économique qui n’est pas certaine et que, si l’emploi ne suit pas, il n’aura fait que tirer des plans sur la comète.
Là-dessus, voilà qu’on lui fait des misères, sous le prétexte qu’il a accordé à sa compagne Julie Gayet une protection rapprochée et un moyen de transport adapté. Il ne faut pas que Mlle Gayet soit financée par le contribuable, disent les gens rigoureux mais parfois méchants. C’est Michel Sapin, le ministre des Finances qui, ce matin, a dû prendre la défense du président. Par la voix de son porte-parole, Sébastien Huyghe, l’UMP a demandé que M. Hollande « officialise » sa situation sentimentale. C’est peut-être lui demander ce qu’il n’a jamais voulu faire de toute sa vie, lui qui a quatre enfants d’une femme qu’il n’a jamais épousée.
RICHARD LISCIA
il n’est pas anormal qu’il demande la protection de sa dulcinée qu’il met potentIellement en danger du fait de sa fonction et de son positionnement vis à vis des djihadistes.
Ce qui le serait moins consisterait à nous imposer son entrée a l’Elysée qui ne peut être un lieu de vaudeville. On a beau être moderne, le citoyen aurait le droit de s’offusquer d’y voir arriver une nouvelle favorite du roi.
De quel droit Julie Gayet bénéficie-t-elle d’une protection rapprochée que nous payons de nos deniers? Les agents qui l’entourent n’ont-ils rien de plus important à faire (renseignements, prévention des attentats)? Elle n’a rien d’officiel, ce qui ne serait pas le cas si elle était à l’Elysée. Nous revoila sous Mitterand. Abus de pouvoir manifeste!