Ce qui comptera en 2016

Policiers à Paris (Photo AFP)

Policiers à Paris
(Photo AFP)

Ce qui comptera en 2016, ce n’est ni le sort de nos hommes et femmes politiques, ni le renforcement ou l’affaiblissement de la majorité actuelle, mais les conditions du redressement du pays, qui passe par des exigences que nous sommes encore loin de remplir.

LE GOUVERNEMENT comprend des hommes et des femmes de qualité qui, parfois, obtiennent de bons résultats, comme Laurent Fabius lors de la COP 21, Jean-Yves Le Drian sur le plan militaire, Emmanuel Macron dans son incessant combat en faveur des réformes. Le regain de popularité acquis par François Hollande après les attentats du 13 novembre commence à disparaître, ainsi que celui de Manuel Valls et la cote de Nicolas Sarkozy est à 21 %, c’est-à-dire à son point le plus bas. L’opinion compte moins sur les acteurs de la politique que sur les idées qu’ils appliquent pour sortir le pays du marasme.

Pas de raison de se réjouir.

Nos dirigeants ne sont pas responsables de tout ce qui nous arrive de négatif, par exemple, la recrudescence du terrorisme. Ils s’emploient à le combattre avec détermination, tout en évitant de créer une société policière, sur la défensive et paranoïaque. C’est une démarche complexe à laquelle la vigilance de tous les citoyens doit participer. Pour l’avenir immédiat, nous n’avons pas de raisons de nous réjouir : de nouveaux actes de terrorisme ne doivent pas être exclus. La prévention, seul moyen efficace de lutter contre nos ennemis de l’intérieur, n’y suffira pas. Les nerfs des Français sont mis à rude épreuve. L’insécurité s’est ajoutée à la crise sociale dont ils souffrent. L’État leur demande de ne pas céder à l’adversité. Ils répondent qu’ils seraient mieux aidés s’ils n’avaient pas déjà à se battre sur le front du chômage et de la précarité.

L’air du temps.

Ce siècle leur semble donc dangereux pour toutes sortes de raisons, à commencer par l’air du temps, qui devient irrespirable et la douce alternance des saisons qui est chamboulée. Les gens ne reconnaissent plus le monde où ils croyaient vivre. On aura beau leur dire que le siècle précédent a eu son cortège d’indescriptibles barbaries, ils craignent à la fois le présent et l’avenir. Ils voient fondre sur eux des Ostrogoths d’une férocité sans précédent et sans bonne raison ; des changements industriels et commerciaux qui font d’eux des victimes impuissantes ; des « valeurs », ce mot si galvaudé, qui sombrent dans un tourbillon incontrôlable ; des dirigeants qui, eux-mêmes, semblent perplexes ; une persistance des maux dont aucune thérapie ne vient à bout ; des certitudes qui ont toutes disparu ; des méthodes qui ne produisent plus les résultats escomptés ; de simples espoirs, naguère dans l’ordre des choses, qu’aujourd’hui on n’a plus le droit de nourrir ; des plaies qui ne se referment plus ; des malheurs de longue durée que ni la solidarité nationale ni le courage personnel ne peuvent guérir.
S’armer de patience, continuer à refuser ce qui choque et fait mal, s’insurger en silence mais avec fermeté, apporter sa propre contribution à la recherche des solutions, participer au débat national et encourager le civisme, se sentir plus que jamais partie intégrante de la nation parce que justement elle n’est pas dans sa meilleure forme, rejeter les idées extrêmes qui, parce qu’elles le sont, ne nous apporteront que de nouvelles déconvenues, donner nous-mêmes l’exemple de ce que doit être la société en nous battant contre la violence, y compris celle du verbe, voilà où se situe notre devoir personnel. Le recul économique, social, sécuritaire, industriel, environnemental doit nous galvaniser au lieu de nous diviser.
Bonne année.

RICHARD LISCIA

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2 réponses à Ce qui comptera en 2016

  1. Meilleurs vœux pour la survie de votre esprit journalistique en 2016, année meilleure que 2015, moins bonne que ne le sera 2017 si, enfin, triomphe la vertu universelle de l’hexargonautisme: réflexion intense sur les paramètres à définir qualitivement et quantitativement pour un humanisme roboratif collectif et individuel associant « Liberté + Égalité + Fraternité + Travail + Famille + Patrie » sur un échelle à barreaux flexibles en 4D!
    J’ai écrit ceci dans les commentaires suivant l’article du Figaro:
    « Enquête ouverte pour harcèlement après le suicide du médecin à Georges-Pompidou
    Par Le figaro.fr et AFP, AP, Reuters AgencesPublié le 30/12/2015 à 21h07
    « Je réagirai à cet article plus longuement dans un proche avenir.
    « Je vous invite en attendant à lire ce que j’ai écrit sur les hypothèses de vie et de mort au 3e âge, DE L’ULCÈRE CÉRÉBRAL, bio-essai publié chez Librinova qui vous éclairera sur le risque suicidaire, entre autre chez les professeurs de médecine: http://www.librinova.com/…/jean-franco…/de-l-ulcere-cerebral »
    « Je l’avais communiqué à mon estimé collègue et ami Bernard Granger qui avait été étonné que je traite de ce sujet en montrant combien le fil du rasoir est ténu entre le suicide et le serial killing!
    Cet acte de désespoir d’un collègue PUPH dont j’ignorais l’existence jusqu’à son décès, devrait avoir un retentissement considérable sur l’évolution des mœurs au XXIe siècle. Une affaire aussi sensible que fut l’affaire Dreyfus en son temps. »
    J’écrirai bientôt une lettre ouverte à la femme de cet infortuné collègue et irai témoigner au procès si elle le juge utile.
    Cordialement,
    Dr. Jean-François Moreau, AIHP
    Professeur émérite, Université Paris Descartes
    Radiologiste honoraire de l’hôpital Necker

    220 rue Carnot
    59155 Fâches Thumesnil

    +33-3-20 97 51 55 (fixe)
    +33-6-79 11 04 77 (mob)

    http://www.jfma.fr/
    Who’s Who
    e-books Librinova.com

  2. patrick delahousse dit :

    Après le « responsable mais pas coupable », voilà enfin le « pas responsable »! C’est trop fort!
    40 ans de laxisme, d’angélisme, de copinage (dans 7 ans-maintenant 5- je te refile le bébé, puis tu me le renvoies), la droite fait une politique de gauche, la gauche une politique de droite, aucun dirigeant ne songe à faire son mea culpa devant la montée des extrêmes, préférant jeter l’anathème sur ces pauvres crétins d’électeurs.
    Il ne viendrait pas à l’idée de ceux qui prétendent nous conduire que c’est là le résultat de l’abandon total (dès l’école primaire) de toutes les valeurs morales et spirituelles (honnêteté, courage, abnégation, générosité, désintéressement, etc) sans lesquelles il n’est pas de vivre ensemble possible.
    Alors oui je suis en colère, oui je suis écoeuré.

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