Droite : pléthore de candidats

Copé hier sur France 2 (Photo AFP)

Copé hier sur France 2
(Photo AFP)

L’annonce par Jean-François Copé de sa candidature à l’investiture des Républicains pour la présidentielle de 2017 ajoute un nom à une liste déjà longue et qui n’est pas terminée. Candidats déclarés et non déclarés, mais certains, forment une cohorte impressionnante : Sarkozy, Juppé, Fillon, Copé, Mariton, Morano et, bientôt, Kosciusko-Morizet et Le Maire.

ÉRIC WOERTH a fait remarquer ce matin que, de toute façon, il n’y aurait pas plus de 20 candidats à la primaire de la droite, car il faut être parrainé par au moins 20 parlementaires et, à droite, il n’y en a que 400. Bien vu. Mais on en compte déjà huit, ce qui va compliquer les débats et surtout plonger les électeurs dans la confusion. La candidature de M. Copé était inattendue : soulagé par la décision des juges de ne pas le poursuivre dans l’affaire Bygmalion, il veut sortir par le haut de sa traversée du désert. La plupart des candidats ont quelques bonnes raisons de briguer la présidence de la République, notamment ceux qui font la course en tête, un ancien chef d’État et deux anciens Premiers ministres. Quant à M. Copé, et malgré ses dénégations, on lui trouvera une ambition excessive née d’une mésaventure qui ne le qualifie guère. Mme Morano se contente de rêver, M. Mariton sait très bien qu’il n’a aucune chance, NKM joue son rôle d’empêcheuse de tourner en rond et Bruno Le Maire a seulement pour lui le score de 29 % lorsqu’il s’est présenté à la présidence du parti et qu’il a été battu par Nicolas Sarkozy.

L’unité, seule recette.

La pléthore est-elle dangereuse pour la droite ? C’est justement l’avantage des primaires d’éviter que la bataille entre plusieurs candidats ait lieu avant le premier tour. C’est la primaire qui désignera le candidat unique de la droite (et peut-être pour le centre), pour autant que les perdants, et forcément ils seront nombreux, acceptent la discipline de parti. Le risque existe qu’un perdant veuille tenter sa chance en tant qu’indépendant. On note, au moins chez M. Sarkozy et M. Fillon, une volonté d’aller au bout du processus qui risque de les entraîner au-delà, d’affaiblir la droite. En cédant à l’ambition personnelle, ils pourraient offrir la victoire au candidat de la gauche. La présence de la candidate du Front national, sa capacité vérifiée de réunir 30 % des suffrages oblige les deux autres camps à se consolider, donc à éviter par tous les moyens les clashes entre candidats.

Le pari de Sarkozy.

Alain Juppé reste le favori, avec 51 % d’opinions favorables, mais un sondage Opinion Way montre une remontée de cinq points de Nicolas Sarkozy. Elle ne surprend pas. La parution de son livre a été un succès de librairie, ses interventions télévisées et ses discours de campagne ont été plutôt bons, alors que M. Juppé continue à cultiver son style très personnel, tout en nuances et en discrétion. Le maire de Bordeaux est manifestement obsédé par l’idée de ne pas partir trop tôt. Il n’a pas tort parce que personne n’ignore combien de trop nombreuses apparitions usent un candidat. Mais il doit empêcher aussi M. Sarkozy de le rattraper. L’ex-président n’est pas dans la position de M. Copé : il n’en a pas fini avec la justice au sujet de diverses affaires et il ne faudrait pas qu’il soit mis en examen avant novembre prochain, mois de la primaire de la droite. C’est un pari qu’il lui sera difficile de tenir.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à Droite : pléthore de candidats

  1. Michel de Guibert dit :

    Vous oubliez parmi les candidats à la primaire Jean-Frédéric Poisson…

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