Tension en Israël

Des Palestiniens se rendent à la mosquée Al Aqsa (Photo AFP)

Des Palestiniens se rendent à la mosquée Al Aqsa
(Photo AFP)

L’attentat qui a fait quatre morts et une dizaine de blessés à Tel Aviv dans la nuit de mercredi à jeudi accroît la tension entre Israéliens et Palestiniens. Israël a révoqué 83 000 autorisations d’entrée sur son territoire accordées à des Palestiniens. Les deux auteurs de l’acte terroriste ont été arrêtés.

L’ATTENTAT a été vigoureusement condamné en France, aux États-Unis, en Allemagne et à l’ONU. Il a eu lieu après une période de relative accalmie dans les attaques au couteau, au moins aussi funestes pour les agresseurs que pour les agressés. Il pose un problème de sécurité : comment les deux terroristes, qui venaient d’une ville proche d’Hébron, ont-ils pu arriver armés jusqu’à Tel Aviv et tirer à proximité d’une base militaire en dépit d’une multitude de contrôles ? Cependant, le bénéfice politique de l’attentat pour la cause palestinienne est inexistant, si l’on en juge par le désaveu international. S’il est vrai que le gouvernement de Benjamin Netanyahou semble avoir renoncé à toute négociation avec l’Autorité palestinienne, la violence anti-israélienne a pour effet immédiat de reculer encore un peu plus la date d’un dialogue politique. La France vient de s’engager dans un processus diplomatique très compliqué et désapprouvé par M. Netanyahou, qui aura beau jeu de dire que sa première préoccupation est de préserver des vies israéliennes.

Affinités franco-israéliennes.

Qu’il s’agisse de Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, ou du Hamas, qui s’est réjoui de l’attentat mais ne l’a pas revendiqué, tout acte de violence apparaît désormais comme une façon de prolonger le statu quo. M. Abbas peut certes affirmer qu’il a tout essayé pour parvenir à la paix, encore que la pression du Hamas l’ait conduit à présenter des exigences difficiles à satisfaire. Mais lui qui a choisi de prendre à témoin la communauté internationale des souffrances des Palestiniens, ne peut pas ignorer un contexte où le terrorisme comme instrument politique est désormais considéré comme répugnant. D’Al Qaïda à Daech, la sinistre litanie des exactions les plus horribles n’ont pas rendu le terrorisme palestinien plus acceptable.
Il n’y a pas si longtemps, des trublions criaient « Mort aux juifs ! » dans les manifestations parisiennes. Depuis les attentats de janvier et de novembre 2015, l’aversion de l’opinion et du gouvernement français pour le terrorisme a atteint son point culminant. Ce n’est pas un hasard si on a commencé à parler en France d' »israélisation » de la société française. Il s’agirait d’une attitude consistant à continuer à vivre normalement en dépit du danger terroriste. Le meilleur exemple en est donné par Tel Aviv. Les deux terroristes ont attaqué un lieu où les habitants de la ville se rendent pour se distraire ou pour aller au café et au restaurant. Ils refusent de rester à la maison pour éviter le danger d’une attaque. La réponse de l’opinion française à la tuerie du Bataclan a été identique et la fête de l’Euro montre que les gens ne renoncent pas à assister aux multiples matches du tournoi.

Une prise de conscience.

À défaut d’une identité de vues sur les moyens de parvenir à la paix, une sorte de réaffirmation du droit à la vie face aux semeurs de mort se retrouve à Paris comme en Israël. Cela atténue les critiques, souvent sévères, que la plupart des intellectuels français adressent à Israël, et cela apporte quelques nuances dans le jugement de l’opinion française. Bien entendu, tout processus diplomatique ne peut qu’être freiné par les attentats, alors que la recherche d’un compromis négocié doit rester à tout prix l’objectif des modérés dans les deux camps et dans le monde. Mais il y a une prise de conscience en France à propos de la nature du terrorisme. Il n’y a pas deux terrorismes, l’un aveugle, l’autre politique. C’est une forme d’action tellement insupportable et contraire à l’idée même de la paix qu’en Syrie, en Irak, en Libye, des armées coalisées s’efforcent en ce moment de réduire à néant le prétendu État islamique.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à Tension en Israël

  1. Andre MAMOU dit :

    Sarona Market n’est pas à proximité d’une base militaire à Tel Aviv. Le marché couvert de Sarona et les pavillons servant de cafés ou de boutiques occupent l’emplacement de services de Tsahal qui a déménagé depuis longtemps.
    Les commentateurs hostiles à Israël parlent de base militaire pour dénaturer l’attentat terroriste contre des civils attablés à une terrasse et le transformer en riposte contre une occupation militaire . Et les deux tueurs ne sont pas entrés dans l’enceinte du marché couvert mais se sont attablés à la terrasse extérieure de la chocolaterie Max Brenner. Ils auraient pu faire autant ou davantage de victimes en mitraillant n’importe quelle terrasse de Tel Aviv qui sont presque toujours noires de monde.

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