Hollande candidat

Aucun complexe (Photo AFP)

Aucun complexe
(Photo AFP)

Dans un entretien avec les « Échos », François Hollande démontre qu’il est que plus jamais candidat à un second mandat présidentiel. Il annonce des baisses d’impôts pour les classes moyennes et les petites entreprises, mais il aura du mal à les appliquer.

LE PRÉSIDENT de la République ne s’est pas laissé abattre par le « Brexit » qui, pourtant, risque de compliquer considérablement sa gestion de l’économie française. Il a annoncé une baisse des impôts directs sur les petites entreprises et les ménages de la classe moyenne mais sans les chiffrer ni dire comment il va les financer. Or la Cour des comptes vient de montrer qu’il va manquer entre trois et six milliards au budget de l’État pour qu’il puisse tenir son engagement d’un déficit budgétaire inférieur à 3% en 2017. Des largesses électoralistes ont déjà été consenties, par exemple la hausse du point d’indice des fonctionnaires. Personne ne dit clairement par quelles économies on les compensera alors que les prévisions de croissance risquent d’être démenties par les effets de la sécession britannique. Le chef de l’État, pour sa part, affiche un optimisme imperturbable et retient un taux de croissance de 1,6 % en 2016 et de 1,7 % en 2017. Encore des espoirs que la dure réalité risque de trahir.

Un passif ahurissant.

Le message de M. Hollande est moins important que ce qu’il signifie. Le passif du président est ahurissant : un record d’impopularité parmi les présidents de la Vè République ; une crise sociale interminable ; une politique de tergiversations que plus personne ne comprend ; des reculs, comme pour la déchéance de nationalité ; une majorité inexistante tant elle est divisée, hargneuse, exaspérée par celui qui prétend se présenter malgré un nombre de handicaps que l’on a rarement vus ; une désaffection de l’opinion qui ne souhaite pas qu’il se représente. Le chef de l’État pense probablement qu’il peut encore être réélu par défaut. Dans son entretien avec les « Échos », il n’a pas ménagé la droite, exercice aisé tant l’opposition a du mal à se rassembler et à rédiger un projet qui l’engage tout entière. Il est évident que si M. Hollande franchit le camp du premier tour, il n’aura pas de mal à battre Marine Le Pen. Mais comment passer la barre du premier tour ? Les sondages d’opinion indique qu’une forte majorité de Français ne veulent ni d’une candidature Hollande ni celle de Nicolas Sarkozy. Ils n’ont aucune envie que se rejoue le match de 2012, ce qui, entre parenthèses, constitue un atout pour Marine Le Pen. Car le risque existe que, devant le choix du même, les électeurs préfèrent cette fois l’aventure.

Deux autres candidatures.

Le seul moyen de conjurer cette hypothèse, c’est que le candidat de la droite ne soit pas M. Sarkozy, ce qui offrirait à l’électorat l’hypothèse d’un candidat qui n’a pas encore été élu président. Mais, de même qu’il ne faut pas compter M. Hollande comme battu malgré le vaste faisceau de ses faiblesses, il ne faut pas croire que M. Sarkozy n’est pas éligible. Sa cote remonte et il se donne beaucoup à faire. Sur le « Brexit », il a été plus présent et plus déterminé que le gouvernement, manifestement déstabilisé par cet événement historique. Avec l’ancien président, il y a toujours une solution, même si, en y réfléchissant, elle semble difficile à mettre en oeuvre. Cependant, sur le papier, les chiffres ne jouent pas en faveur de M. Sarkozy. S’il est candidat, François Bayrou le sera aussi et lui prendra quelque 10 % des voix, son étiage habituel, et fera à l’ex-président ce que Jean-Luc Mélenchon s’apprête à faire à M. Hollande en lui prenant la moitié de ses voix au premier tour, ce qui l’exclurait du second. Non seulement les Français souhaitent un changement par le départ des « has been », mais les chances respectives de M. Sarkozy et de M. Hollande sont bien minces. Pour le moment.

RICHARD LISCIA

Ce contenu a été publié dans Non classé. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à Hollande candidat

Répondre à Marc MARIN Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.