Trump disqualifié

Même pas le respect pour les morts (Photo AFP)

Même pas le respect pour les morts
(Photo AFP)

Donald Trump est décidément incorrigible. Il poursuit ses provocations, dont le principal effet est de diviser son propre électorat. Il chute dans les sondages, même s’il est beaucoup trop tôt pour imaginer l’issue de cette campagne américaine, à nulle autre pareille.

« LE DONALD » n’a pas trouvé mieux à faire que de s’en prendre à la mémoire d’un officier américain musulman mort en 2004 en Irak en allant porter secours à ses camarades. Son souvenir a été rappelé par son père qui, à la convention démocrate, a dénoncé le projet de Trump de mettre un terme à à l’immigration des musulmans aux États-Unis. Certes, l’émotion un peu forcée de ce genre d’intervention n’avait pour but que de démontrer l’injustice flagrante des propos de Trump. Mais, à la convention républicaine, une femme qui avait perdu son fils en Libye, avait dit, avec des accents déchirants, qu’elle tenait Hillary Clinton pour « personnellement responsable » de la mort de son fils. Déjà, la haine contenue dans ces paroles semblait insensée : une secrétaire d’État ne peut pas vouloir, ni même prévoir, la mort d’un soldat au combat. Le parti démocrate a donc rendu la monnaie de sa pièce au parti républicain. Il a aussi indirectement prouvé qu’un discours sans nuances est forcément injuste : Trump voulait satisfaire un électorat qui réprouve les musulmans. Dire qu’on s’oppose à l’immigration de tout musulman tend à exclure ceux qui servent loyalement les États-Unis.

Barack s’engage.

Barack Obama s’est saisi des propos de Trump pour émettre l’opinion que le candidat républicain était disqualifié. Il lui nie toute compétence pour occuper les fonctions de président. Plusieurs leaders républicains refusent de soutenir Trump qui, à son tour, a annoncé qu’il ne soutiendrait pas Paul Ryan, président de la Chambre des représentants, lequel demande un deuxième mandat, ni John McCain, sénateur de l’Arizona, qui souhaite être réélu. Les deux hommes ont en effet émis des doutes quant aux qualités présidentielles du candidat probablement le plus bizarre, le moins cultivé, le plus démagogique, le plus injuste, le plus imprévisible que le parti républicain ait choisi comme candidat à la présidence. Personne ne peut dire qu’il ne sera pas élu, mais une chose est sûre : même s’il obtient une majorité parlementaire, il n’a pas la certitude que ses décisions seront approuvées, tant les élus républicains seront nombreux à le désavouer.

Propos obscènes.

Trump a enfoncé le clou en défendant l’indéfendable. Ce qui l’intéresse, ce ne sont pas les gens morts au combat, mais des « battants » qui réussissent. Un représentant de l’État de New York, Richard Hanna, a été le premier républicain à annoncer qu’il voterait Clinton. À la suite de quoi, des discussions vaseuses sur les règles d’engagement en Irak, mauvaises à l’époque, meilleures ensuite, ont été entamées par des élus républicains, qui n’ont pas eu honte de continuer à justifier les déclarations de Trump, y compris les plus obscènes. D’ores et déjà, un Trump président aurait fort à faire pour nouer avec ses alliés traditionnels, y compris la France, où François Hollande a dénoncé « les propos humiliants et blessants » prononcés par Trump, s’est inquiété d’un mouvement né au sein de la droite française en faveur du candidat républicain et a rappelé que « l’élection américaine est une élection mondiale ». On ne saurait mieux dire. Les sondages accordent à Hillary Clinton une avance de sept à neuf points.

RICHARD LISCIA

PS- Je prends deux semaines de vacances. Pour ceux qui s’intéressent à mon blog, je serai de retour le 22 août. Bonnes vacances à tous mes lecteurs.

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3 réponses à Trump disqualifié

  1. leroy dit :

    Bonnes vacances, M. Liscia, vous les avez bien méritées, même si vous allez nous manquer.
    A bientôt.

  2. couot dit :

    QUI PEUT AVOIR CONFIANCE EN UN TEL COMEDIEN

  3. Vous devriez revoir un excellent film qui préfigurait les années Trump il y aura bientôt un demi-siècle « Rollerball » de Norman Jewison, avec James Caan (1975, le vrai, le seul).

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