CES INFORMATIONS, publiées pendant la diffusion des « Paradise papers », qui montre l’extension de l’évasion fiscale dans le monde en général et en France en particulier, incitent à penser que, décidément, la solidarité sociale est en régression. Pire, les formules économiques auxquelles les gouvernements ont recours pour réduire le chômage entraînent un accroissement des inégalités. Une bonne politique économique ne doit pas se contenter de favoriser la croissance et l’emploi, elle doit intervenir dans un processus, qui est positif pour les travailleurs dotés d’une formation mais négatif pour ceux dont la qualification est insuffisante. En France, le gouvernement envisage, par exemple, de taxer les contrats à durée déterminée qui empêche le salarié d’avoir un avenir, de former une famille, d’acheter un logement. Encore faut-il que le patronat adhère aux thèses gouvernementales et commence à accorder des contrats à durée indéterminée (CDI), ceux qui permettent au travailleur de croître au sein de l’entreprise et de construire sa vie personnelle.
Les piliers de la vie active.
La mondialisation a un effet pervers qui prive le patronat de toute préoccupation sociale. Dans un univers où il est très difficile de survivre, les chefs d’entreprise refusent de prendre des risques, c’est-à-dire de s’engager sur le long terme, alors que leur visibilité de l’avenir est à peu près nulle. Le système tend donc à préférer un licenciement à un niveau insoutenable des frais généraux. Le président Macron, en flexibilisant le travail, n’ignorait rien des inconvénients de la méthode ; et c’est pourquoi, aujourd’hui, il exige du patronat que lui aussi participe à la prise de risque. Il n’empêche que le marché du travail a complètement changé depuis trente ans. Il devient impénétrable pour les personnes dépourvues de toute qualification. Scolarité et formation sont donc les piliers de la vie active.
Cinquante-trois pour cent d’étrangers.
Il n’y a pas si longtemps, la pauvreté n’inspirait que compassion. Sa persistance a amené une partie de la population qui ne souffre pas des désordres économiques et sociaux, à vilipender les pauvres, sous le prétexte qu’ils ne chercheraient pas assidument un emploi. En réalité, selon le Secours catholique, 31 % des ménages ne touchent pas leurs allocations familiales, 48 % des personnes éligibles aux Revenu de solidarité active (RSA) ne les réclament pas. Cinquante trois pour cent des personnes vivant sous le seuil de pauvreté sont des étrangers, ce qui constitue un message négatif sur l’immigration, clandestine ou pas. Pourquoi ne pas le reconnaître ? Les pouvoirs publics ne se hâtent guère d’accorder concrètement aux pauvres les droits sociaux prévus pour eux. Un simple exemple : ils font une économie de plus de cinq milliards sur le RSA. En ignorant leurs droits ou en refusant, pour diverses raisons, parfois psychologiques, de recevoir une aide sociale, les pauvres rendent service à ceux qui se plaignent de payer trop d’impôts. La notion de solidarité nationale semble avoir disparu, d’une part parce que la misère est souvent accompagnée par un effondrement de la personnalité, d’autre part parce que les gouvernements successifs ne soulèvent pas un voile qui recouvre injustices, inégalités, et recul de la générosité publique. La lutte contre l’immigration, le montant des déficits et de la dette, l’insolvabilité de l’État ont rendu problématique le traitement social de la misère.
RICHARD LISCIA
Pendant ce temps, Macron expédie les affaires courantes. Les vrais grands problèmes ne sont même pas effleurés (immigration, islamisation, pauvreté) et l’on occupe les médias avec des réformes comme celle du code du travail dont pratiquement tout le monde sait maintenant qu’en Allemagne, la même n’a eu qu’un effet marginal sur l’activité qui a repris pour des causes plus profondes. Mais elle a permis d’accroître la précarité.
Heureusement, le gouvernement agit : montant de l’APL diminué mensuellement de 5 euros et « en même temps » suppression de l’ISF, soit une ristourne moyenne de 1,5 million d’euros pour les premiers bénéficiaires.
Changement bien venu de langage. Défense des pauvres et des salariés. Haro sur le patronat et les super riches des paradis fiscaux avec la complicité de nos gouvernements.
Merci.
Réponse
Il n’y a pas de quoi. Mais j’ai mes propres mots pour dire les choses. La réduction de la pauvreté passe en réalité par une meilleure répartition du travail. L’abolition des paradis fiscaux n’entraînerait pas une diminution des inégalités.
R.L.