L’arrivée au pouvoir en Italie d’une coalition populiste-néofasciste a complètement changé la donne de l’immigration clandestine en Europe. Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a déjà pris des mesures qui précèdent et influenceront durablement celles que l’Europe adoptera demain et vendredi au sommet des 27 à Bruxelles.
BIEN QUE les échanges verbaux entre la France et l’Italie soient désormais très désagréables, notamment parce qu’Emmanuel Macron a très vite condamné la nouvelle politique migratoire de l’Italie, l’action personnelle de M. Salvini s’exerce dans un sens qui n’est pas nécessairement opposé à celui de l’Union européenne. En refusant l’accostage de « l’Aquarius », il a provoqué une onde de choc qui a remis en question ce qui était devenu une routine méditerranéenne : des migrants quittent la Libye sur des rafiots, des ONG les recueillent, ils sont débarqués dans des ports italiens. Cette logique faisait le bonheur des passeurs, elle mettait en danger les migrants, dont beaucoup périssent en mer avant d’être secourus, elle surcharge l’Italie. M. Salvini a cassé le schéma, a contraint d’autres pays européens à recevoir directement un certain nombre de migrants, comme ceux du « Lifeline », il a, pour la première fois, mis en cause le rôle joué par les ONG dans l’immigration clandestine. Il a ignoré les accords de Dublin qui rendent responsables des immigrés les pays où ils débarquent pour la première fois. Il a mis ses partenaires devant le fait accompli.
Le principe du partage.
Avec les passagers de « l’Aquarius », l’Espagne s’est montrée généreuse et la France a consenti à accueillir une partie des migrants. Pour un autre bateau d’ONG, avec 230 personnes à bord, le principe d’un partage a été également mis en vigueur. Toutes choses qui ne se faisaient pas il y a quinze jours et qui, pourtant, sans accord européen, sans effort logistique particulier, sans que les textes en vigueur soient respectés, sont accomplies du seul fait de la situation délibérément créée par l’Italie. Aussi bien le président de la République n’a-t-il pas perdu le contact avec Rome. Il a reçu le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, à Paris, et il l’a revu lundi, à la veille de son entretien avec le pape François au cours d’un déjeuner dans un restaurant discret de la capitale italienne.
Le rôle des ONG.
Bien entendu, la démarche de l’Italie tend uniquement à écarter au moins une partie des migrants que lui amènent les ONG, elle ne règle pas la crise migratoire dans tous ses détails. Ce qui est intéressant, c’est que M. Macron, après avoir vilipendé le gouvernement italien pour son « cynisme », a dénoncé hier l’ONG allemande qui a armé le « Lifeline ». Un peu comme s’il rejoignait partiellement l’analyse italienne selon laquelle, si ces organisations sauvent des vies humaines, elles alimentent parfois l’immigration en se mettant d’accord avec les passeurs, qui sont pourtant de redoutables criminels. En d’autres termes, il faudrait aussi mettre de l’ordre dans les ONG, soumises à une concurrence des compassions et parfois prêtes à composer avec ces Libyens qui détiennent une parcelle de pouvoir et s’en servent pour gagner de l’argent. Il faudra en tout cas, demain et après demain, veiller à ne pas discréditer les ONG qui font le travail humanitaire que les gouvernements se gardent bien d’accomplir, alors que la marine italienne est souvent intervenue pour recueillir des migrants et les amener à bon port.
RICHARD LISCIA
Le vrai problème se pose en Afrique
Exactement, les présidents des pays africains, parfois corrompus, ne donnent pas à leurs administrés les moyens de vivre et travailler pour vivre décemment dans leur pays d’origine. S’il le faisaient, on verrait alors d’un bon oeil de jeunes personnes venant d’Afrique en Europe pour venir faire un stage de perfectionnement en informatique et toutes autres disciplines artisanales, et retourner ensuite dans leurs pays, une fois équipés de capacités.
Vous avez raison de souligner que la marine italienne -et aussi des navires marchands- a beaucoup fait pour recueillir des migrants naufragés.
Et elle l’a fait sans tapage, à la différence de ces ONG qui cherchent le battage médiatique.
Encore récemment, l’Italie a accueilli en Sicile des migrants recueillis sur un navire marchand ; ce qu’elle semble refuser, c’est d’abord l’instrumentalisation de ces migrants par des ONG, sans doute généreuses, mais mues bien souvent par une idéologie tiers-mondiste.
Invraisemblable d’attaquer les ONG. Bravo, M. Macron.
C’est vrai que les laisser mourir en mer diminuerait leur nombre.
Réponse
Un bon mot peut être ignoble.
R.L.
Toutes ces analyses aboutissent bien à cette ignominie : empêcher les migrants et dénigrer
ceux qui les secourent.
Réponse
Si vous le dites …
R.L.
Si je devais migrer, j’irais en toute logique vers un pays qui soit le plus proche de ma propre culture.
C’est ce que font toutes les personnes sensées. Pourquoi ces migrants, majoritairement musulmans, ne font-ils pas de même, en allant vers d’autres riches pays musulmans ?
Réponse
Parce que les pays riches musulmans n’obéissent pas à nos codes et ne les reçoivent pas.
R.L.
…trop facile ! Changeons donc nos « codes », trop naïfs dans le contexte mondial actuel. Nous allons y laisser notre « âme » et sacrifier notre Culture. Je suis contre.