Terreur au couteau

L’arrivée de la police
(Photo AFP)

Dimanche soir, dans le XIXe arrondissement de Paris, un homme, armé d’une barre de fer et d’un couteau, a attaqué sept personnes, toutes blessées, dont quatre dans un état grave.

L’AGRESSEUR serait un Afghan, mais les autorités judiciaires hésitent à qualifier son crime de « terroriste ». Les premiers constats ont mis en évidence un déséquilibre mental. Ce n’est pas la première agression du genre, ni en France, ni ailleurs, par exemple en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Italie. Ce genre d’acte pose un problème particulier : apparemment, il n’est pas inspiré par une conspiration de djihadistes, mais il a exactement les mêmes effets délétères qu’un attentat. Il est d’autant plus effrayant qu’il est imprévisible. Il contribue à augmenter le climat d’insécurité dans les grandes villes. De même que la justice aborde ce genre de crime avec précaution, les médias tentent de lui donner moins de résonance, avec le souci de ne pas alarmer la population. Il n’est pourtant pas banal de se promener dans une rue par une belle nuit d’été et de se retrouver dans un état sérieux sur un lit d’hôpital.

L’excuse pathologique.

L’attaque au couteau a cette spécificité qu’il est impossible de la prévoir et, probablement, d’empêcher qu’elle ne se produise. La qualification de terroriste n’est pas essentielle pour la suite à donner au crime, dès lors qu’il a causé des dommages identiques à ceux que recherchent nos ennemis fanatisés par la religion. C’est d’ailleurs pourquoi le souci de certains juges de ne pas qualifier de « terroristes » des actes qui pourraient n’être dictés que par un déséquilibre mental (ce qui semble être le cas pour l’agresseur afghan) les conduit parfois à hésiter sur la définition  du crime induit par l’antisémitisme. L’excuse pathologique est pourtant fragile. On peut être sous l’emprise de la folie, il reste remarquable que, dans nombre de cas, la violence à laquelle elle conduit trouve sa logique dans la haine des juifs. De sorte que, même si le crime n’est pas revendiqué par une organisation terroriste qui a pignon sur rue, on est amené à penser que le climat général d’insécurité créé par les terroristes fait des émules, y compris chez ceux qui devraient être enfermés dans un asile et nourrissent des pensées désordonnées propres à justifier le passage à l’acte.

Insécurité générale.

Nos concitoyens ont compris en tout cas que l’insécurité est générale et qu’aucun d’entre eux n’est protégé par la classe à laquelle il appartient, par sa confession ou par son niveau de vie. La violence ne connaît pas de frontières. Dans un délire dont la source peut être soit la haine et le fanatisme, soit la démence qui alimente elle aussi de tels sentiments, l’ennemi est partout, y compris chez les personnes qui n’ont pas affiché leurs convictions ou ne sont engagées dans aucun combat politique. Autre fait remarquable dans l’épisode de dimanche dernier : la prompte réaction des passants qui ont tenté de neutraliser l’agresseur et qui, d’ailleurs, ont reçu des coups pendant la bagarre. La sidération provoquée par ce genre d’incident, bien plus que la lâcheté, empêche généralement la neutralisation de l’assassin en puissance. C’est pourtant ce que les victimes ont fait : elles ont fini par maintenir l’Afghan à terre jusqu’à l’arrivée des policiers.

RICHARD LISCIA

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6 réponses à Terreur au couteau

  1. admin dit :

    LL dit :
    Courage incroyable des victimes.

  2. Michel de Guibert dit :

    Il me semble que le djihadisme islamiste révèle une forme de démence mentale, tuer au hasard avec un couteau en criant ou non « Allah ou akbar » ne manifeste pas un esprit sain… du coup la distinction devient subtile !

  3. marie josephe dzula dit :

    Les mouvements terroristes savent parfaitement manipuler les gens, ils connaissent les points faibles des sociétés qu’ils combattent et ils s’en servent: nous avons eu une vague d’attentats, nous avons pris des mesures, mais on ne peut rien contre ses électrons libres influençables, non détectables.
    L’Afghanistan que beaucoup de pays ont occupé, puis lâché, est victime tous les jours d’attentats terroristes mais on n’en parle pas; toutes les vies n’ont pas la même valeur, semble-t-il.

  4. mathieu dit :

    Ces « déments », idiopathiques ou religieux, psychiatriques ou fanatisés, isolés ou embrigadés, sont souvent issus des mêmes régions de la planète et génèrent un réservoir inépuisable de voix pour MM. Orban, Akesson ou Salvini, et d’autres à venir.

  5. Thérasse André dit :

    Vous prouvez là que l’appel à la résistance islamique mondiale de Abou Moussab al-Souri de 2005 n’est pas tombé dans l’oreille de sourds.
    Par contre, s’agissant des autorités, on notera:
    -Soit une totale méconnaissance de cet appel.
    -Soit un aveuglement simulé doublé d’une incapacité à décider de mesures à adopter.
    Il est vrai que la situation n’est pas évidente à gérer.
    Pour info, avec les mots clés suivants, la liste des attentats de loups solitaires au couteau semble extrêmement importante et ça ne se limite pas à la France. Tapez donc les mots-clés suivants:
    « couteau déséquilibré mental agression attaque »
    Or les résultats obtenus ne concernent que le couteau. Abou Moussab al-Souri suggérait d’autres instruments.
    A noter également que les réponses à la recherche qualifient comme vous l’avez constaté vous-même quasi systématiquement les agresseurs de « malades mentaux ».

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