Tout pour l’économie

Macron hier
(Photo AFP)

Dans son discours très attendu d’hier soir, Emmanuel Macron a annoncé l’accélération du déconfinement, la reprise du travail partout en France, la réouverture des écoles et lycées  le 22 juin et celle des restaurants et cafés, tout en demandant à ses concitoyens de continuer à respecter les gestes-barrière.

LE PRÉSIDENT de la République voulait avant tout annoncer les nouvelles agréables attendues par les Français, par exemple un déconfinement élargi jusqu’aux vacances. Il a prononcé un discours sobre et, s’il a dressé un bilan positif de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, c’est parce que les critiques des oppositions et le harcèlement dont il fait l’objet sont systématiques, politisées et multiplient les mensonges par omission. Il a donc rappelé comment les carences du système hospitalier ont été réparées, certes par le dévouement des soignants, mais aussi par les initiatives de l’État, notamment au niveau des masques et des lits de réanimation. Cette auto-satisfaction a été accueillie avec sarcasmes et quolibets. Il est clair qu’il a renoncé à tout espoir d’associer une partie de l’opposition à son programme, mais qu’il continuera son petit bonhomme de chemin sans se soucier des attaques permanentes dont il fait l’objet et dont la simple recension permettrait de démontrer par les faits que ses adversaires ont fait du mensonge leur arme essentielle.

Pas de hausse d’impôts.

En tout cas, M. Macron a fixé la ligne : il n’augmentera pas les impôts au moment où il faut relancer la consommation interne ; il confirme l’investissement massif (460 milliards) de l’État dans les structures de développement ; il ne changera ni le temps de travail ni sa rémunération ; on continue à le soupçonner d’en finir avec les 35 heures, il n’en a rien dit. Comme si, chaque fois qu’il maîtrise sa logorrhée, il fallait chercher loin dans ses arrières pensée, là où se nicheraient des intentions qu’il n’a pas exprimées. Il ne serait pas honteux de rappeler que les 35 heures sont depuis vingt ans un fardeau pour l’hôpital, ce qui explique partiellement que les équipes de soignants ont été débordées quand le Covid s’est attaqué à la France. Mais Macron n’a pas voulu relancer le débat. C’est donc avec la volonté d’apaiser les polémiques qu’il a parlé hier, ce qui n’a pas empêché le torrent habituel des critiques de se déverser sur lui. Il est vrai toutefois qu’ayant annoncé des décisions propres à satisfaire le plus grand nombre, il ne s’est guère étendu sur le monde d’après, qui fera l’objet d’un autre discours en juillet, lequel, selon toute vraisemblance, rappellera aux Français qu’ils vont avoir deux ou trois années très difficiles à vivre.

Le début de l’après-guerre.

Nous sommes déjà passés par là. Quand le chef de l’État  disait : « Nous sommes en guerre » et le répétait cinq fois, personne n’a dit qu’il avait raison. Nous sommes en 1945, avec un pays exsangue, affaibli par une crise sans précédent, endetté, avec des lignes de production qui ne repartiront que grâce à l’optimisme, à l’enthousiasme et au talent. Mais nous n’aurons pas à faire face aux tickets de rationnement, à la misère ou à la pauvreté généralisées. Nous n’avons pas besoin d’un aiguillon pour nous remettre au travail et reconquérir nos positions économiques. Cela ne se fera pas en un jour. Enfin, M. Macron a pris très clairement position sur les violences policières qui, ces derniers jours, ont occupé tous les esprits, déclenché de grosses manifestations, et créé un climat de tension dans toute la France. Désavouant en quelque sorte son ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui a dénoncé les comportements brutaux d’une partie de la police, le président a tout simplement déclaré qu’il ne laisserait pas la crise raciale américaine s’installer en France où les problèmes sont entièrement différents et qu’il n’était pas question de déboulonner les statues à l’effigie des grands hommes du passé.

RICHARD LISCIA

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3 réponses à Tout pour l’économie

  1. PICOT dit :

    Autosatisfaction que personne ne peut comprendre. Même les plus gentils vis à vis de Macron sont tombés de leur chaise quand il a osé affirmer qu’il n’y avait jamais eu de pénurie de masques. Qui ment dans ce cas précis? Et quelles décisions a-t-il vraiment prises? Son discours n’est qu’un catalogue de bonnes intentions, comme d’habitude et on ne voit aucune décision ferme. Si, les 460 milliards mais c’est nous qui les sortirons de nos poches. Il n’y aura pas d’augmentations d’impôts? Aïe, on peut donc s’attendre exactement à la chose contraire, en tout cas à l’augmentation des prélèvements obligatoires. En effet M. Le Maire est resté fort silencieux sur les taxes qui gonflent discrètement. Entre autres la CRDS que nous devrons payer beaucoup plus longtemps que prévu, le prix de l’électricité qui vient d’augmenter de 5,6 %, sauf erreur de ma part, ce qui signifie une rentrée de TVA majorée, et je dois en oublier. Effectivement il continuera son petit bonhomme de chemin exactement comme avant. Une preuve? M. Le Maire a dit hier sur France infos que la « réforme » des régimes de retraite allait être relancée. Tout a été suspendu mais tout repart comme avant la pandémie. Le nouveau monde nous dit on.

    Réponse
    Je vous mets au défi de trouver une phrase dans le discours de Macron qui évoque les masques. Donc vous m’envoyez un commentaire qui commence par un mensonge pur et simple. Vous ne risquez pas de tomber de la chaise. Vous êtes déjà tombé et bien bas.

    R.L.

    • PICOT dit :

      Ce n’était pas dans ce discours, c’était bien avant. Vous trouverez ce que je dis sans problème sur You tube.

      Réponse
      Et vous, vous retrouverez les informations sur l’éthique à l’école. Un petit cours de « morale » vous ferait du bien.
      R.L.

  2. admin dit :

    L. Liscia dit :
    Il y a une pression énorme pour le déconfinement.

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