Un complot contre la victime

Samuel Paty
(Photo AFP)

Rondement menée, l’enquête sur l’assassinat de Samuel Paty a identifié les principaux responsables  de ce qui, en définitive, est un complot impliquant plusieurs personnes. Un père de famille et au moins un islamiste radical avéré, en tout sept personnes dont deux mineures, ont été présentées au juge tandis que les autres ont été libérées. Le Collectif pro-palestinien Cheikh Yassine va être dissous.

LE DÉBUT des investigations prouve que Samuel Paty n’a pas outrepassé sa mission d’enseignant. Il n’a convié aucun élève à sortir de la classe pendant son exposé sur les caricatures de Mahomet. L’adolescente qui a témoigné à charge contre lui n’était pas à l’école au moment des faits. La France rendra à M. Paty l’hommage national qu’il mérite. Cet hommage, dès lors que la vérité sera définitivement établie, s’adressera en même temps à toute la profession d’enseignant, avec l’approbation entière des autorités, celle des parents d’élèves et de l’ensemble de nos concitoyens encore sous le choc de la brutalité exceptionnelle du crime. Les djihadistes ne sont pas des apprentis sorciers. Ils ont un projet politique qui consiste non seulement à semer la peur, mais à diviser les Français, à créer une atmosphère empoisonnée susceptible d’encourager la violence entre divers groupes.

Un terreau social.

Le gouvernement n’a pas minimisé la menace. Il a nommé, « sans trembler », l’islamisme radical, il a fermé la mosquée de Pantin dont les habitués s’étonnent cependant d’être « punis » pour un crime qu’ils n’ont certes pas commis, mais auquel le discours de certains dignitaires religieux a contribué en agressant verbalement la République et la laïcité. Il a interpellé et arrêté de nombreux djhadistes actifs ou potentiellement dangereux. La laïcité protège toutes les religions, y compris l’islam, mais la réalité sociale fait que des Français musulmans estiment ne pas bénéficier du statut de citoyen à part entière, en dépit du succès de nombre de leurs coreligionnaires qui ont fait des percées dans les entreprises, en littérature, en art, au cinéma et à la télévision. Ces brillants témoins de la réussite des musulmans en France ne sont pas assez nombreux. Ils seraient une minorité dans la minorité. Il existe, notamment à la périphérie de Paris, des clusters de chômage, de misère, de logements insalubres, d’inégalités que le temps ne comble pas. C’est sur ce terreau social que prospèrent d’abord le trafic de drogue, première activité économique des quartiers dits sensibles, puis la délinquance généralisée et le crime, et enfin le djihadisme qui prétend donner aux jeunes musulmans une vocation, une issue, un rôle.

Le mythe du paradis djihadiste.

Cette description du parcours d’un djihadiste n’explique pas l’engagement criminel et, surtout, n’exonère pas ceux qui y sombrent. Le djihadisme n’est pas autre chose que le crime estampillé par une triomphale adhésion à des anti-valeurs que des manipulateurs présentent comme un sacerdoce qui assure le splendide destin du croyant sur terre comme au ciel. La haine, le sang, le meurtre, la férocité, la vengeance deviennent des passions constructives dans un monde voué, quoi qu’il arrive, à la domination politique de la planète par les musulmans. Beaucoup d’enseignants français pensent que notre pays peut échapper à cette dérive d’une minorité grâce à au dialogue. Beaucoup pensent qu’avec du temps et de la patience, ils peuvent arracher les adolescents musulmans au mythe de « la guerre contre les croisés » et au terme de laquelle ils rejoindraient une autre existence au paradis. En tout cas, si nous réprimions le djihadisme avec une violence aveugle, nous abaisserions la nation au niveau de nos ennemis.

Voilà pourquoi nous n’avons pas d’autre choix que de réprimer sévèrement à la fois les idéologues qui répandent leur credo maléfique à des fins politiques et leurs victimes qu’ils transforment en bombes à retardement ou en cocktails Molotov. Le principe est simple : avec moins de djihadistes en circulation en France, nous réduirons le risque de nouveaux attentats. Les ennemis de la laïcité ne sont pas seulement dangereux. Ce sont des menteurs et des lâches qui s’attaquent aux populations civiles. Sous le découvert d’antisionisme, ils sont antisémites. L’idée selon laquelle une minorité s’attaquerait seulement à une autre minorité a été balayée il y a trente ans quand les salafistes ont désigné l’ennemi, les juifs, certes, mais la France aussi. Nous sommes donc tous concernés. Et nous devons réagir d’une double manière : en conservant le dialogue avec tous les musulmans raisonnables, et en livrant bataille à ceux qui, décidément, ne sont plus récupérables.

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5 réponses à Un complot contre la victime

  1. marc sultan dit :

    Il faut comprendre les arcanes du mal, aussi traiter socialement quand c’est possible la détresse, mais il faut aussi éradiquer la barbarie car la tolérer au nom de grands principes nous condamne tous et sans appel. Le courage se mesure aux actes pas aux paroles.
    Réponse
    Personne n’a dit le contraire.
    R. L.

  2. Pierre dit :

    Les musulmans ont eu une ouverture avec le mutazilisme au VIIIè siècle, ça a été un courant fort, mais la reprise en mains par des califes rigoureux a stoppé cette période où la raison grecque s’est imposée à l’intelligentsia musulmane, et où on pouvait discuter sur un Coran inspiré et non incréée et intouchable.
    Le retour au rigorisme littéral est depuis la règle, accentuée par le wahhabisme saoudien depuis deux siècles.
    A moins d’un aggiornamento associé au retour au travail des mutazilites, ce qui me paraît improbable. Je ne vois pas de solution pour qu’ils acceptent les lois de la république contre leur charia, justice exécutoire d’une théocratie qui se veut universelle car les non musulmans sont des musulmans « en état de sommeil » ou en puissance.
    Nous sommes aussi, par les traités européens et l’espace Schengen, responsables de la venue sur le territoire de la république française, de réfugiés non voulus que l’on ne peut refouler à nos frontières car nous n’en n’avons plus !
    La théocratie musulmane s’installe dans des partie du territoire, c’est une invasion lente, une vraie guerre. On nous confine pour un virus que l’on pouvait traiter s’il avait été pris tôt. Nous n’avons pas adopté assez vite le traitement contre l’islam et ils espèrent un « confinement » de la population musulmane, c’est un rêve d’énarque narquois !

    Rponse
    L’association Covid-terrrorisme est un pur amalgame. L’unité européenne est le meilleur moyen de combattre l’islamisme radical.
    R. L.

  3. Pierre dit :

    Vous me direz comment l’UE combat l’islamisme, par quels textes pouvons nous les ramener à la raison ? A part les médecins et les actions policières coordonnées je ne vois rien de franchement efficace.
    Vous avez peut-être d’autres sources ?
    Macron nous a parlé d’une guerre pour éliminer la covid et pourquoi ne pas faire la même chose avec la guerre que nous proposent les radicalisées de l’islam ? C’est un parallèle, pas un amalgame ! Dans tous les cas, il y a des morts.

    Réponse
    Et parmi les morts, le droit, comme je l’écris aujourd’hui. Il faut être aussi passionné que vous pour nier la coordination des services secrets européens contre le terrorisme. Même la Grande-Bretagne participe aux efforts européens. Ne me traitez pas comme si j’étais un ravi de la crèche qui ne sait pas qu’il faut s’armer contre le danger. Je maintiens que Covid et terrorisme sont deux choses différentes.J’ai écrit à plusieurs reprises qu’il ne fallait pas faire de quartier à l’islamisme radical. Je n’ai donc pas à me justifier.
    R. L.

  4. PIERRE dit :

    Mais je ne la nie pas cette coordinations policières anti terroriste, et depuis 2012, ça a sans doute évité beaucoup de morts. Mais il existe une autre racine qui permet l’implantation et le développement de la radicalisation islamique ? Je vous ai proposé une vision-détersion de cette racine qui me semble évidente et qui n’est pas acceptée.
    Je n’ai jamais dit que vous étiez né de la dernière pluie.
    Le covid et le terrorisme sont bien évidemment deux choses différentes et le terme de guerre a été employé par le président de la République, la plus haute autorité de l’état pour combattre le Covid (ce qui est un mauvais terme mais qui frappe les esprits) et comment définissez-vous la lutte contre le terrorisme islamique ou autre ? Une frappe du droit ? Je ne pense pas que cela fasse peur aux intéressés!
    Merci de cet échange.
    Cordialement

    Réponse
    Oui, une frappe dans le respect du droit. Non, je n’adhère pas à votre « vision-détersion ». Je serais étonné qu’elle emballe les foules.
    R.L.

  5. JMB dit :

    Maurras, collaborateur régulier de « L’Action française », n’était pas, dans ce journal le dernier à appeler au meurtre.
    Ainsi, en 1935, après l’invasion de l’Éthiopie par Mussolini, la SDN, ancêtre de l’ONU, imposa des sanctions à l’Italie. Ceux qui en France soutenaient ces sanctions étaient accusés de pousser à la guerre. Il fallait leur trancher la tête, et à défaut de guillotine, un couteau de cuisine suffisait.
    (d’après la revue L’Histoire, et non internet)

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