La victime, c’est la France

Manifestation en Palestine
(Photo AFP)

Un nouvel attentat a eu lieu à Lyon. Un homme a tiré sur un prêtre orthodoxe grec qui fermait son église après l’office et l’a blessé gravement. La fréquence des actes terroristes dans notre pays devient très alarmante. Elle nous place dans un deuil permanent et alimente constamment la peur, même si le cas de Lyon ne semble pas relever du terrorisme, comme on commence à le croire. Elle ne donne pas lieu toutefois à l’unité que l’on croyait indispensable.

AVEC la logique des peuples arabo-musulmans, souvent gouvernés par des démagogues ou des dictateurs, la culpabilité de l’islamisme radical a cédé la place à une colère anti-française qui s’est traduite par des boycottages de produits importés de France et par des manifestations violentes. Nous ne sommes plus les victimes d’un terrorisme aveugle, nous sommes les bourreaux d’une religion sous le prétexte que nous tolérons les caricatures du prophète.

Menace permanente.

Depuis que ces caricatures ont été publiées, il y a eu les attentats contre Charlie Hebdo (trois fois en cinq ans), les assassinats commis par Coulibaly, notamment à l’Hyper Cacher, l’affreux attentat de Nice qui a fait plus de 80 morts  et pas moins de 17 agressions au couteau contre des citoyens français, victimes civiles et innocentes. Dans ce climat lourd de menaces permanentes se sont créées, une fois de plus, des polémiques incessantes entre Français : ceux qui ne cachent même pas que leurs sympathies vont plus vers leurs assassins que vers les victimes, ceux qui dénoncent la « stigmatisation » de la religion musulmane au lieu d’explorer les raisons pour lesquelles des croyants en arrivent à commettre des actes aussi atroces, ceux qui, de la gauche à l’extrême gauche, en viennent parfois à justifier les attentats, trouvant dans les caricatures une provocation excessive et porteuse du fléau terroriste.

Crime et liberté.

Le débat n’est pas nouveau mais il est intensifié par l’accélération de la violence, évidemment contrôlée par les pays qui ont laissé leurs peuples brûler notre drapeau et l’effigie de Macron. Les individus qui nous attaquent sont peut-être solitaires, mais ils bénéficient du soutien de l’opinion arabo-musulmane et des discours du président turc qui traite la France avec une grossièreté sans précédent dans les annales diplomatiques.  Emmanuel Macron a riposté à Erdogan et, avant-hier, il a accordé à Al Djazira, la chaîne de télévision qatarie, une longue interview pour expliquer que la religion ne devrait pas être source de violence et que la liberté d’expression en France l’oblige à respecter la presse française sur laquelle il ne dispose d’aucun droit.

Les jeux et le pain.

Il ne serait pas inconcevable que nous nous posions la question des caricatures en nous demandant si elles ne blessent pas des millions de musulmans. Il est à peu près certain que si un journal publiait des caricatures du Christ (cela s’est déjà produit), les chrétiens  et l’Église seraient mécontents. Il n’empêche qu’aucun chrétien ne songerait à prendre un couteau pour aller tuer un journaliste athée ou d’innocents musulmans. C’est donc la population musulmane à l’étranger qui exagère quand elle ne réagit que par la violence, jamais par le dialogue. Toute l’architecture du terrorisme est bâtie sur des régimes, comme celui de l’Iran (rappelez-vous la fatwah contre Salman Rushdie) ou celui de la Turquie, dont le président, pour des raisons politiques, tient des discours incendiaires contre la France. Ce que ces gouvernements ne peuvent donner à leur peuple, la hausse du niveau de vie, ils le remplacent par autre chose : les jeux plutôt que le pain.

Pas d’amour pour le blasphème.

Nous avons, nous Français, pris le soin d’établir une distinction essentielle entre islam et islamisme radical. Rien n’y a fait. Car les manifestants musulmans s’en moquent et voient l’islam comme une force supérieure à toutes les autres, capable de détruire ses contempteurs. Notre attachement aux caricatures n’exprime pas une forme d’amour pour le blasphème, mais une passion, la liberté. L’islamo-gauchisme, l’indigénisme, le séparatisme, le communautarisme, la haine des blancs et des hommes, les diverses provocations qui consistent à ne rejoindre, sous aucun prétexte, le consensus autour de la liberté d’expression ne tendent qu’à diviser notre société déjà menacée de l’extérieur. Les manipulateurs qui ont si bien réussi à donner une mauvaise conscience à une partie du peuple français sont des fabricants de terrorisme, ce sont d’impitoyables ennemis de notre pays. La victime, ce n’est pas l’islam, c’est la France.

RICHARD LISCIA

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6 réponses à La victime, c’est la France

  1. Sphynge dit :

    C’est la France, tout à fait, qui n’est pas libre de vivre selon ses us, coutumes et ses lois. Il y a plusieurs décennies que les connaisseurs de l’islam annoncent ces conséquences de l’islamisation massive de l’Europe et surtout de la France (officiellement 6 millions de musulmans en France, plus probablement 10 à 15 millions en à peine plus d’un demi-siècle). Ce qui se passe était inévitable en l’absence de mesures adaptées qui n’ont pas été prises pour les raisons que vous énoncez. Et tant que les lois du temps de guerre ne remplaceront pas temporairement les lois du temps de paix, cela continuera et se terminera par la soumission de la France à l’islam. Des musulmans éclairés nous en avertissent, il serait temps de réagir autrement que par des mesures faibles et inadaptées. Évidemment, les musulmans français attachés à la France telle qu’elle est ont toute leur place ici et dans cette lutte.
    Réponse
    Quel pessimisme ! Je suis prêt à prendre le pari que la France ne se soumettra jamais à l’islamisme radical. Mais, bien entendu, la liberté d’expression est pour tout le monde, sans aucune exclusive.
    R. L.

    • Doriel pebin dit :

      Il faut favoriser un islam des lumières , seule réponse adaptée aux obscurantistes. L’islam n a pas toujours été dans cette ignorance rétrograde , le royaume de Grenade en a été un exemple. C’est aussi aux musulmans français d’afficher leur soutien à la laïcité et de contrecarrer cette avalanche d’infox. L’éducation, la réflexion et l’éthique sont les réponses. Cela demande du temps et du courage mais ne désespérons pas, les passions tristes n’ont qu’un temps. Einstein disait que le malheur viendrait de ceux qui regardent sans rien dire. Merci pour vos commentaires.

  2. Num dit :

    Bravo et merci !
    Ça fait du bien de lire ça

  3. laplane dit :

    Je suis d’accord sur votre analyse des réactions des pays musulmans aux évènements de France.
    En revanche j’ai du mal à comprendre que l’on fasse des caricatures sur la religion une composante emblématique de la liberté d’expression. On interdit fort heureusement les insultes homophobes et antisémites. Pourquoi permet-on les insultes contre les croyants d’une religion ?
    Il ne s’agit pas de poursuivre pour blasphème, ce qui ne se fait heureusement plus en France depuis des lustres, chacun a sa liberté d’expression, mais l’écho médiatique de ces caricatures et des réactions d’hommes politiques éminents en faveur d’une obligation (!) de leur enseignement en classe est tout de même très exagéré.
    Croyez vous que cela facilitera l’unité que vous appelez de vos voeux ?
    Pensez vous qu’on puisse faire aimer notre république aux petits Français musulmans et à leurs parents si on commence par les insulter gratuitement ?
    Ne pas insulter ne gênerait pas la lutte énergique contre le salafisme , au contraire.
    NB : je précise que je ne suis ni musulman ni gauchiste !

    Réponse
    Votre remarque est parfaitement acceptable sur le plan moral car, effectivement, il n’y aucune raison de blesser collectivement les musulmans d’où qu’ils soient. Mais je ne crois pas non plus qu’on puisse massacrer des civils innocents avec pour seul argument qu’on est en colère. Samuel Paty n’avait pour but que de s’adresser que d’expliquer aux élèves le fonctionnement de la liberté d’expression. Pour cela, il a été décapité.
    R. L.

    • Michel de Guibert dit :

      Bien sûr rien ne justifie l’assassinat de Samuel Paty ou d’autres victimes innocentes comme celles de Nice, mais je trouve très pertinente les remarque de laplane.
      Il est tout à fait possible de faire réfléchir sur la liberté d’expression qu’avec d’autres outils que les caricatures de Charlie Hebdo qui semblent devenir aujourd’hui aux yeux des nouveaux bien-pensants le nec plus ultra de la culture française !
      Quand de plus on choisit de montrer à des enfants de 13 ans la caricature de Mahomet nu avec une étoile en guise d’anus et comme légende « Une étoile est née » on ne peut que s’interroger sur l’opportunité de revendiquer ce droit !
      Il faut revenir à une saine conception de la laïcité qui écarte tout prosélytisme mais qui respecte toutes les religions.

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