Du passe à l’antisémitisme

Rituel du samedi
(Photo AFP)

Les manifestations, chaque samedi plus grosses, n’ont pas empêché l’application du passe sanitaire depuis ce matin, mais sous une forme tolérante pendant la première semaine.

AUX CLUSTERS de malades répondent ceux des manifestants, dont la contestation apparaît de plus en plus comme une forme d’action politique qui agrège les réfractaires ; ceux-ci ne cherchent même pas à cacher les contradictions contenues dans leur comportement. Ils ne seraient pas forcément contre la vaccination, mais s’opposeraient uniquement au passe sanitaire où ils prétendent voir une atteinte grossière à leur liberté. Curieusement, ils n’établissent aucun lien entre le rebond actuel de la pandémie et le coup de frein qu’ils tentent de donner à la campagne vaccinale. Les chiens aboient, la caravane passe.

Une aubaine.

Le défi ainsi lancé aux autorités sanitaires, mais surtout aux élus, traduit une opposition d’autant plus virulente qu’elle correspond à une absence complète de fondement logique. Le moteur de la crise se situe dans le déferlement d’accusations colportées par les réseaux sociaux, mais il a trouvé, à moins d’un an des élections  générales, un relais dans un certain nombre de partis, certes les plus marginaux, comme celui de Florian Philippot, mais qui sont persuadés qu’ils ont trouvé là une aubaine inespérée. Le chef des « Patriotes » ne croit pas un instant qu’il va être élu président de la République, mais il veut tirer avantage de ces quelques minutes de gloire télévisée que lui offre chacune des manifestations. Sans craindre que, avec le temps, et la puissance de la campagne vaccinale, le soufflé ne retombe.

Un ras-le-bol.

C’est pourtant ce qui va se produire, tout simplement parce qu’un mouvement qui n’a aucune raison d’être logique, sociale ou économique et qui, de surcroît, souffre d’une absence de légitimité, finira par s’éteindre, comme son frère jumeau, les gilets jaunes. On a entendu de nombreux commentaires sur l’avenir du mouvement anti-passe, notamment en s’appuyant sur le précédent des gilets jaunes. Mais les prévisionnistes se trompent souvent, surtout quand ils commencent par comprendre, expliquer ou raisonner ce qui n’est pas autre chose qu’un fort accès de déprime dans une partie de la population dominée par le « ras-le-bol », le mot qui, depuis plus de cinquante ans, explique toutes les colères permises par la démocratie. Quand on invoque la liberté de contribuer à la contagion, à la souffrance et parfois au décès de ses congénères, on tombe dans une spirale sadomasochiste contre laquelle le « système », si détesté malgré les chances qu’il offre au peuple, déploie l’arsenal indispensable à sa défense.

Une dose d’intolérance.

On en a entendu, des bêtises, pendant les manifestations. On en a vu, des pancartes ignobles sur lesquelles étaient inscrites des formules insolentes, agressives ou racistes. On a remarqué, depuis quelques années, que, lorsqu’un mouvement apparaît, il est rapidement manipulé par ceux qui n’auraient pas eu la moindre chance de lui donner naissance. On voit, certes, des élus qui espèrent prendre la tête du mouvement qu’ils n’ont pas inspiré, mais on voit aussi des pervers isolés introduire sous la peau des manifestants non pas la dose salvatrice, mais cette infection qu’est l’antisémitisme.

Le général antisémite.

En effet, à Metz, on a aperçu une pancarte sur laquelle étaient inscrits des noms d’élus, dont certains étaient juifs, autour de la question « Mais qui ? ». Quelques jours plus tôt, sur C-News, un général à la retraite, Daniel Delawarde, qui attribue les malheurs du pays à ceux qui auraient tous les pouvoirs, hésitait à les désigner par leur nom. Face à la question plusieurs fois répétée par l’animateur de l’émission, « Mais qui, mais qui ? », il a fini par répondre : « La communauté que vous connaissez bien ». Celle, en effet qui va poursuivre un homme dont le racisme n’a d’équivalent que la lâcheté. Comment est-on passé d’une campagne vaccinale à la dénonciation des Français juifs ? Ne cherchez pas la réponse. Le Covid, la peste ou le choléra ne sont pas des virus, ce sont des maladies inoculées par des laboratoires appartenant à des juifs. Ainsi se poursuit l’œuvre de diffamation commencée il y a 2000 ans et jamais interrompue contre un peuple qui a été exterminé pendant la Seconde Guerre mondiale.

RICHARD LISCIA

PS- C’est une femme habitant près de Metz qui brandissait la pancarte antisémite. Elle a été interpellée.

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3 réponses à Du passe à l’antisémitisme

  1. Laurent Liscia dit :

    Un général faisant preuve de lâcheté dans son racisme … Plutôt drole. Je ne lui confierais pas un bataillon.
    Alors, sont-ils chinois (comme le disait Trump) ou juifs, ces laboratoires? Mettons-nous d’accord ! Les juifs sont aussi probablement responsables du changement de climat, puisqu’ils contrôlent les nuages et les courants maritimes (souvenons-nous de Moise et de la Mer Rouge).
    Ironie mise à part, c’est bien que la diffamation soit d’une part publique, et d’autre part, poursuivie en justice : racistes et antisémites doivent être connus et connaître les conséquences de leur comportement.

  2. BUYCK Daniel dit :

    C’est beau le complotisme…mais ça devient lassant. Vivement que ces manifestants soient malades d’une forme sévère ou grave, eux-mêmes ou leurs proches, et ils changeront d’avis. Que les médias montrent 24/24 les ravages de ces virus et variants sur les malades, et répètent en boucle que le meilleur traitement est le vaccin, et non l’hydroxychloroquine, ou l’Ivermectine (qui circule sous le manteau, prescrite par certains « chers confrères » que je dénonce ici : que fait l’Ordre des médecins ? et celui des pharmaciens ?). Quand aux racistes antisémites et autres, proférant des propos infamants ou diffamants, que la justice fasse son travail.
    Réponse
    Le complotisme et l’antisémitisme, son corollaire, sont lassants et ignobles dès qu’ils s’expriment.Il n’y a rien de beau en eux.
    R. L.

  3. Torrent dit :

    Je me demande si à ce stade on ne devrait pas rétablir une cour de sureté de l’Etat et poursuivre devant cette juridiction ceux et celles qui propagent des fausses nouvelles, qui nient la réalité de la pandémie, qui trafiquent les chiffres, qui mettent en cause le bien fondé de la vaccination ou bien à plus forte raison ceux qui sabotent ou taguent les centres de vaccination ou les pharmacies.

    Il ne s’agit plus là de liberté d’expression mais de tentatives d’intimidation, de menaces et d’objectifs destinés à nuire au corps social et à s’attaquer à l’Etat.

    Il est temps de couper la tête à cette hydre dont les tentacules même s’ils n’embrassent qu’une part minoritaire de notre société sont un danger qu’il faut éradiquer.

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