Éric Ciotti candidat

Éric Ciotti
(Photo AFP)

Député Les Républicains des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti a annoncé aujourd’hui qu’il était candidat à la présidence de la République « pour redonner espoir » aux Français, affirme-t-il. Le nombre de candidats de la droite classique ne cesse d’augmenter, ce qui rend la primaire inéluctable, même si Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, n’entend pas y participer.

AU SEIN de son camp, la candidature de M. Ciotti a été applaudie. Ses amis estiment qu’elle est « crédible et sérieuse », mais ce n’est pas douter des compétences du député que de poser la question relative à la pléthore des candidats. M. Ciotti a brossé un programme rapide, nationaliste et inspiré par la notion de « grand remplacement » qui traduit la crainte de l’extrême droite de voir les immigrés se transformer en majorité. De deux choses, l’une : ou bien sa candidature est légitime et elle traduit le rapprochement entre LR et le Rassemblement national, ou bien elle fait du « départage » entre les candidats LR ou apparentés un casse-tête que les caciques du parti auront beaucoup de mal à résoudre.

Marine affaiblie ?

M. Ciotti pénètre en outre dans un champ de bataille où les échauffourées ont commencé depuis belle lurette. Dans le spectre idéologique, son créneau a accueilli une foule de candidats et il ne sera pas le dernier à se croire présidentiable. Tout le monde pense qu’Éric Zemmour entrera bientôt en lice, ce qui fera de ce camp une fourmilière. La surenchère nationaliste a déjà affaibli Marine Le Pen qui, depuis plus de quatre ans, se dirige vers la normalisation du Rassemblement national. Du coup, elle apparaît comme une candidate moins enthousiasmante, dont les ailes sont rognées parce qu’elle craint de réduire son électorat aux marginaux.

Un exercice de voltige.

Quoi qu’il en soit, les instituts de sondage vont devoir inclure M. Ciotti et bientôt M. Zemmour dans leur liste de candidats potentiels. Ils se donnent beaucoup de mal, déjà, à poser des séries de questions fondées sur des hypothèses différentes, selon que tel ou tel sera ou non candidat, ce qui constitue un exercice de voltige. Il a au moins un avantage, celui de montrer que, en réalité, la multiplicité des candidats n’affecte par le second tour, toujours réservé à Emmanuel Macron et à Marine Le Pen. C’est assez dire que le nombre des appétits politiques ne séduit pas l’électorat qui n’a pas besoin, par exemple que plusieurs candidats serinent les mêmes idées et se disputent quand ils sont d’accord.

Les idées d’en face.

On ne voit pas en effet comment les déclarations très engagées d’Éric Ciotti pourraient surprendre, étonner ou être admirées quand il y met ce que le RN répète à l’infini. Il serait candidat au nom du RN que personne ne s’en indignerait. Mais ne l’accablons pas : non seulement il ne fait que ce que font tous ses rivaux, de LR ou d’ailleurs, mais tous -et, parmi eux, quelques brillantes personnalités-. Comme eux, il revêt les oripeaux du « révolutionnaire » et singe le comportement des idéologues les plus proches de sa propre philosophie. On ne peut pas à la fois dire qu’on veut rendre l’espoir au peuple et arriver avec, pour tout bagage, les idées d’en face.

Une réalité silencieuse.

De sorte que le nombre de candidats se décantera avec le temps ou au premier tour, la Constitution permettant de les éliminer tous, sauf deux. Il est sûrement très démocratique d’encourager les candidatures de témoignage, mais le « système » est là pour mettre un terme aux débordements. Dans tous les camps, il y a ceux qui « sont », et restent rares, et ceux qui ne feront campagne que pour « avoir été ». L’avenir proche dira à M. Ciotti s’il appartient à la première catégorie ou à la seconde. Ce qui est absolument certain, c’est que la pléthore de vocations présidentielles ne change rien à l’affaire : nous avons une crise sanitaire, une crise économique et sociale, une crise morale. Le navire France a tenu bon pendant plusieurs grosses tempêtes. Les symptômes du mécontentement occupent tout le devant de la scène, mais ils cachent une réalité qui ne s’exprime que dans les urnes.

RICHARD LISCIA

PS-Michel Barnier s’est déclaré candidat à l’investiture de LR et Laurent Wauquiez a renoncé, estimant que l’heure n’était pas venue pour lui. LR compte maintenant quatre candidats, Mme Pécresse et MM. Juvin, Ciotti et Barnier, tandis que Xavier Bertrand continue à faire cavalier seul. Bruno Retailleau s’est également retiré de la course, s’estimant incapable d’affronter le président.

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Une réponse à Éric Ciotti candidat

  1. Jacques mornat dit :

    En réalité, il semble que Ciotti s’inscrit pour Nice aux prochaines municipales. Et alors dans quel camp ? RN peut-être ?

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