Covid : lueur d’espoir

Bruno Le Maire
(Photo AFP)

Malgré le retour progressif du froid, la quatrième vague de la pandémie semble avoir été jugulée en France. Certains spécialistes n’hésitent pas à voir le bout du tunnel dans la lutte contre le virus. La campagne vaccinale qui a permis de vacciner 50 millions de Français explique sans doute cet optimisme.

LA LUTTE contre le Covid en France a connu des aléas divers : nous avons résisté à quatre vagues successives de la pandémie et au début de l’année 2020, nous n’étions clairement pas préparés à contenir la propagation du virus. On apprend toujours de ses erreurs et, aujourd’hui, la perspective d’un retour de la société française à la normale est envisagée avec peu de réserves dans le corps médical. C’est un immense succès, car rien ne laissait croire, dans certains des errements de l’exécutif, qu’il serait à la hauteur de la tâche. Avec l’avantage du recul, nous savons maintenant que la mise en place du passe sanitaire, cette décision du 12 juillet dernier qui a soulevé tant de colère, a permis à la campagne vaccinale de rebondir et de présenter des résultats très positifs.

Un rebond de la croissance.

En même temps,  le gouvernement a su, en matière économique et financière, prendre les mesures qui ont permis l’expansion de l’économie française en 2021, année pendant laquelle le produit intérieur brut va augmenter de 6,3 %, selon les derniers calculs des spécialistes. L’idée selon laquelle nous allions subir des conséquences extrêmement négatives a été balayée par les faits : nous sommes retournés au niveau d’emploi de 2019 et nous devrions abaisser le taux de chômage dans les mois qui viennent.

Un choix libérateur.

Ce n’est pas un mince résultat dans un contexte aussi lourd que la pandémie. On reproche encore à l’exécutif son « quoi qu’il en coûte », mais il est en train de prouver qu’en abandonnant provisoirement les critères européens de Maastricht, en soutenant les emplois qualifiés, en conservant les atout industriels, il a permis à l’économie de repartir de l’avant. Mieux : la France a convaincu l’Allemagne que, face à la pandémie, il fallait impérativement unir les efforts européens et laisser la Banque centrale européenne (BCE) faire son travail en déversant sur les États des prêts considérables. C’était contraire aux principes de Berlin, mais la chancelière Angela Merkel a accepté de faire ce choix libérateur.

Un danger, l’inflation.

Cependant, c’est l’économie mondiale qui a fait un bond en avant, et pas seulement la France. De sorte que la vive croissance a augmenté sensiblement le taux d’inflation, compliquant ainsi les fins de mois des ménages, surtout ceux qui n’ont pas des revenus élevés. Les États industriels se disputent une énergie plus rare, des minéraux essentiels pour les produits sophistiqués et même les produits alimentaires. Le danger, aujourd’hui, vient de cette inflation, contre laquelle les moyens de lutte sont faibles et devraient surtout être concertés alors que la Russie, exportatrice de pétrole, et que la Chine insatiable ne jouent évidemment pas le jeu des intérêts occidentaux.

Une cicatrice.

Ce qui signifie que nous aurons du mal à ramener les prix à un niveau acceptable et, surtout, que, pour le moment, nous ne pouvons tirer aucune conclusion politique des succès français en matière de pandémie et d’économie. La crise franco-américaine, même si Joe Biden, entend visiblement calmer le jeu, notamment en rouvrant les frontières américaines pour les Européens, laissera une cicatrice indélébile. Notre pays affronte un vent mauvais : nous connaissons nos ennemis, nous ne sommes plus sûrs de nos amis. Mais nous ne pouvons luter seuls sur tous les fronts. Jamais l’idée d’une force européenne n’a semblé aussi utile.

RICHARD LISCIA

 

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2 réponses à Covid : lueur d’espoir

  1. Laurent Liscia dit :

    Même lueur aux US ou les modèles épidémiologiques ne prévoient pas de forte poussée d’ici à mars. En revanche, la grippe serait plus féroce et plus précoce que jamais …

    • Dominique S dit :

      Quand je regarde les courbes de la Turquie et surtout de la Serbie, qui remontent en flèche, j’ai un doute sur la lueur d’espoir. Quand à celle du Royaume Uni, elle reste à un niveau assez élevé. A quand la prochaine vague chez nous ?

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