De quoi Macron est-il le nom ?

Autoritaire, ce Macron !
(Photo AFP)

Alors que la campagne électorale, qui a commencé sans que tous les candidats se soient déclarés et sans que Les Républicains aient fait leur  choix, s’accélère, il est peut-être utile de faire la recension des nombreux sondages et d’évaluer les chances des prétendants à la magistrature suprême.

IL N’EST PAS RARE, dans les émissions politiques, d’attaquer Emmanuel Macron et de dire de façon péremptoire « qu’il n’a rien fait! » Ce n’est pas l’avis de l’opinion publique appelée à juger les résultats de son action politique. Non seulement, elle reconnaît qu’il s’est attelé à plusieurs réformes, mais elles les évaluent positivement. Exemple, fourni par Harris Interactive : sur la réforme des retraites, le président est approuvé à 42 %, contre 40 à Xavier Bertrand, 35 % à Valérie Pécresse, 34 % à Michel Barnier, 34 % à Marine Le Pen, 30 à Éric Zemmour et 25 à Jean-Luc Mélenchon. Or la réforme des retraites n’est pas terminée et elle sera différente si M. Macron n’est pas réélu. Certes, un autre peut la faire, mais certainement pas sur la base d’une pension à points, à laquelle Macron lui-même a renoncé.

Des réformes approuvées.

47 % de nos concitoyens considèrent le président comme un « réformiste », contre 43 % qui ne sont pas d’accord. Les nouveaux remboursements de la Sécurité sociale, principalement les prothèses auditives et les  soins aux dents, sont approuvés à 78 %. La suppression de la taxe d’habitation à 74 %, même si elle est progressive et n’est pas achevée. 67 % approuvent la réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle, 70 % le doublement des classes en CP et CE 1, 64 % le contrat d’engagement pour les jeunes, 65 % la moralisation de la vie politique, 64 % la fin du statut des cheminots, 63 % la baisse des impôts des entreprises, 50 % la PMA pour tous, 55 % l’assouplissement du code du travail. Seule la réforme de l’impôt sur la fortune est considérée comme négative.

Le recul de Zemmour.

Personnellement, le chef de l’état est certes perçu comme autoritaire par 69 % des Français, mais 65 % le trouvent dynamique. Il est isolé pour 52 % des gens, rassurant pour 38 % , capable de comprendre ses concitoyens pour seulement 33 %. Mais 63 % sont convaincus qu’il peut être réélu. Ce tableau minutieux est-il en train de nous dire que M. Macron est un candidat imparfait mais viable ? La réponse est oui. Les tout derniers sondages indiquent par ailleurs un tassement des intentions de vote en faveur d’Éric Zemmour et un rebond de Marine Le Pen. M. Zemmour n’a pas encore fait acte de candidature et commence à être repoussé, notamment dans les villes où il veut poursuivre sa campagne. L’opinion semble le considérer davantage comme un polémiste que comme un candidat. Il peut inverser cette tendance en se déclarant.

Un duel Le Pen-Zemmour.

Cependant, l’extrême droite a fait le plein des suffrages possibles, autour de 32 % et le premier tour va se réduire à un duel entre Zemmour et Le Pen. La dame et son adversaire sont enfermés dans un vaste ghetto où ils guerroient sans pitié, comme s’il n’y avait pas d’autres sensibilités politiques.  Au second tour, selon la moyenne des sondages, M. Macron l’emporte contre l’un ou l’autre mais avec un écart plus large si Zemmour est son adversaire. À gauche, les promesses de succès clamées par Yanick Jadot ne racontent pas le déclin de la gauche et la contre-performance d’Anne Hidalgo, scotchée à 5 %, et l’enthousiasme de Mélenchon est douché par une moyenne qui ne dépasse pas 10 %, soit la moitié de son score de 2017. À droite, Xavier Bertrand reste le plus crédible, mais, dans tous les cas de figure, il perd au second tour.

Une fausse sinistrose.

M. Macron, qui chasse aujourd’hui sur les terres de M. Bertrand dans les Hauts-de-France, apparaît-il comme un has been ? C’est juste le contraire. Les attaques destructives conduites par tous les partis d’opposition n’ont pas diminué d’une once la popularité du président sortant. Il apparaît au fond comme un élément de stabilité au sein d’un pays ravagé par une crise sanitaire qui a ouvert tous les appétits, bien que les deux gouvernements de M. Macron aient relativement bien géré la pandémie de Covid-19. Gauche et droite se sont employées à dresser de la France un tableau sinistre. Elles n’ont pas réussi à convaincre l’électorat.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à De quoi Macron est-il le nom ?

  1. Laurent Liscia dit :

    Macron: « will be »; plutôt que « has been ». Je suis prêt à parier le montant de ta taxe d’habitation 😉

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