Covid : le tour de vis

Le geste qui sauve
(Photo AFP)

Le gouvernement a adopté quatre mesures de lutte contre la pandémie : une dose de rappel pour les 18-64 ans à partir du 15 décembre ; la désactivation du passe sanitaire au bout de sept mois, en l’absence du rappel ; la limitation à 24 heures la durée du test négatif ; et la vaccination pour les 5-11 ans.

CES QUATRE  mesures sont destinées à renvoyer la population à la vaccination. Effectivement, des centres de vaccination vont être rouverts et les demandes de rappel affluent de toutes parts. Le réflexe populaire est conforme à celui qui avait suivi le discours du 12 juillet d’Emmanuel Macron. Le message du gouvernement empêche les non-vaccinés de compter uniquement sur le test. La stratégie  scolaire est modifiée. On ne ferme une classe que si l’on relève un seul cas. On l’isole et on teste le reste de la classe.

Le pays résiste.

Les pouvoirs publics ont écarté le recours au confinement qui, après le précédent, porterait un coup fatal à l’économie nationale, tout en nuisant gravement au cursus des élèves. La croissance est forte cette année, elle le sera encore l’an prochain et il n’est pas question de casser ce mouvement en confinant de façon généralisée. L’Europe est redevenue l’épicentre de la pandémie, mais la France, grâce à la vaccination, résiste mieux au virus, même si le nombre de cas de contamination est alarmant.

Un nouveau variant.

Les autorités médicales estiment que les mauvaises nouvelles ne sont pas surprenantes à l’approche de l’hiver. La vigilance sera maximale pendant les trois à quatre mois qui viennent, elle sera sans doute allégée avec l’arrivée du printemps. En revanche, l’apparition en Afrique du Sud d’un nouveau variant très contagieux et dont on ne sait rien est plutôt décourageante. En effet, personne ne sait si les vaccins existant à l’heure actuelle sont efficaces contre cette souche. Une prochaine mesure sera sans doute l’interruption des voyages entre l’Afrique du Sud et l’Europe, en attendant qu’on en sache plus sur le variant sud-africain.

Une querelle inutile.

Celui-ci relance le débat sur l’utilité du vaccin. Les « antivax » soulignent que même les trois doses ne suffisent pas à protéger les gens. Les médecins répliquent que, au contraire, elles empêchent le développement des formes graves de la maladie. Il est temps d’arrêter ce débat mortifère : même si deux médicaments ont montré qu’ils combattent bien le virus, la vaccination est le premier choix de la lutte contre la pandémie. C’est le vaccin qui nous a permis de résister à la cinquième vague, c’est lui qui nous protègera contre les vagues et variants suivants.

Les médecins approuvent.

La tentation est grande de politiser le sujet, dans le sillon d’une querelle engagée depuis près de deux ans. Il est sans impossible d’écarter le rendez-vous électoral d’avril 2022 de la pandémie. Mais il faut admettre qu’il y a convergence entre la qualité des mesures gouvernementales et les intérêts du président sortant. On peut difficilement le soupçonner de prendre des décisions pour améliorer sa popularité quand le corps médical les approuve au nom de l’intérêt général. Le mouvement antivax ne dispose d’aucune argumentation solide pour condamner la campagne vaccinale. On ose à peine imaginer dans quel état sanitaire, économique et social la France serait aujourd’hui si les pouvoirs publics n’avaient compté que sur le confinement, les gestes barrières et un traitement hypothétique.

En réalité, face aux multiples menaces déjà là et à venir, c’est l’addition de tous les moyens de prévention dont nous disposons qui, un jour, nous permettra de triompher du virus. Il y faut de la discipline, du courage et même un certain stoïcisme. On ne peut pas dire dans le même souffle que l’épidémie est grave et qu’il suffit de la combattre avec des placebos.

RICHARD LISCIA

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3 réponses à Covid : le tour de vis

  1. Bouillon Annette dit :

    Vous ne parlez pas des problèmes survenus après la vaccination contre le covid.
    Il semble bien qu’il y a une « omerta » sur certains problèmes graves survenus après la vaccination.
    Je suis infirmière hospitalière retraitée, mes collègues me relatent un certain nombre de cas de Guillin-Barré, de problèmes neurologiques survenus après des injections vaccinales .

    Je ne suis pas anti vax. J’ai reçu la première injection fin avril, la deuxième fin mai-début septembre
    j’ai présenté un oedème péri malléollaire, la jambe était douloureuse, très indurée. Mon médecin traitant m’a mis sous aspégic pendant une semaine, bas de contention .
    Aujourd’hui, j’ai peur de faire la troisième dose…Mes soucis n’étaient pas graves, mais …
    Pour les enfants,est-ce vraiment nécessaire de les vacciner ? Leur système immunitaire n’est pas mature. Nos enfants sont déjà soumis à 11 injections obligatoires. N’est-ce pas trop de vaccins ? Merci de m’apporter votre réponse éclairée !

    Réponse
    Ma réponse n’est certainement pas plus éclairée que la vôtre. Il faut distinguer entre les événements qui résultent du vaccin lui-même de ceux qui coïncident avec lui, ce qui n’est pas la même chose. Vous-même constatez que les enfants, soumis à 11 vaccins, ne sont pas malades.Personnellement, je vous invite à recevoir la troisième dose : je l’ai eue et le vaccin anti-grippe en même temps et bien que je sois très âgé, je me porte comme un charme.
    R. L.

    • Dominique S dit :

      Mais non, monsieur Liscia, vous n’êtes pas vieux. Je connais votre âge, je vous lis tous les jours et je n’ai jamais eu cette impression. Continuez comme cela le plus longtemps possible!
      Réponse
      C’est trop aimable de votre part. Pardonnez-moi de ne pas résister à la tentation de publier votre commentaire, tout en vous remerciant.
      R. L.

  2. Laurent Liscia dit :

    Ca n’est pas un débat entre science et anti-vax. La science des vaccins a déjà protégé des centaines de millions d’individus, le virus évolue mais grâce aux nouvelles doses, il tue de moins en moins – et d’abord ceux qui ne sont pas vaccinés. La « pensee » anti-vax, comme la bonne vieille casuistique, cherche à adapter la réalité à ses idiosyncrasies. Comme tu dis, on ne peut pas vraiment parler d’argumentaire.
    Restons prudents, certes, mais confiants: les vaccins anti-COVID sont sans doute la plus grande victoire scientifique de ce siècle encore jeune.

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