Vlad la terreur

Poutine fait du sport
(Photo AFP)

Vladimir Poutine accentuera la pression militaire et donc les bombardements de civils ukrainiens chaque fois que ses conditions du cessez-le-feu, c’est-à-dire la reddition pure et simple, seront rejetées par Volodymyr Zelensky.

L’UKRAINE a décidé de résister dès le début de l’invasion. Elle en paie le prix chaque jour et les appels lancés par Zelensky au monde libre n’ont aucun effet, sinon une recrudescence des envois d’armes. Nous sommes dans ce moment de la guerre dont l’issue ne peut être prévue. D’une part, parce que les Ukrainiens portent des coups sévères à l’armée russe et d’autre part parce que la propagande des deux parties rend les analyses de plus en plus incertaines. Mais on voit bien que Moscou tire à l’aveugle, cherchant à démoraliser ceux qui se battent pour leur liberté, sans jamais distinguer entre civils et militaires.

Danse avec la mort.

C’est une comédie atroce que jouent les deux belligérants, une danse infernale avec la mort, dans les cratères creusés par les bombes et l’effondrement d’immeubles résidentiels. Techniquement, Poutine a déjà perdu. Il a été incapable de s’emparer de l’Ukraine en trois jours, de sorte qu’il subit des pertes en hommes et en matériels que ne compensera pas l’arrivée des Tchétchènes ou des Syriens. Il est devenu la honte du monde. Il s’est enfermé dans une bulle et sait qu’il sera pourchassé par la justice internationale pour crimes de guerre et contre l’humanité. Il a fait du mensonge l’alpha et l’oméga de son projet funeste. Il prétend « dénazifier » un pays dirigé par un juif. Par une sorte d’inversion fallacieuse des valeurs, il accuse systématiquement ses ennemis de se livrer aux crimes qu’il commet lui-même.

Le temps manque.

On ne peut pas évaluer les moyens de la résistance en armements, en carburant et en combattants. On comprend seulement que la Russie s’enfonce dans son péché originel comme un char tombé dans un ravin. Que l’armée russe ne peut pas contrôler la totalité du territoire ukrainien, ce qui explique la capacité de résistance des Ukrainiens : parmi les promesses de l’Occident, il y en a une au moins qu’il semble tenir, l’acheminement des armes aux combattants anti-Russes. Le temps manque aux deux parties : à Poutine, parce que la menace de l’enlisement se précise et s’évalue par le nombre de soldats tombés au combat ; à Zelensky, parce que chaque jour s’accompagne de morts, de blessés, de destructions massives qui rendront la reconstruction encore plus difficile.

La politique de la terre brûlée.

Le risque d’une extension de la crise ukrainienne est dans tous les esprits. Poutine compte sur la peur des Occidentaux au moment où leur intervention physique devient de plus en plus légitime. Il n’est, dit-on, terrorisé lui-même que par sa peur physique de la pandémie. Il ne voit pas l’Ukraine comme une nation, mais comme un territoire infesté qu’il doit purifier. Tous les éléments d’une bataille déclenchée par la haine absolue de l’ennemi désigné, tous les poncifs d’une propagande délirante et toute l’infâme déshumanisation du raisonnement sont réunies pour que le feu embrase le sol même de l’Ukraine. C’est la politique de la terre brûlée, soutenue par l’usage d’armes ultra-modernes, domaine où la Russie a un coup d’avance, pendant que les démocraties soignaient leurs blessures internes, que Trump faisait perdre son temps à l’Amérique et que Macron est submergé par un torrent de critiques.

L’exécution d’un peuple.

Après la guerre contre l’Ukraine, rien ne sera jamais comme avant. Un nouveau mur de Berlin sera dressé, les Russes ne négocieront jamais un compromis, les Occidentaux devront s’armer car leur intégrité territoriale est désormais menacée. En France, nous nous querellons sur le pouvoir d’achat ou sur le débat auquel Macron refuse de participer. La priorité numéro un, c’est la défense de notre territoire, c’est notre force de dissuasion nucléaire, c’est le maintien absolu, vital, de notre constitution actuelle que Jean-Luc Mélenchon veut changer. Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de la moindre complaisance à l’égard de Poutine, nous devons le considérer comme ce qu’il est : un homme qui, ayant commis une immense erreur stratégique, croit l’effacer en multipliant les atrocités, comme si l’exécution d’un peuple pouvait représenter une victoire.

RICHARD LISCIA

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3 réponses à Vlad la terreur

  1. Laurent Liscia dit :

    Poutine s’était déjà mis au ban de l’histoire en Syrie. Il est maintenant l’un des derniers representants d’une espèce en voie de disparition : le dictateur génocidaire.
    A moins que la tendance réactionnaire globale ne se réaffirme et que les peuples oublient les bienfaits de la démocratie.

  2. Doriel Pebin dit :

    Merci pour vos commentaires lucides. Les plus anciens retrouvent (hélas) les tragédies que leur racontaient leurs parents ou grands parents. Nous sommes devant un problème de valeurs : défendre nos envies et besoins individuels (ou plutôt individualistes) immédiats ou préserver notre liberté (et celle de nos enfants) comme nos aînés l’ont fait pour nous ! Il serait temps de comprendre que la démocratie et notre système de valeurs sont en jeu. Tous les défaitistes et isolationnistes (type Le Pen, Zemmour et Mélenchon) qui veulent sortir de l’OTAN et/ou de l’Europe ont oublié les leçons de l’histoire et restent engoncés dans le 19e ou le 20e siècle. Ils ne comprennent pas que le le monde est en train de changer. Merci de mettre en perspectives les enjeux fondamentaux actuels.

    • Picot dit :

      Tiens ? Ou diable avez-vous vu, cher monsieur, que Le Pen, Zemmour et Mélenchon veulent sortir de l’OTAN et de l’UE ? Pour eux, sauf erreur de ma part, il n’en est pas question. Les seuls qui en parlent sont Asselineau, Philippot et Dupont-Aignan. Ce dernier propose un référendum, s’il est élu, sur notre adhésion à l’UE. Il est le seul.

      Réponse
      Il y a quand même mieux, parmi les candidats que Le Pen, Zemmour ou Mélenchon pour maintenir la France dans l’UE.
      R. L.

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