Plusieurs menaces sur la paix

Trudeau soutient les Iraniennes
(Photo AFP)

L’invasion de l’Ukraine par les forces russes ne constitue pas la seule menace qui pèse sur la paix en Europe et dans le monde. Les provocations multiples de la Corée du Nord, exclusivement adressées aux États-Unis, la « révolution » en Iran, capable de mettre à bas la théocratie, les attaques de la Turquie contre les Kurdes, représentent autant de dangers qui exigent des réponses occidentales.

EN MÊME TEMPS, il  est logique que les pays industrialisés s’efforcent de limiter leur exposition aux conflits incessants qui se produisent dans le monde. C’est ainsi qu’ils laissent  Recep Tayipp Erdogan, le maître de la Turquie, exterminer peu à peu les Kurdes de Syrie. Vladimir Poutine a demandé à Erdogan un minimum de retenue, mais tant qu’il ne brandira pas une sanction, son imitateur continuera à bombarder aveuglément les Kurdes, qu’il considère comme des terroristes alors qu’ils ont prouvé, sur le terrain, combien ils étaient utiles aux forces occidentales.

Les règles ont disparu.

La pandémie, mais plus sûrement encore l’invasion de l’Ukraine, ont balayé les règles instaurées par les grandes puissances au Proche et Moyen-Orient. L’interventionnisme de Joe Biden, par opposition à l’isolationnisme de Donald Trump, n’offre qu’une protection limitée aux Kurdes, qui n’ont pas d’État et se battent contre la Syrie, la Turquie, l’Irak et la Russie, sans que les Américains fassent plus que leur donner des armes. Chaque puissance a sa clientèle, de sorte que les offensives brutales d’Erdogan se brisent comme des lances fragiles sur la résistance kurde. Mais ni Biden ni Poutine n’ont crié au chien de rentrer dans sa niche.

Un atout : la sœur du dictateur.

Il en va de même avec Kim Jong Un qui a mis en état d’alerte tous les pays entourant le sien parce qu’il lance des missiles de plus en plus gros au-dessus du Japon et de la Corée du Sud. Ces deux pays n’aspirent qu’à la paix, mais l’irresponsabilité règne à Pyongyang. Kim a sorti un atout de sa manche, sa jolie sœur, ce qui ne suffit guère à rassurer les esprits. La méthode de Poutine, faire ce qu’il ne faut pas faire, a encouragé des émules, et un certain nombre de roitelets retirent de leurs provocations le plaisir du toxicomane.

Une voie royale pour les États-voyous.

Le phénomène est dû en partie aux renoncements des États-Unis qui ne veulent plus être le « gendarme du monde ». Mais en en rejoignant l’isolationnisme, comme Donald Trump, ou en refusant d’assumer un rôle qui coûte trop cher de tous les points de vue, comme Joe Biden, les États-Unis ont ouvert une voie royale aux pays-voyous de la Terre. Pour Erdogan, il s’agit de détourner l’attention du monde de ses problèmes économiques et sociaux. C’est en général en jouant les grandes puissances que des régimes à bout de souffle se comportent comme l’éléphant dans un magazin de porcelaine. Pour Kim, le nucléaire est l’habit qui recouvre toutes les plaies de la société nord-coréenne.

Pour Kim, la  dictature est consubstantielle de sa longévité.

On devine que le moyen le plus direct d’en finir avec ces dangereux incendiaires, c’est de les éliminer. Plus vite dit que fait. Les ayatollahs, qui n’ont même pas honte de tirer sur leur propre peuple, ont à leur disposition des moyens de répression considérable. Erdogan se demande s’il ne va pas basculer dans la dictature pure et simple dès lors qu’il craint de perdre les élections législatives en Turquie l’année prochaine. Pour Kim, la menace d’une guerre est consubstantielle à sa longévité politique.

L’invasion d’un pays libre.

On n’a pas épuisé, ici, la liste d’autres points chauds du monde, comme la Libye, la Syhrie, l’Irak : des chaudrons prêts à exploser, ce qui donne la dimension de l’influence turque en Libye et en Syrie et l’incroyable responsabilité de Moscou dans les désordres du monde. Le débat sur les bombes égarées de l’Ukraine et le traitement qu’elle réserve aux prisonniers n’est qu’une diversion destinée à éliminer des mémoires l’invasion impitoyable mais heureusement ratée, d’un pays libre par les forces russes.

Chers concitoyens, ne vous plaignez pas.

Les Ukrainiens ont néanmoins écrit le livre de la bataille d’indépendance pour le siècle. Les peuples agressés peuvent obtenir des armes mais pas des troupes. À noter que Kiev ne demande que des armes. Le procès qui lui est fait en ce moment conforte seulement la position diplomatique russe, qui n’a jamais été brillante. De la même manière, les Iraniens, peuple admirable, ne vraincront la dictature des mollahs qu’en se battant contre les gardiens de la révolution et les bassiji. De la Chine à la Syrie, il faudra encore des morts pour que disparaissent des régimes insupportables. Chers concitoyens, ne vous plaignez pas d’être français. Imaginez seulement ce qu’il en coûte d’être russe, ukrainien, syrien, libyen, chinois. La liberté est plus précieuse que le pain, même s’il faut manger pour vivre.

RICHARD LISCIA

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3 réponses à Plusieurs menaces sur la paix

  1. Doriel Pebin dit :

    Merci pour ces commentaires. Les Français, du moins ceux si prompts à tout critiquer, devraient se rendre compte de leur chance de vivre en France et en Europe. Dans le contexte actuel de montée des dangers, les difficultés (réelles) de nombre de Français devraient être en partie relativisées. La démocratie attaquée frontalement ou non par tous les extrémistes et populistes. doit être défendue.

  2. chambouleyron dit :

    Ai-je bien compris ? Pour M. Liscia, le poutinesque Vladimir peut être une référence soft entre Kurdes et Erdogan ?
    Un missile sur le palais du maître du Kremlin peut-il être envisagé ?

    Réponse

    Ne vous faites pas plus bête que vous ne l’êtes.
    R. L.

  3. Chambouleyron dit :

    L’invasion de l’Ukraine est le seul danger pour l’Europe. Ne diluez pas, SVP !
    La guerre est à nos portes. Vous ne le voyez pas, comme les idiots utiles de Poutine, Raffarin, Ségolène, Mélenchon, Fillon, Mariani, Marine, Marion …
    Réponse
    L’idiot utile vous demande d’aller écrire ailleurs. Je vois ce que je veux et je ne dilue rien. Ce n’est pas par excès d’agresssivité que vous serez plus convaincant.
    R. L.

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