Si je t’oublie, Ô Dnipro…

Une femme sauvée par les secouristes
(Photo AFP)

Les Français sont tellement concentrés sur la réforme des retraites qu’ils en oublient peut-être le sort funeste des Ukrainiens. À Dnipro, samedi, une fusée à détruit un immeuble résidentiel, faisant une quarantaine de morts, d’innombrables blessés et des disparus dont on cherche encore les corps.

CE N’EST PAS le premier ni le dernier bombardement russe contre des civils ukrainiens, Poutine aggravant son cas avec une férocité joyeuse en accumulant les crimes de guerre. Les Ukrainiens n’ont pas le temps de pleurer. Ils sont certes aidés par l’Europe et par les États-Unis, mais, face aux atrocités russes, ils sont dans une solitude complète. Nous avons une dette envers ce peuple. Il se bat pour la liberté de tous les Européens et, si notre problème numéro un est de savoir comment obtenir une retraite aussi confortable que possible, nous sommes si sidérés, si menacés, si bouleversés par la barbarie que nous ne pouvons pas continuer à observer la guerre et ses horreurs comme s’il s’agissait de l’un de ces matches de hockey sur glace si chers au tyran russe.

Le maximum n’est pas assez.

« Si je t’oublie, Ô Dnipro, que ma main se dessèche…» Cette citation adaptée d’un psaume de l’ancien testament relatif à Jérusalem, devrait convenir aux amis déclarés de l’Ukraine, qui font le maximum, comme chacun sait, mais pas encore assez par rapport à une cruauté sans limites qui,  elle,  noie l’Ukraine dans des destructions irréparables bien avant que l’armée de Zelensky rende la pareille à Poutine.

Bien entendu, il n’existe aucun rapport entre nos préoccupations de petits bourgeois menacés par la réforme et l’épouvante que le maître du Kremlin fait régner en Europe. Il n’y aucun rapport de cause à effet entre nos retraites et la guerre, sinon que celles-là nous éloignent de celle-ci. On voit bien que l’État doit se charger d’une crise internationale quand une crise sociale paralyse la France. Il n’empêche : il faut distinguer l’essentiel du contingent et le présent de l’avenir, et gérer les deux en même temps.

Accélérer les livraisons d’armes.

Mais il ne faut pas que notre détermination à aider l’Ukraine finisse par céder à la lassitude. Les Ukrainiens ne nous demandent pas de nous battre à leur place, ils nous demandent les armes qui les aideront à remporter leurs batailles. Il n’est pas excessif que le peuple européen demande une accélération des livraisons d’armes. Ce sont celles que l’Occident n’a pas livrées sous le prétexte que Poutine pourrait se fâcher et se lancer dans une guerre encore plus immonde, nucléaire par exemple.

Destituer Poutine.

Ne nous laissons pas terroriser comme de graciles gazelles perdues dans le désert. Poutine a franchi, et franchit tous les jours, toutes les lignes rouges que la moindre des décences interdit.  Il s’est constitué un dossier fourni sur les exactions innommables qu’il a commises et il finira devant une Cour internationale. En attendant, il faut le rétribuer avec les moyens que lui-même utilise. Il ne faut pas seulement qu’il perde, il faut qu’au terme de cette guerre dont il est le deus ex machina, il soit destitué et jugé.

Aucun scrupule.

Cet homme-là a causé à l’Ukraine des pertes irrémédiables. Son cerveau n’est jamais traversé par le moindre scrupule. Pour parvenir à ses fins, il solliciterait le diable (il déjà aidé par les diablotins d’Iran et de Turquie). Il veut démontrer que son système politique, entièrement farci d’incompétence et de corruption, est meilleur que le nôtre. Prouvons-lui le contraire.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à Si je t’oublie, Ô Dnipro…

  1. Laurent Liscia dit :

    N’oublions pas, et ne pardonnons pas à Poutine jusqu’a ce qu’il soit délogé de son antre épouvantable.

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