L’emploi sans croissance

Macron et Borne
(Photo AFP)

Dans le tohu-bohu lié à la réforme des retraites, la dynamique vient d’un rejet populaire de la politique générale d’Emmanuel Macron. Elle a rendu les Français aveugles à quelques résultats positifs, par exemple la réforme du travail et de l’assurance chômage, conspuées comme les autres alors qu’elles ont permis à l’emploi de progresser significativement au quatrième trimestre 2022, en pleine période d’inflation. 

AU QUATRIÈME trimestre, on comptait 2,2 millions de chômeurs avec un taux de chômage à 7,4 %. C’est un joli résultat pour une économie agressée par l’inflation. On ne saurait l’attribuer à la chance ; il résulte de la politique du travail mise en œuvre par le gouvernement Borne. Il me semble que, jusqu’à présent, la Première ministre a été plus uitile au bien être de ses concitoyens que l’ont été M. Mélenchon et Mme Le Pen. Il y aura toujours des grincheux pour faire remarquer que le nombre de chômeurs reste élevé en France, mais il vaut mieux tenir que courir.

Ingratitude.

L’Allemagne, notre tout premier partenaire commercial, annonce pour sa part qu’elle sera sans doute épargnée par la récession, ce qui renforcerait nos chances de retrouver la croissance. Il ne faut pas se faire des illusions. Ce résultat est produit par une politique de l’emploi bien précise, ce n’est ni le hasard ni la bonne fortune qui nous en ont fait bénéficier. La gratitde n’est pas le genre des Français mais au moins pourraient-ils reconnaître les actions positives du gouvernement.

Covid.

Ils ne l’ont jamais fait. Quand après les tâtonnements de l’inexpérience, la pandémie de Covid a enfin été jugulée en France, le pays s’est seulement souvenu qu’il avait cruellement manqué de masques. Refusant d’admettre que les pouvoirs publics avaient été débordés par un virus dangereux, les Français ont gardé l’idée que, en matière de santé, l’exécutif truque les données et les résultats. C’est faux, bien sûr, mais il n’y a pas d’autre moyen de maintenir une mauvaise réputation que de continuer à diffamer celui qui en souffre.

Réélu.

Pour les diverses oppositions, celles où se sont coulées avec volupté l’extrême droite, l’extrême gauche et la droite, le temps d’un mandat est trop long et elles voudraient récupérer leurs chances de reconquérir le pouvoir à la suite d’une démission du président. Pourtant, si Macron avait annoncé où en serait la France au début de 2023, les faits lui donnant ultérieurement raison, il aurait recueilli davantage de suffrages à l’élection présidentielle de 2022. Nos concitoyens ne sont pas de ceux qui applaudissent à tout rompre les funambules, mais ils ont vaguement compris qu’Emmanuel Macron n’est pas Poutine et qu’il fait tout ce qui est en son pouvoir pour refonder les mécanismes qui assurent le fonctionnement de la société.

Churchill.

L’histoire a montré à plusieurs reprises qu’un dirigeant efficace et honnête peut être récusé par le peuple. C’est ce qui s’est passé au lendemain de la guerre avec Winston Churchill, renvoyé à la peinture au bénéfice de Clement Attlee. Emmanuel Macron ne peut pas être candidat une troisième fois, il le sait mieux que nous tous, et on a voulu en profiter pour faire de lui un lameduck, c’est-dire un canard boîteux. Souffrez, électeurs, qu’il refuse de costume mal taillé que vous lui destinez. Être réélu pour un second mandat, ce n’est pas un désastre, c’est un triomphe. Le plus drôle ce sera quand il faudra lui trouver un successeur. Vous verrez que ce sera moins simple que vous le croyez. Et pourtant le choix est large.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à L’emploi sans croissance

  1. Laurent Liscia dit :

    Les peuples n’ont jamais que les dirigeants qu’ils méritent. Le peuple américain aveuglé par la complaisance et disons-le, le racisme, a flirté pendant quatre ans avec la bêtise et la vulgarité les plus crasses. Joe Biden est un juste retour à la santé mentale (relative). Il y aura sans doute suite é Macron une periode de flottement très tendue. Le problème, c’est que les uns promettent de démanteler la Ve Republique, et du coup, quelles seront les institutions qui permettraient de retrouver l’equilibre politique ? Et les autres ne semblent jouer le jeu démocratique que pour arriver au pouvoir – et peut-être le garder manu militari, comme Trump a tenté de le faire. Pas besoin d’être grand clerc pour se faire du souci.

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