Poutine versus Biden

Zelensky et Biden sous le pâle soleil de l’hiver à Kiev
(Photo AFP)

Presque simultanément, Joe Biden et Vladimir Poutine ont prononcé hier (Biden était à Kiev pour une visite surprise) deux discours diamétralement opposés. Là où Biden confirmait l’engagement des États-Unis aux côtés de Kiev, Poutine, reconnaissant ses pertes et les souffrances du peuple russe, annonçait la prolongation de la guerre d’invasion.

POUTINE a accusé l’Ouest d’avoir attaqué la Russie, ce qui ne peut exister que dans sa mémoire troublée ou dans sa sémantique diffamatoire. En réalité, le maître du Kremlin a dévasté l’Ukraine, lui imposant des pertes humaines et matérielles insoutenables. Il ne cache plus les conséquences terribles de l’invasion. Le voilà qui se porte au secours des familles russes, qui offre indemnités pour les morts, primes pour les obsèques, et la grandiloquence wagnérienne de la pompe russe.

Battu par la com’ de Zelensky.

Il est quand même battu par le savoir-faire en communication de Volodymyr Zelensky, infatigable quand il s’agit de l’aide en armements modernes et argent frais. Dans cette extraordinaire chaîne d’événements historiques, la ténacité de Poutine, les mensonges qu’il prononce sans les croire,  l’indifférence avac laquelle il traite la « chair à canon » russe, celui qui fut un roitelet s’érige en épouvantable monarque. Il n’est pas difficile de percevoir sa complaisance pour le crime et si l’on veut se rassurer, on peut toujours écouter Joe Biden qui, à 80 ans, continue à déverser sur l’Ukraine chars, canons, missiles et bientôt avions.

Précieuse aide américaine.

La guerre n’est pas un jeu. Nous ne sommes pas là pour nous demander qui va la gagner, tout en sachant que la victoire du camp ukrainien est cruciale. C’est Poutine qui a déclenché le sursaut européen et la mobilisation américaine. C’est Biden qui assure la logistique de la contre-offensive. Poutine peut bien livrer à la mort la moitié de la jeunesse russe, il est incapable de dire ce qui lui réserve l’arsenal énorme des États-Unis.

Le choix du monde.

Depuis des mois, nous sommes enfermés, en France, dans le débat sur la réforme des retraites. Pas loin de chez nous, des enfants, des femmes, des hommes ukrainiens tombent sous les missiles russes. Le prix de la guerre, pour autant qu’elle finisse un jour, sera incalculable. Le choix de Zelensky, c’est celui du monde. L’Ukraine peut rejoindre le camp du mensonge, de la diffamation, de la servitude. Elle peut rejoindre celui de la vérité historique, de la démocratie et de la liberté.

Biden, démocrate pour tous.

À plusieurs reprises, nous avons tenté d’évaluer l’actif et le passif de la guerre. Le fait est qu’il n’y a pas d’Européen qui ne se sente plus proche des Américains. Cela n’a pas toujours été le cas. Poutine, qui invoque constammemnt « la grande guerre patriotique », devrait savoir que,  comme en 1945, il n’est pas de paix réelle sous le poids de la dictature. On discute beaucoup, en outre, de l’âge de Biden, qui semble vaciller alors qu’il est d’une fermeté exemplaire dans le cas de l’Ukraine, mais, le président américain sera un démocrate pour tous parce qu’il est démocrate chez lui.

Le camp de la mort.

Ne nous laissons pas impressionner par les va-t-en-guerre, les adorateurs de Poutine, les fossoyeurs des Républiques, les écœurantes imitations de Hitler. Ils devraient avoir honte d’avoir choisi le camp de la mort  sous le prétexte de la si respectable souveraineté russe. On dit souvent que Marine Le Pen sera élue présidente de la République en 2027. Je pense qu’elle ferait mieux d’aller exercer ses talents à Moscou, en compagnie de Jean-Luc Mélenchon.

RICHARD LISCIA

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3 réponses à Poutine versus Biden

  1. Laurent Liscia dit :

    Malheureusement, c’est une guerre d’usure, comme le fut la guerre froide. Le système Poutine va droit à l’implosion, mais c’est une lente catastrophe qui coûte cher aux peuples. Il serait bon de préparer l’apres-Poutine, un nouvel ordre mondial où la Chine aura misé sur le mauvais cheval. Et peut-être cette fois aider les Russes à devenir réellement des démocrates. Il est grand temps de reduire les rangs des tyrans.

    • Jean Vilanova dit :

      Bonjour Monsieur,
      « Peut-être aider les Russes à devenir réellement des démocrates » ainsi que vous l’exprimer me semble une tâche quasiment surhumaine. « L’âme russe » est d’une lourdeur d’enclume, repliée sur elle-même. L’histoire de ce pays n’est que violence et menace pour ses voisins et, depuis qu’il est une puissance nucléaire, pour le reste du monde. Certes, ce sont les Américains qui, par deux fois ont fait usage du feu nucléaire, sans compter les désordres multiples et les tragédies qu’ils ont, eux aussi, occasionnés un peu partout sur la planète. Je veux dire par là qu’il n’y a pas d’un côté les méchants russes et de l’autre les gentils occidentaux. Mais on sait aussi de quel côté se trouve aujourd’hui la démocratie. Nous sommes bien d’accord. Pour autant, une Russie démocrate, en dépit de sa merveilleuse culture qui nous a tous nourris, je n’y crois guère, hélas. Dans ce pays, les brutes me paraissent toujours l’emporter. Et le peuple, tellement habitué au joug depuis tant de siècles se résigne.

  2. mathieu dit :

    Un même pays (les USA), un même parti au pouvoir (Démocrate), une même situation (Poutine qui envahit son voisin)… deux réactions diamétralement opposées de 2014 à 2022. On frémit à la pensée d’un Obama à la Maison Blanche aujourd’hui! Et pourtant, vous le rappelez, c’est un vieillard de 80 ans à l’allure fragile qui est aux manettes. Considération plus générale: c’est souvent la folie d’un seul homme (Poutine, Hitler), et la détermination d’un seul (De Gaulle, aujourd’hui Biden), ou la faiblesse d’un seul (Obama) qui écrivent l’histoire…

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