Sinistre anniversaire

Poutine fait un discours
(Photo AFP)

Le 24 février est le premier anniversaire de l’offensive russe en Ukraine. Une année de carnage et de destructions, d’exil pour des millions d’Ukrainiens, de séparation des familles. Pendant ces douze mois, la pensée occidentale a évolué. Tout projet de paix est rangé dans un  tiroir, un consensus s’est créé autour de la nécessité, pour l’Ukraine, de gagner cette guerre infâme.

POUR NOUS, c’est l’occasion de faire un bilan et d’évaluer ce qui a changé dans le comportement des protagonistes. Vladimir Poutine s’est durci sous l’effet des échecs stratégiques. Il est donc plus dangereux parce qu’il raisonne comme un gosse qui a perdu un match de tennis. Volodomyr Zelensky est très vite apparu comme un président contrôlant ses actes, déterminé, insensible aux sacrifices. Son plus grand succès est la résistance de son armée, pourtant inférieure en nombre et en armes, à celle de la Russie. Or, plus les Russes reculent, plus Poutine se fait menaçant. C’est un bluff qui ne fait frémir personne en Europe ou aux États-Unis. Poutine ne peut pas utiliser une ou plusieurs bombes nucléaires qui détruiraient non seulement des Ukrainiens mais aussi des Russes.

Un peuple que le monde admire.

On ne peut que saluer la résistance de l’Ukraine. Voilà un peuple qui, confronté à son destin, a choisi l’honneur et l’a payé, le paie encore, à un prix intolérable. Un peuple uni dans sa détresse, son désarroi, son malheur. Un peuple soudé par son président. Un peuple que le monde admire. Dès lors que les Ukrainiens ont décidé de rester libres, ils se battent dans l’enfer d’une guerre qui n’est soumise à aucune règle. Le responsable de ce massacre, c’est Poutine. C’est lui et lui seul qui, malgré l’avis de quelques-uns de ses conseillers, a décidé de créer en Europe un abcès de fixation purulent.

Notre soutien ne doit pas faiblir.

Nous devons respecter et encourager la détermination ukrainienne. Nous sommes remontés contre la réforme des retraites, d’autres, pas loin de la France, jouent leur vie ou leur destin face à une armée composée de sauvages Tchétchènes et d’anciens criminels sortis de prison pour aller tomber sous les balles ukrainiennes. Ce qui implique des efforts de notre part. Pour commencer, notre soutien ne doit pas faiblir. L’idée que la guerre est trop longue est fantaisiste. Elle n’est longue que pour l’Ukraine martyre. L’idée qu’il faut ménager Poutine est produite par la pire des analyses. Poutine, aux yeux de l’Occident, n’est que l’homme qui, une fois battu, négociera la paix et, surtout, le respect des frontières.

Eux et nous.

Libertés, égalité sont les valeurs que Kiev défend contre vents et marées. La défaite de Zelensky serait la nôtre. Bonne raison pour ne pas l’abandonner à son sort, sous la pression des mélenchonistes et des lepénistes. Quelle lâcheté ! Quelle ignominie ! Quelle honte historique ! Il y a mille raisons de soutenir l’Ukraine, mais la meilleure,  c’est que les démocrates sont décents. Deux camps divisent le monde : d’un côté, les régimes autoritaires qui permettent les actes les plus insensés et de l’autre, les régimes parlementaires qui, inlassablement, recherchent la paix.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à Sinistre anniversaire

  1. Laurent Liscia dit :

    Les contorsions les plus étranges sont celles de la Chine, qui propose maintenant un plan de paix en douze points largement favorable à la Russie. Et appelle les adversaires « a la raison » pour que le conflit ne « dégénère pas ». Le nombre des morts est déjà effarant. La grande offensive russe du printemps sera retardée par le climat, en attendant les chars polonais sont arrivés. Les autres chars occidentaux sont en voie, de nouveaux systèmes pour contrer le brouillage électronique sont en passe d’être installés, et on ne serait pas surpris si l’occident commençait à livrer des avions de combat. On voit mal ce que Poutine espère de ce conflit. La répression en Russie se durcit, dans un contexte où, dans l’ensemble, la population soutient l’invasion (du moins publiquement); mais on doute que l’état-major russe soit ravi de l’évolution sur le terrain. Sans parler des troupes !

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