Trump : le comeback

Biden : vieux mais calme
(Photo AFP)

Dans moins d’un an, les Américains choisiront un nouveau président et le monde entier participera à ce rituel électoral. Le président sortant, Joe Biden, a un bilan positif, il n’en est pas moins menacé par son rival traditionnel, Donald Trump.

LE BILAN économique et social de Joe Biden est relativement impressionnant, mais les électeurs sont inquiets de son âge (déjà 81 ans et donc  82 ans en novembre prochain). Mais un tel critère devrait valoir pour tout le monde : Trump n’a que trois ans de moins que Biden ! De son côté, la vice-présidente, Kamala Harris, n’a pas démérité mais elle n’a pas non plus embrasé les foules. La sagesse recommande de reconduire le couple pour quatre ans de plus, mais il n’y a pas d’électorat sage. Il n’y a pas non plus de wonder boy susceptible de chambouler la campagne chez les démocrates.

La performance de Mme Haley.

En revanche, il existe une challenger de Trump, l’ancienne diplomate Nikki Haley, certes très conservatrice, mais peu soucieuse d’épargner Trump. Toutefois, pour le moment, il la devance largement et elle ne semble pas en mesure de le rattraper. On peut dire qu’aucun des candidats en vue n’est parfait : Biden est vieux, Trump a des démêlés avec la justice, Nikki Haley n’a pas la carrière nécessaire. Pour les partenaires des États-Unis, le choix est simple : il est celui de la continuité, donc du statu quo qui permettrait à l’Ukraine et à Israël de compter sur le soutien américain.

Vote juif.

Mais l’année qui vient modifiera forcément la donne : l’Ukraine aura perdu ou gagné son émancipation, Israël aura ou non détruit le Hamas et se sera engagé ou non dans une négociation en faveur d’un État palestinien. Jamais peut-être un épisode électoral américain n’aura autant dépendu de ce qui se passe dans le reste du monde. En plus, les desseins ne sont pas toujours clairs : Trump, par exemple,  « lâcherait » l’Ukraine mais sûrement pas Israël dont le destin a toujours été lié à l’électorat juif américain, qui vote démocrate à 70 %.

Nous sommes tous concernés.

La politique étrangère a rarement influencé les décisions des électeurs américains, mais l’an prochain, les questions israélienne et ukrainienne vont peser sur le suffrage. On ne peut pas dire que le simplisme de Donald Trump l’aiderait à trouver une ligne de conduite dans la confusion et le chaos au Proche-Orient, alors que Biden traite lui-même les deux dossiers et que Nikki Haley a des connaissances respectables. On a toujours dit que le monde devrait voter dans élections américaines, parce que le sort du monde dépend un peu ou beaucoup des décisions américaines, mais cela n’a jamais été plus vrai qu’aujourd’hui.

La peau de Trump.

À défaut de voter, on a le droit d’espérer et la passion soulevée par ce rendez-vous électoral est à la mesure des enjeux exceptionnels qu’il recouvre. Mais attention : les États-Unis sont une démocratie forte qui a eu raison des affabulations, mensonges faux et usages de faux qui caractérisent Trump.  S’il reste aussi populaire, c’est parce que la liberté de vote est sacrée et qu’on a le droit de voter pour le moins attractif des candidats. Je crois déceler la perspective que la justice finira pas avoir la peau de Trump avant novembre 2024.

RICHARD LISCIA

 

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