Zone euro : ce qui va mieux

On s’entend mieux sur la croissance
(Photo AFP)

Les difficultés de ce qu’il est convenu d’appeler « l’économie réelle » ne sont guère aplanies en ce début d’année 2013, mais la stabilisation de la zone euro devrait permettre quelques espoirs. L’opinion publique, confrontée au chômage et à la baisse du pouvoir d’achat, ne s’en réjouit guère. Grâce aux dispositions prises par les dirigeants européens, elle devrait comprendre au moins à quels périls elle a échappé.

IL N’Y A AUCUN doute possible : les déclarations de Mari Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), l’été dernier, en faveur de l’euro, combinées aux mécanismes adoptés pour empêcher l’explosion de la monnaie unique, ont porté leurs fruits. Aujourd’hui, les industries européennes se plaignent de la parité en hausse de l’euro (1,34 dollar), alors qu’il s’agit d’un signe de bonne santé. On assiste en même temps à de remarquables ascension des valeurs boursières, moins à Paris qu’à New York, où le Dow Jones n’est plus qu’à deux centaines de points de son plus haut niveau historique. L’Espagne et l’Italie, sinon la Grèce, ont recommencé à emprunter à des taux raisonnables et à engranger des excédents commerciaux. Ce qui semble signifier que l’assainissement douloureux auquel ont procédé ces deux pays a ouvert la voie à une reprise de l’activité.

Un soutien public.

En France, le gouvernement, à juste titre, s’est bien gardé de se féliciter de la hausse infime du chômage en décembre (seulement 300 personnes de plus dans tout le pays) : tout laisse penser en effet que janvier et les mois suivants seront beaucoup moins bons. La crise de l’automobile, qui a atteint un point paroxystique, ne peut être résolue que par des dispositions de long terme (innovation, nouveaux modèles) qui n’empêcheront pas la baisse drastique des effectifs. François Hollande compte sur les contrats de génération et les emplois jeunes pour « inverser la courbe du chômage » à la fin de l’année. Le fond du problème, c’est la croissance, qui est à peu nulle dans toute l’Europe, y compris en Allemagne. Elle a besoin d’un soutien public qui ne s’est pas matérialisé malgré l’insistance de la France ; et les prochains sommets européens, en particulier celui de cette semaine, qui, pour la première fois, n’évoquera pas une crise qui a enfin reculé, se consacreront aux moyens d’étoffer une croissance sans laquelle la stabilisation de la dette est impossible.

Cependant, le climat mondial est meilleur, avec une relance de l’économie chinoise et des résultats positifs (par exemple l’accord Maison Blanche-Congrès sur l’élévation provisoire du plafond de la dette), quoique mitigés, aux États-Unis. La France attend beaucoup de la croissance des autres, de même que l’Allemagne, qui ressent durement, cette année, le ralentissement économique, a désormais tout intérêt à ce que notre pays, son premier partenaire commercial, augmente son activité. Les conditions, à la fois politiques et économiques, sont donc réunies pour que les États de la zone euro se mettent d’accord sur une relance, fût-elle superficielle.

RICHARD LISCIA

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