Morts en Argentine

Florence Arthaud `(Photo AFP)

Florence Arthaud
`(Photo AFP)

La chute en Argentin de deux hélicoptères qui transportaient dix personnes, dont deux pilotes argentins et huit français, dans la nuit de lundi à mardi, a été accueillie avec douleur et consternation par la France entière. Car, parmi les victimes, figurent la navigatrice Florence Arthaud, la nageuse Camille Buffat, le boxeur Alexis Vastine, tous trois de grands champions dans leur discipline.

JE RENDS un hommage modeste à toutes les victimes, bien sûr, mais je reconnais que la mort de Florence Arthaud, de Camille Muffat et d’Alexis Vastine nous touche tous particulièrement, parce qu’ils étaient tous trois des héros des temps modernes. Camille Muffat n’avait que 25 ans mais s’était déjà retirée de la haute compétition. Florence Arthaud, 57 ans, avait failli mourir dans un accident sur son bateau et n’avait échappé à la mort que grâce à son ingéniosité. S’ils étaient des héros, ce n’est pas seulement parce qu’ils avaient accompli quelques exploits, mais parce que leurs trois personnalités étaient simples et humaines, réalistes face aux terribles difficultés de la compétition et heureuses d’en avoir triomphé.

Un immense gâchis.

Ce double accident est un immense gâchis. Les deux hélicoptères se sont heurtés peu après le décollage. Les victimes tournaient une séquence de téléréalité dans le cadre d’une émission appelée « Dropped », terme sinistre en l’occurrence puisqu’il veut dire à la fois « largués » et tombés. J’éprouve un peu de colère atténuée par la tristesse parce que je ne sais pas si les pilotes ont accompli une mauvaise manoeuvre, s’ils ne devaient pas prendre largement leurs distances pour éviter l’accident, si ces émissions de télévision sont vraiment indispensables et s’il faut faire courir à leurs acteurs des risques inutiles après ceux qu’ils ont courus pour gagner un match ou une course. Peut-être est-il indispensable de prendre des mesures de sécurité drastiques dans le cadre de ces tournages. Bien entendu, les regrets sont inutiles parce qu’on ne peut pas revenir en arrière. Mais le tribut payé à la télévision est immense.

Tous les amis des victimes, toute la classe politique, tous ceux qui ont une fonction institutionnelle ont rendu hommage aux victimes. Il s’agit vraiment d’une perte nationale dans un pays qui a été éprouvé plus souvent qu’à son tour ces derniers temps. L’accident n’est pas sans rappeler celui qui s’est produit en 1986 en Afrique, quand un hélicoptère s’est écrasé, tuant le chanteur Daniel Balavoine et le directeur du Paris-Dakar, Thierry Sabine. Il n’y a pas d’activité humaine qui n’entraîne un danger et si on tremblait à l’idée de voler en hélicoptère, on sauverait moins de vies qu’on en gagnerait à ne pas bouger. L’hélicoptère est la base même des premiers secours, dont Florence Artaud elle-même avait bénéficié lorsqu’elle est tombée de son embarcation.

RICHARD LISCIA

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