La France en guerre

Valls et Cazeneuve à Villejuif (Photo AFP)

Valls et Cazeneuve à Villejuif
(Photo AFP)

Pour ceux qui nous dirigent et pour nous tous, la question ne porte plus sur le nombre d’actes terroristes qui vont être commis sur notre territoire, mais de savoir quand ils vont avoir lieu et combien il y en aura. La situation est désormais assez grave pour que nous en finissions enfin avec les polémiques stériles, par exemple celle qui porte sur la nouvelle loi du renseignement : nous aurons perdu d’avance si nous restons en deçà d’une fermeté à toute épreuve contre les dangers qui pèsent sur notre société.

QUELQUES nouvelles réalités sautent aux yeux : il est impossible de protéger les lieux dits sensibles car les terroristes n’excluent aucune cible. Les synagogues, les mosquées, aujourd’hui les églises, demain les centres commerciaux ou pourquoi pas ? les cafés et restaurants. Le premier réflexe collectif, c’est bien sûr la vigilance, mais le second consiste à refouler la peur, à ne pas se laisser dominer par elle, parce que c’est exactement ce que veulent ceux qui nous menacent : transformer notre art de vivre en enfer quotidien. La prévention des crimes devient un impératif catégorique et c’est pourquoi il faut moins s’inquiéter d’une réduction de nos libertés (elles ne sauraient s’épanouir dans un climat général de terreur) que procéder à un renforcement des moyens policiers et militaires pour étouffer dans l’oeuf toute tentative de commettre un crime. Nos services, qui, selon Manuel Valls, ont déjoué cinq attentats depuis le début de l’année, sont performants. Il faut les laisser faire, il faut poursuivre la surveillance de certains lieux, et surtout, il ne faut pas laisser les apprentis sorciers, comme Sid Ahmed Ghlam, tirer avantage de notre respect pour les libertés.

Un tueur, mais aussi un Pied-Nickelé.

Ce jeune Algérien de 24 ans a certes eu le temps d’assassiner une jeune mère de famille qui a eu le malheur de se trouver sur son chemin, un peu comme la policière tuée par Amedy Coulibaly. Mais il est plus Pied-Nickelé que baroudeur ; et si peu familiarisé avec les armes (qu’il possédait en grand nombre) qu’il a réussi à se blesser lui-même et, comble d’imbécilité, à appeler le Samu qui a aussitôt fait un signalement à la police. Le recrutement tous azimuts qu’organise Al-Qaïda et Daech se heurte donc à l’absence de formation des futurs terroristes. Ils savent laver les cerveaux, mais l’apprentissage du crime demande plus de temps.

Ce qui n’enlève pas une once de dangerosité au pullulement des terroristes d’où qu’ils viennent et au choix de la France comme cible privilégiée. De surcroît, la lutte contre le terrorisme exige tant d’efforts de toutes sortes que nous risquons d’atteindre les limites de son financement. L’appel à l’armée, déjà engagée sur plusieurs théâtres étrangers, pose dès aujourd’hui un problème financier qui n’a pas été réglé. Le gouvernement cherche désespérément deux ou trois milliards pour boucler le budget de la Défense, mais en réalité, il lui faut trouver au moins huit milliards pour que l’armée assure toutes les missions fixées par nos dirigeants.

Nous n’avons pas le choix.

Tout ce qui nous divise nous affaiblit, de même que de trop longues hésitations à propos du financement risquent de réduire le diamètre de notre bouclier anti-terroriste. Il appartient au gouvernement de fixer l’ordre des priorités et de se résigner à faire de nouvelles économies sur d’autres postes budgétaires pour que l’armée obtienne les moyens d’une défense sûre. Sûre, c’est-à-dire aussi efficace que cela est possible quand les terroristes viennent par milliers attaquer la société civile française sur notre territoire. Nous n’avons pas d’autre choix que de les éliminer ou tout au moins de leur mener une vie si dure qu’ils finiront par en voir les inconvénients.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à La France en guerre

  1. Dr Jérôme Lefrançois dit :

    Bien sûr !
    Et donc que les rêveurs, ou imbéciles irresponsables, ou bien encore collabos du terrorisme, qui protestent contre le risque de ces nouvelles lois de limiter nos libertés aillent se faire voir ailleurs, par exemple chez les terroristes. Car la principale de nos libertés qui est actuellement menacée, c’est celle de vivre, et de vivre en paix.

    Bien confraternellement,

    Dr Jérôme Lefrançois

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