LES TERRORISTES s’apprêtaient en effet à conduire une vaste opération contre la Sagrada Familia, le monument le plus visité d’Espagne. Ils en ont été empêchés par l’explosion de la maison d’Alcanal, où ils étaient retranchés avec de bonbonnes de gaz. Les survivants de l’accident ont alors mené plusieurs raids contre les Ramblas et Cambrils. Si le projet a partiellement échoué, il a été conçu pour causer les plus grands dommages humains et matériels. En visant Barcelone, les assassins savaient qu’ils s’attaquaient à l’Europe. On peut même dire qu’ils ont fait l’unité du continent depuis longtemps. Ils n’ignoraient pas que l’été, en Espagne, des touristes viennent de toute l’Europe. Ce n’est pas un hasard si la France compte autant de ses citoyens parmi les victimes.
Le danger du séparatisme.
Face à une force décidée à déstabiliser l’Union, nous disposons collectivement de moyens considérables. On ne peut pas affirmer pour autant que l’intégration européenne soit suffisante pour garantir la sécurité de ses 500 millions d’habitants. Dans ce contexte, le séparatisme ou les velléités qu’il exprime dans divers pays membres n’est que plus consternant. Bien qu’il nous soit sans cesse répété que la coopération sécuritaire entre la Grande-Bretagne et l’Union n’est pas compromise par le Brexit, nous sommes en droit de douter que la sécession britannique joue dans le sens d’une meilleure protection des populations civiles. Quant à ces pays de l’Est qui prennent de l’UE ce qui leur convient et rejettent ce qui les contraint, ils croient principalement qu’ils seront d’autant mieux protégés contre le terrorisme islamiste qu’ils limiteront à zéro le nombre d’immigrés, clandestins ou non. Des normes européennes de sécurité devraient être rapidement édictées. La tuerie au moyen d’une voiture bélier dans les Ramblas montre que les autorités espagnoles n’avaient pas intégré l’idée qu’une attaque de ce genre, dont l’un des premiers et funestes exemples a eu lieu le 14 juillet 2016 à Nice, suffit à démontrer que toutes les zones piétonnes d’Europe doivent être protégés contre n’importe quel véhicule.
L’axe Paris-Madrid-Rabat.
Les attentats contre l’Espagne ont montré qu’une coopération intense est facile à mettre en place entre Madrid, Paris et Rabat. Les informations dont dispose le gouvernement marocain sont essentielles à la défense de l’Europe. Le fait que la violence terroriste ne diminue pas indique seulement qu’il y a une limite à la prévention et que le risque zéro n’existe pas. Les attentats sont douloureux pour les populations menacées. Ils ne prouvent pas nécessairement que le danger est plus grand aujourd’hui qu’autrefois. Daech n’est pas au mieux de sa forme, qui recule sur les fronts irakien et syrien, perd des territoires et de l’influence, a abandonné Mossoul (Irak) et va subir le même sort à Raqqa (Syrie). Bien sûr, l’idée que l’hydre aux mille tentacules gagne en agressivité contre les civils européens ce qu’elle perd en crédibilité militaire sur le terrain n’est nullement satisfaisante.
Bien plus que la démonstration de force, la prévention est la clé de la sécurité. Les Européens ont largement prouvé qu’ils ne se laissent pas terroriser et qu’après le chagrin et les larmes, la vie reprend ses droits. Cette excellente disposition d’esprit doit être accompagnée par l’extrême vigilance des forces de l’ordre et des citoyens eux-mêmes.
RICHARD LISCIA
Entendu. Voila ce qui a manqué à la ville de Barcelone pour cause d’imprévoyance [après Nice!] et surtout d’agrément aux thèses du BDS.
Ce genre d’équipement a fait le bonheur des villes allemandes et du festival d’Avignon. L’ennui est qu’il provient d’Israël, pays qui, sans rancune, a offert son aide humanitaire aux catalans meurtris.
Petite correction, mon cher Richard Liscia : les autorités espagnole avaient conseillé ces moyens de protection, mais ceci n’a pas été pris en compte par la generalitad et aujourd’hui encore la maire de Barcelone Ada Colau dit que c’est prématuré.
Réponse
Ce qui revient exactement au même, mon cher Dr Jamois.
R.L.
Je ne pense pas que l’on puisse mettre sur le même plan les autorités espagnoles et les autorités catalanes.