Une sècheresse tenace

Rien de plus convaincant que cette terre aride
(Photo AFP)

Le premier bilan pluviométrique de l’année 2023 est défavorable : il n’a pas plu suffisamment, les nappes phréatiques sont vides, l’agriculture souffre. Non seulement nous demeurons impuissants face au phénomène, mais nous savons déjà que le soulagement pour l’année sera médiocre.

À N’EN PAS douter, les Français sont distraits et indécis quand on leur parle des exigences de l’environnement. Ce n’est pas leur absence de courage devant l’adversité, mais l’urgence des autres crises qui explique que celle-ci passe au second plan. Du Covid à la crise sociale, de la guerre en Ukraine à l’inflation, ils n’ont eu ni le temps ni l’occasion d’examiner un problème dont on leur assez dit  qu’il prendrait des décennies avant d’être résolu.

Contradictions.

Le climatoscepticisme est en recul. Les nouveaux engagements pris par les États sont plus convaincants qu’autrefois. Mais la crise planétaire exige que toute l’humanité s ‘engage dans la lutte contre les gaz à effet de serre. Les gouvernements ne donnent pas le meilleur exemple : les bénéfices des grandes compagnies pétrolières sont accueillies par les pouvoirs publics comme une preuve de bonne santé. C’est logique : il est bon que la France possède des entreprises capables de damer le pion à des rivales américaines.

La consommation d’énergie fossile augmente.

Mais on ne peut pas à la fois se satisfaire de la santé de nos grandes entreprises et ne pas nous poser la question de l’origine des bénéfices : ils viennent d’une plus grande contribution à la consommation de pétrole et de gaz. Nos enfants sont les premiers à dénoncer notre incohérence, les premiers à préférer le vélo à la voiture, les premiers à faire la leçon à leurs parents. C’est un comportement de la jeunesse qui apporte un espoir : les enfants deviendront grands et incorruptibles.

Deux ou trois choses à la fois.

On remarquera que les jeunes font aussi de la lutte en faveur de l’environnement leur priorité absolue, qu’elle n’a cédé, à leurs yeux, ni à la guerre, ni à la pandémie, ni aux problèmes sociaux du pays. S’il est vrai que le rôle de nos dirigeants consiste aussi à empêcher les guerres et à faire tourner l’économie, il ne devrait pas être accablant de faire deux ou trois choses à la fois.

Le réchauffement, c’est partout et pour longtemps.

On sait bien où se situe le problème : la hausse des températures, c’est partout et pour très longtemps, alors qu’une guerre est en général plus courte et exige des actions sérieuses pour la contourner. On se dit, ici et là, que vaincre l’inflation ou trouver un accord de paix entre Kiev et Moscou prendra moins de temps que le nettoyage de la planète. On a prévu des étapes à la lutte contre les gaz à effet de serre : 2030, 2050 et la fin du siècle. l’urgence est moins grande que le sort de l’Ukraine envahie et martyrisée.

RICHARD LISCIA

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