L’espoir d’Obama

Obama en campagne
(Photo AFP)

Il est sans doute inutile de faire la moindre prédiction sur le résultat de l’élection présidentielle à quelques heures à peine avant la fin du scrutin. Il se trouve néanmoins que, en France, où les enquêtes d’opinion montrent que quatre Français sur cinq sont favorables à Barack Obama, on estime que le scrutin sera extrêmement serré et que le nom du vainqueur ne sera pas annoncé avant la fin de la nuit ou le début de la matinée de mercredi. Mais il s’agit peut-être d’un faux suspense.

LES SONDAGES américains laissent prévoir une élection où les deux candidats seraient à égalité, à 48-48 ou 49-49 %. C’est certainement vrai pour ce qui concerne les voix populaires telles qu’elles sont décomptées sur la totalité du territoire américain. Mais ce n’est pas vrai du tout en ce qui concerne le Collège électoral. Aux États-Unis, le président n’est pas élu directement au suffrage universel. Le peuple vote pour de Grands Électeurs qui, à leur tour, désignent le vainqueur. Le Collège électoral, composé de 538 élus, doit voter selon les directives populaires, il ne saurait les trahir. C’est le principe du winner-takes-all : dans l’État où un candidat est majoritaire, il gagne toutes les voix du Collège. À Barack Obama, les sondages accordent d’emblée 243 voix du Collège, à Mitt Romney seulement 206. Il reste les swing states, ces États qui ne sont acquis ni pour M. Obama ni pour M. Romney, mais où les enquêtes montrent une avance à peu près certaine du président sortant.

Une avance dans le Collège électoral.

Les swing states, États qui, dans quelques heures feront le bonheur ou la déception d’un des deux candidats, sont le Colorado, l’Iowa, la Floride, le New Hampshire, l’Ohio, la Virginie et le Wisconsin. Sauf en Floride, qu’il devrait perdre et en Virginie où il est pratiquement à égalité avec M. Romney mais qu’il peut encore gagner, M. Obama a une avance comprise entre 1 et 4 points dans les États concernés. Si on admet (ou suppose) qu’il emportera le Colorado, l’Iowa, le New Hampshire, l’Ohio et le Wisconsin, il obtiendra, grâce à eux,  un total de 47 voix électorales supplémentaires qui portera son compte à 290, soit vingt points de plus que la majorité absolue, laquelle se situe à 270. Par comparaison, si M. Romney gagnait en Virginie et en Floride, il obtiendrait 42 voix électorales de plus, soit un total de 248 voix,  forcément insuffisant. Même si Obama perdait l’Ohio, où les deux candidats ont concentré leurs efforts ces derniers jours, Romney n’aurait que 266 voix contre 272 (seulement deux voix de plus que la majorité absolue), et Obama gagnerait l’élection de justesse. Et une défaite d’Obama dans l’Ohio, en Virginie et en Floride, c’est-à-dire dans trois États-clés à la fois, nous semble hautement improbable.

C’est pourquoi le triomphalisme du camp républicain à quelques heures de l’issue du vote est à nos yeux un affichage alors que l’optimisme du camp démocrate, après plusieurs semaines d’inquiétude, nous semble plus justifié. Bien entendu, il ne s’agit que d’une analyse des chiffres, pas d’une prédiction, qui serait tout à fait ridicule dès lors qu’elle serait prononcée à quelques heures du scrutin. Mais peut-être que la nuit de mardi à mercredi sera moins longue qu’on ne le dit.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à L’espoir d’Obama

  1. anger dit :

    Bravo vous aviez bien vu !

    Dr Anger michel

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