Un mini-remaniement

François de Rugy
(Photo AFP)

C’est un peu la montagne qui a accouché d’une souris. Le remaniement gouvernemental est limité à deux ministres : François de Rugy, jusqu’à présent président de l’Assemblée nationale, remplace Nicolas Hulot à la Transition écologique et Roxana Marcineanu, ancienne championne de natation, prend le poste de Laura Flessel (qui démissionne pour des raisons de convenance personnelle) au ministère des Sports.

FRANCOIS DE RUGY a les qualifications requises : c’est à la fois un homme politique et un écologiste sincère. Il a été l’adjoint du maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, qui fut nommé Premier ministre par François Hollande. Militant écologiste, puis socialiste, il a refusé, malgré un engagement collectif d’apporter sa caution au vainqueur de la primaire socialiste, en l’occurrence Benoît Hamon, imitant de la sorte Manuel Valls. Ce qui lui a permis de rejoindre la majorité de la République en marche. Un opportuniste ? Un homme pour toutes les saisons et qui a le sens du compromis, ce que ses amis écologistes lui reprocheront si la politique du gouvernement, qui a tant déçu Nicolas Hulot, ne les rassure pas.

L’art du compromis.

Cependant, M. de Rugy n’a pas l’aura de M. Hulot. Emmanuel Macron, après avoir sollicité Daniel Cohn-Bendit, ce qui aurait produit une nomination très médiatisée, a fait un choix raisonnable en désignant un homme qui, malgré sa jeunesse (44 ans) a accompli un parcours politique et a toujours soutenu la lutte contre le réchauffement climatique. Mais cette nomination permet au chef de l’Etat de faire la politique qui lui convient. Il est à peu près sûr que son nouveau ministre n’aura pas les états d’âme ou les crises de conscience de M. Hulot. M. de Rugy, en effet, a montré par le passé, qu’étant un modéré, il connaît l’art du compromis. Il ne ressemble guère à ces écologistes absolutistes ou punitifs qui rejettent toutes les concessions et décrivent l’avenir en des termes de cinéma-catastrophe. Ce n’est pas qu’ils aient tort. C’est qu’il faut du temps pour placer l’écologie en tête de toutes les priorités dans un pays qui compte de nombreux chômeurs et réclame un meilleur niveau de vie.

Le sort de M. Ferrand.

La présidence de l’Assemblée nationale, autrement appelée le « perchoir », devrait revenir à Richard Ferrand, chef de la majorité à l’Assemblée nationale, qui l’a réclamée dès l’élection de M. Macron, mais ne l’a pas obtenue. Il avait néanmoins conclu un accord avec M. de Rugy pour que celui-ci lui passe le flambeau à la moitié du mandat présidentiel. Voilà une affaire réglée et M. Ferrand, s’il est élu, bénéficiera de 45 mois d’activité au perchoir plutôt que les 30 qu’il escomptait. On veut croire à tout prix que le nouveau ministre n’a pas été désigné seulement pour satisfaire les vastes ambitions de M. Ferrand, proche du président de la République.

Ce qui est sûr, c’est que le remaniement tant attendu ne bouleversera pas les foules. On avait lancé toutes les hypothèses, notamment celle d’un remaniement plus large. On espérait surtout, dans le camp écologiste, une personnalité d’un poids égal à celui de M. Hulot. Le remaniement a été précédé par un débat public autour de notre politique environnementale, que les écologistes en général considèrent comme faible, pour ne pas dire médiocre. M. Macron n’a pas répondu à cette attente, pas plus qu’à cette aspiration extrême. Si le projet a pu être, un moment, celui d’un Hulot au carré, l’ambition a vite été abandonnée.

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Une réponse à Un mini-remaniement

  1. PICOT François dit :

    Parfaitement insignifiant. Du vent.

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