Mélenchon incorrigible

Il joue son va-tout
(Photo AFP¨)

Le candidat de la France insoumise vient de produire une nouvelle fake news. Il estime que Hollande a déclenché la guerre au Mali et que Macron l’a continuée.

LES pires ennemis de Jean-Luc Mélenchon n’ont jamais cessé de vanter son érudition et son éloquence. Le voilà qui, d’un mot, réduit toute sa campagne à un énorme mensonge géopolitique. Il a affirmé hier que François Hollande a déclenché la guerre au Mali et qu’Emmanuel Macron l’a poursuivie. Le président n’a pas pris le temps de relever la forfaiture de Mélenchon, mais la gauche a riposté par une volée de bois vert qui confirme ses divisions internes. Les uns et les autres auront tout le loisir, lors de leur défaite dès le premier tour de penser à une refondation de toutes les formes idéologiques de la gauche, de la social-démocratie à l’islamo-gauchisme.

Récrire l’histoire.

En fait, le chef atrabilaire de la gauche insoumise a joué son va-tout, sans doute sous l’effet du désespoir. Comme il est le seul à penser juste, il n’a pas d’amis. Sait-il, devine-t-il, imagine-t-il que les prochains scrutins vont l’enterrer politiquement et que la retraite lui ouvre les bras ? Ce n’est pas le recours à la vérité alternative chère à Donald Trump qui va lui dessiller les yeux. L’intervention militaire française au Mali a eu lieu à la demande expresse d’un gouvernement démocratiquement élu et elle a permis de refouler le djihadisme hors des frontières maliennes. Deux coups d’État militaires de la même junte ont mis fin à la coopération entre la France et le Mali. Mais en aucun cas François Hollande n’a déclenché la guerre. Ce que les anciens amis socialistes de Mélenchon lui ont rappelé d’autant plus vertement qu’il ne s’agit pas d’un excès verbal, mais d’une prise de position définitive. Il a confirmé son analyse dans un tweet quelques heures après sa déclaration publique. Il était tellement content de sa trouvaille !

Les fautes de la gauche.

Après quoi, est-il digne d’un débat à la télévision avec Emmanuel Macron ? Le pire dommage que l’on puisse infliger au fonctionnement de la démocratie, c’est de mentir, de récidiver, et d’appuyer sa candidature sur toute une toile de fake news. Mélenchon incarne à lui seul toutes les fautes commises par la gauche. Loin de contribuer à la défaite de l’extrême droite, ses affinités avec elle ont contribué à son essor et même au lancement de la campagne de Zemmour. Il en est aujourd’hui à chercher et même à trouver des excuses à Poutine, ce que font aussi les deux extrêmes droites avec lesquelles il a assez d’affinités pour aller en enfer. Pour la gauche en général et pour LFI en particulier, qui ne cessent de s’acharner contre Macron, la pire erreur aura été de ne pas prendre à partie ce qui devrait leur faire horreur, c’est-à-dire le néo-fascisme. Tandis qu’il progressait en France, ils n’avaient décelé qu’un ennemi, Macron.

Mentir pour être élu.

Après, on dira que le président sortant n’est pas, en France, le seul rempart contre les extrêmes. Citez-en moi un autre. Poutou, Arthaud, Jadot, Hidalgo, Rousseau ? Soyons sérieux. L’immense danger que court la France, c’est que le souverainisme, la relation avec Poutine, l’hostilité à l’Union européenne, l’anti-américanisme et, au-delà, l’antisémitisme triompheront lors du scrutin qui aura lieu dans trente-trois jours. Poutine est l’exemple qui fascine tant d’esprits politiques français qu’ils essaient de l’imiter. Ils aiment voir qu’il brise tous les tabous et ils font de même verbalement. On peut mentir et gagner une guerre. On peut mentir et gagner une élection.

Macron ni ange ni bête.

Mais ce malheur ne se produira pas. Macron n’est ni ange ni bête. Il a trouvé un soutien électoral parce que son horreur des forces anti-démocratiques a été largement démontrée, parce que la droite (qui, au second tour en 2017 a refusé de prononcer une consigne de vote en sa faveur, souvenez-vous-en) préfère l’extrême droite à Macron, le souverainisme à l’Union européenne, la Russie à l’OTAN, l’exercice de la contrainte au dialogue. Le Mélenchon qui terrifie les gens par ses colères et ses déclarations tonitruantes a fini par ressembler à l’image qu’il projette de lui-même, comme dans les hologrammes qu’il affectionne tant : il veut casser la baraque et pour y parvenir, les pires moyens sont bons. Oui, il fait peur.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à Mélenchon incorrigible

  1. Laurent Liscia dit :

    L’antisémitisme et le racisme en général.
    Quant à Melenchon … Les histrions ne font pas peur. En revanche on se prend à rêver d’un clown hybride, digne de ces mauvais films d’horreur: Melenzem, ou Mourchon, poignard à la main, et Poutine en tête.

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