Macron face au danger

Un émule de Trump
(Photo AFP)

Le président de la République voit-il le danger qui se présente à ses yeux ? Sait-il qu’un sondage d’aujourd’hui le donne à 28,5 % contre 21 % à Marine Le Pen ? Il la battra, affirme  le même sondage (Harris Interactive). Mais par une marge qui, aux yeux de la cheffe du FN, sera un triomphe.

UN AUTRE sondage, celui d’Ipsos-Stéria cet après-midi, n’accorde que 26 % des suffrages à Macron contre 20 % à Marine Le Pen. La question se pose donc du fameux « rempart » contre le néo-fascisme sous toutes ses formes. À 10 % au premier tour en moyenne, Valérie Pécresse ne peut pas prétendre prendre le relais en dépit de contorsions électorales qui lui donnent l’image d’une poissonnière. L’échec de la candidate de LR, qui attend toujours le soutien de Nicolas Sarkozy mais qui, comme sœur Anne, ne voit rien venir, n’est pas discutable. Donc, le président attend des vrais démocrates qu’ils le soutiennent pour éviter le péril. Or la France est en ébullition, il faut le rappeler au président de la République, à cause du pouvoir d’achat, et de diverses déconvenues nationales dont nous faisons tout un plat. Loin de tirer sur les gangsters, les oppositions et les journaux qui les soutiennent continuent d’enfoncer Macron en suivant un canevas simple : inventer un scandale par jour.

Une stratégie qui prend l’eau.

C’est ce qui leur a servi de stratégie depuis cinq ans. Aveuglément, ils tirent à boulets rouges sur l’Élysée, ce qui leur a valu la création d’un deuxième parti d’extrême droite  (bravo La France !) et un nombre impressionnant : l’électorat est composé d’un tiers de marinistes ou de zemmouristes. Il est indéniable que le chef de l’État a minimisé le nombre et la férocité de ses adversaires et surtout la façon qu’ils ont eue de faire de lui un épouvantail national. Le problème, pour le candidat sortant, c’est l’agonie terrifiante de LR, du PS et d’EELV. Car il y a désormais un autre candidat qui se voit au second tour, c’est Jean-Luc Mélenchon. Jean-Luc le terrible se voit au second tour et heureusement qu’après le 10 avril, il n’y aura plus la place d’un troisième candidat.

L’engouement pour les extrêmes.

Mais ce qui devrait nous intéresser tous, ce n’est pas la victoire ou la défaite du candidat président. C’est la stratégie imbécile qui a fait des écologistes des anti-Macron alors qu’un ou deux d’entre eux aurait pu figurer dans le prochain gouvernement ; c’est que Mme Pécresse, inquiète du succès de Mme Le Pen et de Zemmour, croit réussir en les singeant. C’est, au fond, que ce peuple, qui a banalisé Marine avant de normaliser Zemmour, n’a pas compris ce qui l’attend, dans la perspective d’une défaite éventuelle d’Emmanuel Macron.

« Ce n’est pas mon président ! »

Les élections servent à calmer le jeu, à apaiser le paysage politique du pays, à mettre les gagnants au travail et les perdants à la méditation. Mais souvenez-vous, quand Donald Trump a été élu à la surprise générale, on n’a entendu qu’un cri en provenance de la gauche américaine : « Ce n’est pas mon président ! « . Résultat : battu en 2020 par Joe Biden, Trump espère bien obtenir sa revanche en 2024. C’est le cas de tous les autocrates, de Trump à Poutine : ils ne lâchent le pouvoir que face à une révolution. Biden n’est pas parfait, mais il sera toujours meilleur que Trump. On peut le blâmer, on ne peut pas voter pour Trump si on a une conscience. De la même manière, l’enjeu de cette année, c’est la démocratie française, c’est l’équilibre des pouvoirs, c’est une société apaisée qui n’a pas besoin de choisir un pouvoir extrémiste pour être heureuse parce qu’elle n’est pas, généralement parlant, malheureuse. J’appelle à voter dans chaque blog consacré aux élections mais un suffrage doit avoir fait l’objet d’une bonne réflexion avant d’être jeté dans l’urne.

RICHARD LISCIA

PS-C’est un malheureux contretemps qui m’a écarté de mon travail pendant deux jours. J’espère que vous en avez profité pour lire autre chose.

R. L.

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