Les animaux ont des droits

Le chat, prince des animaux de compagnie
(Photo AFP)

Notre ami Christian Delahaye publie un nouvel essai intitulé « Des animaux et des dieux » (1), dans lequel il se livre à un examen sévère du traitement que les humains réservent aux animaux. Non sans déplorer par ailleurs l’apparente indifférence de l’Église qui n’a pas encore donné, d’une manière ferme et solennelle, son point de vue en la matière.

LA VIE n’est qu’un parcours initiatique jalonné de prises de conscience et de nouveaux courants qui changent en profondeur nos attitudes et nos comportements. De tous temps, les hommes ont aimé les bêtes, mais avec une condescendance qui, parfois, les amenait à les maltraiter, à s’en séparer ou à les abandonner sans se soucier de ces malheureuses, infiniment plus sensibles que nous croyions.

Un florilège de références.

Ceux qui me lisent (et qui lisent Delahaye) savent que ce journaliste, collaborateur du « Quotidien du médecin », est aussi théologien, ce qui nous a permis d’accéder à l’un de ses ouvrages les plus remarquables, « Adieu, curé », une recherche de la foi en ce qu’elle a de plus sincère, à l’abri, peut-être ,de la pompe et des ors dont les humains la revêtent. Delahaye a besoin d’authenticité et il la recherche avec une ardeur dont peu d’entre nous sommes capables. Au secours de sa thèse sur les catholiques et le respect qu’ils doivent, au nom de la charité, aux animaux, il nous apporte des centaines de citations, de références, un florilège de signatures dont il a le secret.

Le rendez-vous climatique.

Il est à l’heure au rendez-vous planétaire de la biodiversité, à laquelle il apporte son utile contribution. Son message porte sur l’amour dû aux animaux dont nous ne représentons qu’une seule famille. La découverte qu’ils sont nos égaux n’est pas récente, elle a été suggérée par des centaines de textes écrits par les auteurs les plus célèbres. Il ne s’agit pas seulement d’animaux de compagnie, pas seulement de bêtes élevées pour l’abattoir mais de tout animal considéré, dont le seul malheur est de rencontrer un chasseur.

Protéger les bêtes.

Au moment où nous prenons conscience des efforts à fournir pour sauver la planète du réchauffement climatique, il faut impérativement puiser dans nos sources philosophiques d’hier et d’aujourd’hui pour rendre à l’animal le droit de cité dont l’homo sapiens l’a privé. C’est la vieille et tragique histoire d’une humanité qui croit atteindre la supériorité à travers les chemins de la cruauté. L’homme n’est mauvais que quand il ignore la souffrance de ses semblables et celle des autres êtres vivants. Non seulement nous ne devons pas maltraiter les bêtes mais nous devons les protéger.

Des bêtes douées de langage.

C’est une des découvertes que nous faisons pendant notre parcours personnel mais sur laquelle l’auteur apporte un scintillement qui rend évidents les devoirs que nous avons envers les bêtes, peut-être en nous souvenant que nous ne sommes nous-mêmes que des bêtes douées de langage. Delahaye est stimulé par sa foi mais, comme d’habitude, il ne manque pas d’exiger de l’Église qu’elle s’engage, cette fois, dans le combat en faveur des animaux, auxquels lui-même apporte, dans sa ferme, ses soins, sa patience et son affection.

Nous avons progressé.

Il voit en eux des exemples de docilité face aux aléas de l’existence, à commencer par la mort à laquelle ils nous préparent puisque leur vie est plus courte. Je ne sais pas, néanmoins, s’il faut faire appel à la religion pour comprendre le message de l’auteur. Il y a cinquante ans, nous vivions dans une société qui n’était ni féministe, ni respectueuse de l’environnement, et ne connaissait des animaux que les fables de La Fontaine. Comble de prescience, celui-ci en a fait des personnages humains, vaniteux, avares ou généreux, qualités et défauts possibles pour les hommes et les femmes, inexistants chez les bêtes.

Le souci du bien.

Aujourd’hui, nous avons suivi, parfois avec l’appréhension de ne pas maîtriser le mouvement, l’évolution d’une société qui a fait de la vertu l’énergie qui l’anime. Nous sommes tous pour l’égalité entre la femme et l’homme, tous favorables à la liberté, tous soucieux de protéger la planète Terre. Le livre de Christian Delahaye s’inscrit dans cette évolution qui résulte d’une prise de conscience, à savoir que le souci du bien permet d’empêcher les pires catastrophes qui nous menacent tandis que le cynisme nous conduit à  la disparition de l’humanisme.

RICHARD LISCIA

(1) Editions Golias-Empreinte 183 pages-18 euros

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Une réponse à Les animaux ont des droits

  1. Migrenne dit :

    Prendre soin et porter une attention aux animaux d’une manière fidèle et sans s’en débarrasser pour les vacances ou autres formes d’abandons, voire de cruauté, contribue d’une manière générale à porter attention à ce qui nuit à l’environnement et au monde en général sur un effet conducteur. La prise de conscience est un peu tard aux vues du changement climatique, tout ceci va de pair et ainsi de suite.
    L’argent et les intérêts personnels masquent l’essentiel dans l’indifférence.
    Ce n’est que lorsque surgissent les problèmes que les consciences se réveillent.

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