Une rentrée pénible

Macron à Bormes-les-Mimosas
(Photo AFP)

La rentrée ne sera pas seulement pénible pour le gouvernement, elle affectera ses administrés soumis à la pression du pouvoir d’achat et aux réformes que le pouvoir entend engager. Elle ne sera pas nécessairement désastreuse.

LES MÉDIAS font d’un affrontement possible entre le gouvernement d’une part, les syndicats et l’opposition d’autre part, une événement inévitable. Ils ont de bonnes raisons pour le croire : la dette publique, la peur climatique, l’inflation qui ronge le pouvoir d’achat, l’absence de majorité absolue à l’Assemblée qui rend complexe le moindre mouvement de l’exécutif. Mais le tableau général de l’état actuel de la société française est moins catastrophique qu’on le prétend.

Un répit.

Le recul de la pandémie de Covid a à la fois nourri un vif rebond économique et une réorientation des Français vers les activités de loisirs, favorisées par les vacances et le besoin d’oublier la pandémie. Dans une atmosphère générale où le chômage a reculé de façon considérable. On ne peut pas dire, en cette fin d’été, que les Français soient moroses, même s’ils sont sont constamment aiguillonnés par des partis politiques soucieux de pousser la majorité vers la défaite.

Inquiétude mondiale.

En même temps, la guerre en Ukraine a crée une inquiétude mondiale qui incite nos concitoyens à rechercher le calme et la stabilité. Il peut y avoir une flambée de protestations à propos des prix et des projets, mais il est licite de croire que, si la réforme n’est pas engagée dès cette année, le pouvoir peut passer l’automne sans crise majeure.

Un besoin de protection.

Ce qui ne veut pas dire que la rentrée sera tranquille. La différence avec les années précédentes, c’est que les Français reprochent moins au gouvernement les maux dont ils souffrent et qu’ils partagent avec les Européens et, au-delà, avec tous les citoyens monde. Mieux : l’incertitude sur l’avenir immédiat, avec une guerre dont l’évolution dépend du seul Vladimir Poutine, va resserrer nos concitoyens autour de l’exécutif qu’ils ont appelé de leurs suffrages. Cette fois, cependant, il ne s’agir pas de faire d’Emmanuel Macron le responsable de tous les obstacles que nous allons trouver sur la route.

Une rentrée préparée.

La rentrée aura été précédée par une réflexion gouvernementale profonde et exhaustive. Le nombre des surprises, qui a affecté l’action du président pendant son premier mandat, devrait être en baisse. Car les éléments de la crise nationale et internationale sont déjà présents dans les rapports entre le pouvoir et ses administrés. L’opposition a certes eu le temps, elle aussi, de réfléchir aux aubaines apportées par l’affaiblissement de l’exécutif, mais il est peu probable que l’extrême gauche s’allie à l’extrême droite pour battre la majorité.

L’agenda de Macron.

La tâche de Macron peut s’énoncer de la manière suivante : la lutte contre le réchauffement climatique doit être sa priorité ; il doit aussi commencer à désendetter le pays, ce qui implique la réforme des retraites dont les Français ne veulent pas et qui peut devenir à terme un germe de révolte généralisée ; il faut qu’il parvienne à geler les prix tout en assurant l’approvisionnement en gaz et pétrole du pays ; il doit maintenir la croissance et l’emploi mais, sur ce plan, il est aidé par une conjoncture qui reste favorable ; enfin, il  faut que les taux d’intérêt européens remontent à un niveau comparable à celui des États-Unis pour empêcher les déséquilibres commerciaux.

Ni les difficultés de la gestion de la France ni l’humeur de ses concitoyens n’offrent au président un boulevard sur lequel il va surfer aisément. Il a découvert, avec une consternation qu’il n’a pas ressentie auparavant, qu’il n’a plus la majorité absolue, ce qui le soumet à des concertations parfois humiliantes avec les partis d’opposition. Ce ne sera pas un chemin de roses. Ce ne sera pas non plus l’apocalypse dont rêvent certains.

RICHARD LISCIA

 

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