Macron convainc Biden

Une rencontre de grand apparat
(Photo AFP)

Arrivé à Washington pour une visite d’État, Emmanuel Macron a tenu  contre le protectionnisme américain des propos agressifs que le protocole diplomatique risquait de ne pas tolérer. La compréhension exprimée par Joe Biden contient une promesse d’associer l’Europe au programme colossal des États-Unis contre l’inflation. 

LE RÉSULTAT des entretiens était tout entier contenu dans la décision de Joe Biden d’inviter Emmanuel Macron pour une visite d’État à Washington. Il s’agissait déjà d’effacer le terrible malaise ressenti par la France quand le contrat franco-australien pour la construction de sous-marins d’attaque fut annulé au bénéfice des États-Unis. Puis, la guerre est passée, l’inflation est arrivée et le Plan américain de réduction de l’inflation (quelque 400 milliards de dollars) a été voté par le Congrès avec une clause : il interdit aux sociétés non-américaines de bénéficier des investissements envisagés par le gouvernement fédéral.

Biden doit tenir sa promesse.

Biden a promis que son pays ne ferait rien à l’aveugle et qu’il était possible d’adoucir les termes de la loi. Aussitôt, le ton de Macron a changé et, dès jeudi, il célébrait avec ferveur l’amitié franco-américaine. Il est fréquent de minimiser les faits et gestes du chef de l’État, mais, en rétablissant au moins un climat de confiance entre l’Amérique et l’Europe, il a fait du bon travail. Il importe désormais d’être vigilant et de surveiller le comportement commercial des Américains, une promesse ne prenant son sens que lorsqu’elle est tenue.

L’épisode afghan.

Joe Biden a loué la diplomatie française et il est sûrement sincère. C’est le climat des relations entre les deux pays qui a subitement changé et il est au moins un citoyen américain qui doit être content : Anthony Blinken, le secrétaire d’État (ou ministre des Affaires étrangères) qui milite depuis longtemps pour un rapprochement entre Paris et Washington. Blinken sait que Macron en veut encore aux États-Unis d’avoir quitté l’Afghanistan dans un désordre complet et sans même avoir averti leurs alliés.

Un soupçon de négociation. 

Biden a décidé de faire une fleur à Macron en organisant une visite d’État qui représente une sorte de médaille de la persévérance diplomatique. L’affaire des sous marins étant enterrée (ou noyée), il n’y avait plus de contentieux entre les deux pays ; et les deux chefs d’État s’entendent bien de toute façon. Cette réflexion n’augmente pas le crédit de notre président, mais il a tout de même obtenu un gage essentiel de Biden, la promesse d’engager un processus diplomatique pour l’Ukraine quand l’occasion se présentera.

Un long processus.

C’est un plus pour Macron qui a toujours dit que, au bout de la guerre, il y a la négociation. Peut-être se situe-t-on au moment fatidique où les belligérants épuisés souhaitent une pause leur permettant d’explorer les conditions d’un accord de paix. Disons-le sans ambages : cette procédure prendra beaucoup de temps. Vladirmir Poutine ne signera pas un accord qui ne le mettra pas à l’abri de poursuites pénales internationales ; Volodomyr Zelensky exige de récupérer tous les territoires occupés par la Russie. Compte tenu de la violence et de la férocité des Russes, on ne les voit guère serrer la pince de leurs ennemis.

Voyage utile. 

Le voyage aux Amériques ne renforcera pas la popularité de Macron en France. On les entend déjà murmurer que des affaires plus pressantes devraient retenir le président de la République à l’Élysée. C’est  faux, bien sûr : il pense à notre avenir et à celui de l’Europe, il est bon négociateur et s’il a la chance d’être sympathique aux yeux de Biden, il ne faut pas le lui reprocher. Nos concitoyens ont le sentiment, simple mais clair, que 2023 sera pour eux une année très difficile. Macron tente de leur faire voir une lumière au bout du tunnel. Réalité ou mirage ?

RICHARD LISCIA

 

 

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3 réponses à Macron convainc Biden

  1. Ronan FAOU dit :

    Oh Richard Liscia, quelle déception ! Moi qui vous suis depuis toujours (abonné au QM depuis sa création 1980 ou 81 je en sais plus !)
    Je vous cite à propos de l’Iran (QM du 2/12 que je lis avec retard) :
    « ce qui est normal et naturel, c’est d’être une femme, d’être belle et de le montrer »
    Allez, on applique aux hommes : « ce qui est normal et naturel, c’est d’être un homme, d’être beau et de le montrer » et on écope d’un carton rouge bien mérité au nom de l’égalité des sexes ! Et en plus vous en rajoutez avec les cheveux longs (??)
    Et pourtant vous avez raison : les deux sexes ne sont pas du tout « évalués » avec les mêmes critères non seulement en Iran mais partout. Mais chut ! Même si tout le monde sait que les critères physiques ont un « score » d’évaluation plus fort chez les femmes que chez les hommes, celà ne se dit pas ! Et s’écrit encore moins.
    Très cordialement à vous, et meilleurs vœux pour une année où vous allez avoir du travail, car la guerre en Ukraine est, hélas, loin d’être terminée.

    Ronan FAOU

    Réponse
    Je vous fais également ùmes voeux, mais je ne comprends rien à ce que vous dites au sujet des femmes.
    R. L.

    • Ronan FAOU dit :

      Bonjour,
      Je vous explique le sens de mon post : dans votre phrase, vous associez la femme et la beauté comme si toutes les femmes étaient belles, ce qui n’est évidemment pas le cas. Je pense que vous n’auriez pas associé l’homme et la beauté de la même manière. Bref, c’est ce qu’on appelle les stéréotypes. C’est simplement ça que je voulais vous faire remarquer. Cordialement.
      Ronan FAOU
      Réponse
      Toutes les femems sont belles et tous les hommes ne le sont pas. J’ai le droit de voir les choses à ma façon.Nous nous sommes compris et vous avez le droit de ne pas être d’accord.
      R. L.

  2. Ronan FAOU dit :

    Bonjour
    Effectivement je ne peux absolument pas être d’accord avec une telle assertion. Mais restons-en là. A bientôt le plaisir de vous lire dans le QM. Cordialement.
    Ronan FAOU

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