Un voyage plutôt utile

Sissi et Macron
(Photo AFP)

Emmanuel Macron sera aujourd’hui au Caire où il s’entretiendra, après Tel-Aviv, Ramallah et Amman, avec le président Al Sissi.

ON AURAIT TORT de minimiser les efforts du président de la République en direction de la paix. Quelle que soit l’issue des combats, les protagonistes de tous les camps n’auront pas d’autre choix que de s’asseoir un jour autour d’une table. Le président de la République, celui que l’on présente déjà comme un has been, est en réalité l’homme de toutes les saisons : grand frère consolateur avec les familles des victimes israéliennes, ami sévère d’un Mahmoud Abbas (Fatah) qui n’a su que chanter sa mélopée contre Israël sans se préoccuper de l’élément qui a tout déclenché, l’attaque ignoble sur le sol israélien, colloques singuliers avec le roi de Jordanie et le dictateur égyptien.

Il pressent l’avenir.

On ne saurait imaginer contexte plus fragile où tout effort en faveur de la paix peut ruiner une carrière. Macron n’en a cure. D’une voix affaiblie par la fatigue ou le rhume, il redit ce que les leaders arabes ne veulent pas entendre : à savoir qu’on ne peut pas infliger à l’État juif une double râclée, militaire et politique. Mieux que nous tous, il pressent l’avenir. Il devine que c’est dans le chaudron qu’on commencera à trouver la solution, pas dans un immobilisme où, comme toujours, le problème palestinien est enterré et on passe à des affaires « plus sérieuses ». Il n’a pas, il est vrai, réussi à imposer sa proposition d’une coalition internationale contre le Hamas.  S’il y a cru, il aura été naïf. Sinon, il s’est donné une chance de lancer une idée contre les ravages du terrorisme, affaire qui nous concerne tous et n’est pas seulement une préocupation pour Israël. Les Israéliens ont souvent expliqué aux Européens que le terrorisme est partout le même, à Paris ou sur le sol juif.  Ils ne les ont pas écoutés, en dépit d’exemples évidents.

Un travail utile.

Cela permet de faire le bilan d’un second mandat, considéré par la plupart des Français comme du temps perdu pour l’exécutif. Rien de plus faux. D’abord, la disponilbilité de Macron est entière, tant que traîne dans les palais du Proche-Orient l’espoir le plus mince. Ensuite, cet homme a un ADN qui lui dicte son comportement : il ne cède pas au premier obstacle, il ne se complaît pas dans le silence quand l’ignominie atteint son paroxysme, il n’est pas à l’Élysée pour faire tapisserie. Il dénonce les atrocités, il rassure des chefs d’État ou de gouvernement dont le pouvoir n’est pas nécessairement légitime. Il n’invoque pas le droit international au premier écart commis par l’un ou l’autre camps.

Politique lunaire.

Quelle dérision ! La politique est lunaire, avec une face cachée dont il serait préférable de nier l’existence. L’État juif doit payer pour ses méfaits, et le Hamas alors ? Serait-il, par extraordinaire, la victime de ses crimes contre l’humanité ? L’observation du paysage politique français offre un bilan consternant. L’étrange agitation de l’islamo-gauchisme n’aura servi que les intérêts de Marine Le Pen. La voilà qui dirige un parti de gouvernement discipliné qui non seulement arrive dans l’hémicycle en costume cravate, mais pratique déjà la cohabitation avec la macronie. Entêtés et sombres, LFI, les écolos, le PS et LR font du surplace et donnent d’eux-mêmes l’image indigne de querelleurs hors sol. Citoyens, il y a des menaces graves que l’on distingue à l’horizon ! Ressaisissez-vous ! Un effort de plus nous sauvera de l’échec.

RICHARD LISCIA

 

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