Macron en Israël

Des mots de réconfort
(Photo AFP)

Emmanuel Macron fait aujourd’hui un séjour en Israël, qu’il a présenté de manière ambitieuse puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de la création d’un État palestinien. Il va susciter plus d’espoirs qu’il n’obtiendra de résultats.

ON NE CHANGERA PAS l’ambition de notre arpenteur du monde. Les actes atroces du Hamas, la menace du Hezbollah d’entrer dans la guerre, le nombre des otages, la volonté de l’armée israélienne d’envahir le bande de Gaza ne forment pas un contexte propice à la négociation. Il est bon que le président de la République ait fait le voyage, au moins pour commencer à mettre un baillon sur la bouche pestilentielle de ceux qui ont profité du conflIt pour énoncer une fois de plus leurs convictions antisémites. Là où il va, Macron porte le flambeau de la démocratie.

De nouvelles occasions historiques.

Certes, il faut, pendant les combats, réfléchir  à ce qui sera possible une fois que la guerre sera terminée. Beaucoup de facteurs vont être modifiés, à commencer par la démission du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et la formation d’un nouveau gouvernement, peut-être plus enclin à envisager des concessions territoriales. Ce ne serait pas une victoire du Hamas dont l’objectif, comme celui du Hezbollah, est la destruction pure et simple d’Israël. Ce serait le triomphe du camp, minoritaire en Israël, favorable à la paix. Macron va plus vite que la musique, mais son analyse est forte : les choses vont prodigieusement changer au Proche-Orient et cet épisode effroyable du conflit entre l’État juif et le monde arabe-musulman accouchera, tôt ou tard, de nouvelles occasions historiques.

La nostalgie d’Oslo.

Ce n’est pas sombrer dans le cynisme que de constater le désarroi des dirigeants israéliens qui ont cru que, grâce aux accords d’Abraham, ils pouvaient se dispenser de régler le problème palestinien. Non : la paix avec le monde arabe passe par la création d’un État palestinien. Nous sommes nombreux à l’avoir cru et nous regretterions presque d’avoir eu raison. Bien entendu, il faut prendre toute l’affaire avec des pincettes : pourquoi ce qui n’a pas marché avec un gouvernement israélien de gauche (et les accords d’Oslo) fonctionnerait-il avec une société israélienne raidie par le malheur ?

Antisémitisme de l’extrême gauche.

La société française a mal réagi au coup de force du Hamas. Elle s’est divisée sous les coups de boutoir assénés par Jean-Luc Mélenchon contre le soutien à Israël. On pensait que l’État hébreu était la victime et méritait, à ce titre, un minimum de compassion, c’est le contraire qui s’est produit, avec une inondation d’attaques antisémites et de délire pro-palestinien. Macron souhaite apporter sa contribution aux efforts en direction de la paix, qu’il en soit remercié. Mais une tâche plus importante l’attend : celle de recoudre le tissu social déchiré. Les descendants d’immigrés en France constituent la caisse de résonance d’un  antisémitisme que les gauchistes, Mélenchon en tête, ne cessent d’alimenter.

Désarroi, détresse.

Le regard que nous jetons sur notre pays est celui du désarroi, de la perplexité, de la détresse. L’Assemblée nationale a été transformée, toujours par LFI, en volière. Toute cette agitation malsaine confirme l’affaiblissement de nos institutions et l’incapacité de la plupart de nos élus à prendre de la hauteur par rapport aux événements sordides qui se produisent. Il faut un sacré entêtement chez LFI pour ne pas appeler le Hamas par son qualificatif le plus convenable : organisation terroriste.  À lui seul, ce refus montre parfaitement vers quel genre de France l’extrême gauche voudrait que nous évoluions.

RICHARD LISCIA

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