Terrorisme et antisémitisme

Une police vigilante
(Photo AFP)

À la suite de l’explosion d’une grenade défensive dans un magasin casher de Sarcelles le 19 septembre dernier, les services de sécurités ont réussi à remonter une filière terroriste et à arrêter douze hommes appartenant à la mouvance salafiste.  Ils préparaient sans doute d’autres attentats antisémites. Un jeune Antillais du nom de Jérémie Sydney et converti à l’islam a tiré contre les policiers et blessé l’un d’eux avant de périr sous les balles. Le gouvernement indique l’existence de plusieurs réseaux du même genre.
LE FAIT LE PLUS ALARMANT, c’est la conversion à l’islam intégriste d’un nombre croissant de petits délinquants endoctrinés, en prison ou non, par des salafistes. L’autre inquiétude est dictée par l’orientation spécifiquement antisémite de ces nouveaux adeptes de la violence. Ce qui explique le malaise de la communauté juive et le ton particulièrement offensif des propos du président du CRIF (Comité représentatif des institutions juives de France), le Dr Richard Prasquier, qui a assimilé l’antisémitisme des islamistes intégristes au nazisme pur et simple. La réaction rapide et efficace du ministère de l’intérieur, assortie d’une évaluation réaliste du phénomène, n’est que le début d’une vaste surveillance de milieux qui servent de bouillon de culture au terrorisme. On peut donc s’attendre à de nouvelles interpellations, après celles de samedi à Paris, Torcy, Cannes et Strasbourg.

Manuel Valls monte au front.
Le point positif est que, loin de se perdre en digressions sur la cause profonde d’un mouvement extrêmement dangereux, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls se lance, sans attendre, dans la recherche tous azimuts de terroristes potentiels ou déjà actifs. Secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé lui a apporté lundi un soutien sans faille qui écarte tout danger de polémique sur l’action du gouvernement. On compare l’action de Manuel Valls à celle de Nicolas Sarkozy. Il s’en défend. Mais il a acquis un soutien populaire considérable en poursuivant l’expulsion des Roms, en trouvant les mots justes chaque fois que des quartiers sont endeuillés, comme à Echirolles, par de nouveaux crimes insensés, en ne laissant, en somme, aucun doute sur sa détermination à réprimer la violence où qu’elle soit. Il veut que son gouvernement, plutôt critiqué pour ses mesures économiques et sociales, soit considéré comme ferme face à la criminalité, même si, de son côté, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, multiplie les décisions en faveur des mineurs délinquants et contre  l’engorgement des prisons.

Les représentants de la communauté juive ne cachent pas leur anxiété devant un  terrorisme ciblé contre ses membres, et dont les acteurs ne sont pas nés musulmans et encore moins salafistes. Ils sont encore sous le choc des crimes ignobles commis par Mohamed Merah à Toulouse. Pratiquement, il n’y a pas de jour sans qu’une agression antisémite soit commise en France. Le pire serait de s’habituer à cette haine anti-juive ou de l’observer avec indifférence. Certes, la source du phénomène, dont les conséquences sont délétères, est sociale et, s’il doit être combattu dans l’immédiat par la répression pure et simple, il ne sera éradiqué à long terme que par une politique d’intégration plus efficace.

Une affaire nationale.

François Hollande a tenté de rassurer les juifs de France, tout en soulignant sa volonté de combattre les amalgames et la stigmatisation. Il est soutenu par les organisations islamiques et par de nombreux imams qui se sont hâtés d’établir une distinction entre la pratique pacifique de la religion musulmane et la dérive intégriste. Pour mieux repousser la menace terroriste, une alliance entre les religions et les hommes de bonne volonté est nécessaire. Il faut aussi que les intellectuels musulmans n’hésitent pas à dénoncer les actes de violence commis au nom de l’islam par des hommes qu’un endoctrinement maléfique a dévoyés et qui se comportent, en définitive, comme les ennemis de la religion musulmane et de leur propre communauté.

Pour les Français, pour leur gouvernement, l’antisémitisme, qui rappelle une époque que l’on croyait révolue, est une affaire nationale. Nous ne pouvons en aucun cas laisser se reproduire l’expression d’une intolérance qui, il y a sept décennies, a fait de la France la complice d’un génocide. Les motivations de Merah et de ses semblables ne sont pas exactement les mêmes que celles du nazisme, mais le résultat est identique. Il aboutit à la mort violente d’innocents, dont des enfants.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à Terrorisme et antisémitisme

  1. FifiHand dit :

    Quand l’Algérie a crié halte aux islamistes, l’Europe leur a offert le gite
    et le couvert. Hé bien, pleurnichez maintenant! Et ce n’est que le début!
    Il n’y a rien de pire pour l’humanité que les intégristes religieux!

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