La forêt en fumée

Un coup dur pour le climat.
(Photo AFP)

Le réchauffement climatique se rappelle aux membres du G7 avec les terribles incendies qui sont en train de détruire la forêt amazonienne, considérée comme le « poumon » de la planète. Une crise franco-brésilienne est déjà amorcée.

JAIR BOLSONARO, président du Brésil, considère que ce qui se passe dans son pays relève de la souveraineté de l’État brésilien. Que nenni, lui répond le président français, Emmanuel Macron, qui se souvient que Brasilia a signé le pacte environnemental mondial et a pris des engagements concernant la forêt d’Amazonie. Donald Trump et Bolsonaro peuvent bien continuer à nier l’effet de serre, il demeure qu’un arbre brûlé n’absorbe plus sa part de dioxyde de carbone et, pire, relâche du CO2 dans l’atmosphère. Le sommet des Occidentaux a beaucoup de dossiers à examiner mais celui-ci est le plus urgent à régler. Le Brésil ne fait pas partie du G7, n’écoute pas ses recommandations et n’en fait qu’à sa tête.  Pour lutter contre le réchauffement climatique, en croissance indéniable cette année, il faudrait planter des millions d’arbres. Des filous brésiliens font exactement le contraire en déclenchant des incendies criminels pour détruire la forêt et la remplacer par des cultures.

Des batailles à prévoir.

À la taille des enjeux qui figurent à l’agenda du G7 ne répond que celle de la sécurité, certaines délégations, comme celle des États-Unis, comprenant un millier de membres. Le débat ne porte pas sur l’indispensable protection des participants et le bon ordre des travaux, il concerne l’effet recherché par certains chefs d’État ou de gouvernement qui aiment étaler leur puissance. Le président de la République, de son côté, s’efforce de démontrer que le sommet est utile et a donc réagi au quart de tour au sujet des incendies du Brésil. Si les sujets sont traités au fond, il y a aura de grandes batailles, alors que le texte du communiqué qui sera publié dimanche soir, au terme du G7, est déjà prêt. La réaction de M. Macron aux incendies de la forêt amazonienne traduit son agilité intellectuelle, elle ne suffit pas à contrecarrer la crise politique mondiale causée par l’avènement, sous les meilleurs auspices démocratiques, de gouvernements très mal inspirés sur le plan des valeurs démocratiques, de l’éthique politique et de la justice sociale.

On ne peut pas se moquer tout le temps de tout le monde.

On n’attend jamais de ce genre de sommet qu’il change la face du monde et on aura la sobriété de croire que celui-ci servira seulement à montrer qu’il existe encore des puissances soutenues par un régime parlementaire qui ne renonceront pas aux principes de liberté et d’égalité. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres et, de toute façon, le réchauffement climatique est une crise grave, quotidienne, qui menace le sort de la biodiversité et de l’humanité et ce qu’il faut pour la combattre, c’est une tribune permanente définissant des objectifs concrets à réaliser immédiatement. On se rassure souvent en insistant sur le rôle joué par les États américains, comme la Californie, qui se passent du gouvernement fédéral pour lutter contre les gaz à effet de serre.  On note aussi que les pires régimes, comme celui de Bolsonaro, sont abreuvés de critiques intérieures. Le président brésilien a cru pouvoir dire que des ONG avaient déclenché les incendies pour mieux faire valoir leur point de vue, il a été rabroué par l’opinion. Comme disait Lincoln, on ne peut pas se moquer tout le temps de tout le monde. Aujourd’hui, ce sont les peuples qui réclament des mesures pour tenir les engagements des nations dans le domaine de l’environnement, c’est des exécutifs qu’il faut se méfier.

RICHARD LISCIA

 

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Une réponse à La forêt en fumée

  1. Michel de Guibert dit :

    A ce sujet, il convient de saluer l’effort magnifique de reforestation en Ethiopie.

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