Fermeté contre l’islamisme

Un Macron déterminé
(Photo AFP)

Le gouvernement examine aujourd’hui, en Conseil des ministres, le projet de loi « confortant les principes républicains », naguère appelée « loi sur le séparatisme ». Le titre en a été modifié par respect pour la majorité des musulmans de France, qui sont innocents.

ON NE débattra pas de la nécessité d’adopter une nouvelle loi dans un domaine dont les aspects les plus criminels relèvent du droit pénal. On ne commentera pas non plus l’intention de l’exécutif : il s’adresse à la mouvance djihadiste et il entend disposer des moyens de la réprimer et, si possible, de l’abolir, non seulement en arrêtant les projets d’attentat, mais aussi en fermant les mosquées qui prêchent la guerre contre la république, en proposant un contre-discours républicain, en associant ceux des musulmans, c’est-à-dire la majorité, de s’associer à la démarche du gouvernement, ce que beaucoup d’entre eux ont commencé à faire depuis pas mal de temps, et en offrant à une jeunesse déchirée entre les sirènes de l’islamisme et le modernisme démocratique la possibilité de contribuer à son propre avenir.

Victimes musulmanes.

Ce ne sera pas une tâche facile. D’une part parce que le fanatisme séduit davantage les jeunes que le discours complexe, logique et raisonnable. D’autre part parce que le gouvernement lui-même est partagé entre le respect que lui inspirent des millions de musulmans parfaitement en règle avec la république et son souhait de séparer seulement  le bon grain de l’ivraie. Mais, de toute évidence, le temps des hésitations et des tâtonnements est terminé. On a pu reprocher au gouvernement quelques circonlocutions de langage destinées à épargner les musulmans, il les a aujourd’hui abandonnées, conscient qu’il est désormais qu’un message de fermeté et de détermination sera aussi bien entendu par les djihadistes en puissance que par l’ensemble de la population musulmane qui se considère, à juste titre, comme victime des agissements des fanatiques.

Une longue lutte.

Il est très injuste de dire que les pouvoirs publics n’ont pas, jusqu’à présent, réagi avec toute la force requise. La lutte contre le terrorisme ne date pas d’hier. Elle est conduite inlassablement par nos services de renseignements qui, chaque année, étouffent dans l’œuf des projets d’attentat. Et par l’armée française, engagée notamment au Sahel où 47 de nos soldats sont morts à ce jour sur le champ de bataille. Ces efforts sont menés depuis plusieurs années, ils coûtent cher en vies françaises et en argent. Comme pour tout le reste, les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Car la lutte contre le terrorisme se déroule en temps de paix. La France est en paix. Ce qui rend encore plus douloureuses les pertes de militaires engagées dans ces batailles où l’ennemi est furtif, souvent invisible, fanatique et suicidaire.

La loi nous protègera-t-elle davantage, était-elle indispensable ? Nous le saurons quand nous en ferons le bilan. Il faut faire confiance à l’exécutif actuel et aux suivants, qui devront prendre garde à ne pas harceler des innocents mais seront d’autant plus efficaces qu’ils ramèneront la paix dans les cités et en Afrique. Le principal intérêt du texte, c’est d’attirer l’attention de la population sur la gravité du problème. L’intensité des efforts militaires de la nation au Sahel, par exemple, n’est pas vraiment comprise par la majorité de nos concitoyens. Les victimes des attentats en France s’en souviennent beaucoup mieux que tous ceux qui ont été épargnés.

Tenir bon.

Il faut donc dire et répéter que le danger du djihadisme radical ne saurait être sous-estimé. Il faut en même temps combattre les critiques, toujours faciles, qui nous sont adressées soit par des journaux anglo-saxons qui n’ont rien compris à la laïcité telle que nous l’avons mise en œuvre dans notre pays, soit par des dirigeants musulmans qui plaident pour leur paroisse. On a vu, par exemple, le monde musulman se révolter contre la réaffirmation par le pouvoir de ne pas censurer les caricatures du prophète. Une campagne de haine a traversé le Proche et le Moyen-Orient comme un vent de folie, avec la complicité de gouvernements trop heureux de donner au peuple un os à ronger. Il fallait énormément de courage pour tenir bon, pour continuer à défendre nos « principes républicains » et écrire une nouvelle loi pour que l’attitude de la France face aux dangers qui la menacent est ferme et résolue.

RICHARD LISCIA

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